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Interview avec Edouard De Castellan : « La question de la marocanité du Sahara est centrale pour les républicains »

Candidat du parti « Les Républicains » lors des Législatives partielles 2023 en France


Rédigé par Safaa KSAANI Lundi 15 Mai 2023

A la lumière de la récente visite du Président du parti « Les Républicains », Éric Ciotti, au Maroc, où il a exprimé sans fioritures le soutien de sa formation à la marocanité du Sahara, nous avons approché le candidat de ce parti aux Législatives partielles en 2023, qui nous rappelle les origines et ls raisons d’être de cette position.



-Chez Les Républicains, comment ce nouveau positionnement du Président Eric Ciotti par rapport aux relations avec le Maroc a été perçu au sein du Parti ?

-La récente prise de position du Président Éric Ciotti concernant nos relations avec le Maroc et la question du Sahara s'inscrit en réalité dans une continuité forte avec les valeurs et les principes qui ont toujours guidé notre famille politique, Les Républicains.
Rappelons que ce positionnement n'est pas une nouveauté au sein de notre mouvement. Des personnalités emblématiques tels que Nicolas Sarkozy, Rachida Dati et Pierre-Henri Dumont ont, depuis longtemps, exprimé une position similaire.
Leur engagement a souligné l'importance que nous accordons à maintenir des relations fortes et respectueuses avec le Maroc.
Au sein de notre parti, la déclaration du Président Ciotti a été perçue comme une réaffirmation de notre vision politique historique et de notre volonté à continuer d'œuvrer pour le renforcement des relations franco-marocaines.
Elle s'aligne parfaitement avec ma promesse de campagne principale de reconnaître la marocanité du Sahara, soulignant notre engagement commun à une diplomatie respectueuse de nos principes et de nos intérêts mutuels.
En tant que candidat en 2023 pour les Français de l'étranger au Maghreb et en Afrique de l'Ouest, je suis convaincu que cette position, élément clé de mon programme électoral, renforce non seulement nos relations bilatérales, mais sert aussi les intérêts de notre circonscription.
Cela contribue à la stabilité et à la prospérité de la région, un objectif de premier plan pour nos concitoyens résidant là-bas.
Les Républicains restent l'allié historique du Maroc en France et nous sommes résolus à maintenir cette relation solide et respectueuse.

-Le Président du parti, Éric Ciotti, a effectué une visite au Maroc où il a rencontré le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, et le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Baraka. A cette occasion, Ciotti a clairement soutenu la marocanité du Sahara. Selon vous, qu’est-ce qui rend cette position difficile à prendre par le président de la République, Emmanuel Macron ?

-La question de la marocanité du Sahara est centrale dans notre vision des relations internationales.
Le Président Éric Ciotti a clairement exprimé cette position lors de sa récente visite au Maroc, en cohérence avec les valeurs des Républicains, et avec nos déclarations précédentes.
En ce qui concerne la position du Président Emmanuel Macron, il semble qu'il ait choisi une approche différente dans sa politique étrangère.
Depuis le début de son mandat, il a eu du mal à s'adapter au changement de paradigme qui s'est opéré dans de nombreux pays africains, dont le Maroc.
Le Maroc d'aujourd'hui est une puissance régionale en pleine croissance qui joue un rôle crucial dans le Maghreb et en Afrique de l'Ouest.
Ainsi, il est essentiel d'adopter une approche qui reflète cette nouvelle réalité géopolitique.
À propos de la question spécifique du Sahara, Les Républicains ont une position claire : nous reconnaissons la souveraineté du Maroc sur cette région depuis des années.
À l'inverse, la position du Président Macron peut sembler ambiguë et parfois contre-productive, car elle ne reconnaît pas pleinement les spécificités de chaque pays et l'évolution du Maroc. Cette position est naturellement difficile à assumer, si l’on base sa politique étrangère sur un jeu d’équilibriste.
En tant que Républicains, nous pensons que la France doit adapter ses relations avec chacun des pays en fonction de leurs particularités et de leur évolution. Nous devons parler à chacun, de la bonne manière, et en tenant compte de ses aspirations.
C'est ce que nous défendons dans notre position sur la question du Sahara, et c'est ce que nous souhaitons pour la relation entre la France et le Maroc.

-Concrètement, comment, vous et votre famille politique, comptez contribuer à l'amélioration des relations entre le Maroc et la France ?

-La question de l'amélioration des relations entre la France et le Maroc est d'une importance cruciale pour moi et pour Les Républicains.
Premièrement, nous avons défendu activement la nécessité de renforcer le dialogue entre nos deux pays au sein des institutions nationales et européennes. Par exemple, nous avons récemment évoqué la nécessité de devoir se rapprocher de nouveau de notre partenaire privilégié à l’Assemblée.
De plus, nous avons toujours été clairs sur notre position concernant la marocanité du Sahara, une question qui, nous le croyons, favorise un dialogue plus ouvert.
Deuxièmement, l'importance de la relation franco-marocaine se reflète dans les actions de nos dirigeants.
Après avoir été élu à la tête du parti, le premier déplacement international du Président Éric Ciotti a été d’aller au Maroc, il y a quelques jours. Cela illustre la priorité que nous accordons à renforcer les liens fragilisés entre nos deux pays.
J'ai moi-même personnellement discuté avec les cadres de notre famille politique sur la nécessité de revitaliser le dialogue entre la France et le Maroc.
Troisièmement, malgré certains défis dans la diplomatie officielle sous l'administration actuelle, Les Républicains ont su maintenir un dialogue avec le Maroc comme nous le démontre cette visite.
Nous sommes la seule formation politique française à avoir maintenu des relations actives avec le Maroc, et nous nous engageons à continuer à le faire.
Si je suis élu, je continuerai à soutenir ces initiatives pour renforcer les relations entre la France et le Maroc. Je m'engage à travailler sans relâche pour maintenir un dialogue ouvert et respectueux, toujours dans le respect des intérêts et des valeurs de chaque pays.
C'est une position claire et concrète que je suis déterminé à défendre.

-Selon vous, le Maroc reste-t-il un partenaire économique important pour la France ?

-Le Maroc n'est pas seulement un partenaire économique important pour la France, il est essentiel. Même si les dynamiques commerciales ont évolué ces dernières années, la relation économique entre nos deux pays reste profonde et mutuellement bénéfique.
Il est vrai que l'Espagne est devenue en 2017 le premier partenaire commercial du Maroc, mais il est important de voir l'ensemble du tableau. La France est toujours un investisseur majeur au Maroc, devant des puissances comme les États-Unis et les Émirats Arabes Unis.
Par ailleurs, le Maroc est le premier investisseur nord-africain en France, ce qui témoigne de la robustesse de nos liens économiques.
Les entreprises françaises jouent un rôle crucial dans l'économie marocaine, employant près de 80.000 personnes et générant un chiffre d'affaires considérable. Même si la perception publique au Maroc a évolué, cela ne diminue en rien la contribution vitale de ces entreprises à l'économie marocaine.
Le Maroc lui-même a fait preuve d'une vigueur économique remarquable, se positionnant en 2021 comme le premier investisseur nord-africain en France en sécurisant 15 des 37 projets d'investissements de la région. C'est un indicateur clair de la robustesse et de la résilience de nos liens économiques.
Cependant, nous devons toujours chercher à améliorer et à renforcer ces liens. C'est pourquoi, chez Les Républicains, nous nous engageons à renforcer nos liens économiques avec le Maroc. Nous travaillerons pour améliorer la compréhension mutuelle et soutenir activement les initiatives qui favorisent le développement économique conjoint de nos deux pays. Nous voyons un grand potentiel pour une coopération accrue dans des domaines tels que les énergies renouvelables, la technologie et l'éducation.
En somme, bien que les paramètres de notre relation commerciale aient évolué, la France demeure un partenaire économique essentiel pour le Maroc, et inversement. Notre ambition est de construire un partenariat encore plus fort, basé sur le respect mutuel et l'intérêt commun.

-La réduction du quota de délivrance des visas au Maroc a eu un impact important sur les relations diplomatiques entre les deux pays. Avec le recul, pensez-vous que c’était une bonne mesure ?

-Je comprends parfaitement les inquiétudes suscitées par la réduction du quota de délivrance des visas au Maroc.
Je pense qu'il est essentiel de se rappeler l'importance des liens qui unissent la France et le Maroc, des liens qui se sont tissés au fil des siècles et qui se manifestent à travers une multitude de domaines, y compris la francophonie.
La décision de réduire le quota de visas a, à mon sens, manqué d'une appréciation juste de ces liens et du profond respect que de nombreux Marocains éprouvent pour notre pays et notre culture.
C'était une erreur. Nous aurions dû faire preuve de plus de considération pour nos amis marocains, qui sont des francophiles reconnus, et qui, à travers leurs voyages, leurs études ou leurs activités professionnelles, contribuent encore aujourd’hui à enrichir le dialogue et l'échange entre nos deux nations.
Au sein des Républicains, nous sommes convaincus de l'importance d'une relation équilibrée et respectueuse entre la France et le Maroc, fondée sur la compréhension mutuelle et le partage.
Nous regrettons que cette mesure ait pu donner l'impression d'une distance ou d'une défiance envers le Maroc.
Si nous sommes élus, notre priorité sera de rétablir la confiance et de réchauffer les relations franco-marocaines, qui doivent se caractériser par leur proximité et leur cordialité.








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