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Interview avec Amine Echiguer : À bâtons rompus avec le nouveau roi du motocross


Rédigé par Safaa KSAANI Mardi 25 Octobre 2022

Amine Echiguer a réalisé son rêve de porter haut et fort les couleurs du drapeau national dans de grandes compétitions internationales. Dernière compétition en date, celle de l’Andalousie où il s’est brillamment illustré.



- Vous avez été sacré champion du monde dans la catégorie Moto «Rallye 3» lors du rallye d’Andalousie, qui s’est déroulé du 18 au 23 octobre. Un rêve qui se concrétise et un défi relevé ?

- Depuis que j’étais petit, j’ai toujours voulu faire quelque chose qui marquera positivement l’Histoire de mon pays. J’étais fasciné et passionné par la moto et les sports mécaniques. Vers l’an 2000, ma mère a créé l’Association nationale de Jet-Ski et j’ai pris goût à la compétition. Je pouvais percer déjà à l’époque dans le sport de haut niveau car je me sentais capable. Mais mes parents m’ont poussé à finir mes études d’abord et avoir une scolarité normale. Ce n’est que bien plus tard, après un master à l’Ecole Centrale Paris, que je suis rentré au Maroc et j’ai repris le sport moto avec les courses de la Fédération Royale Marocaine de Motocyclisme. C’est donc oui, une véritable fierté pour moi de commencer «si tard» un sport et de réaliser des exploits.


- Racontez-nous comment vous vous êtes préparé à cette compétition ?

- Derrière tout ça, il y a énormément de travail, de sueur et même de douleur. Je ne compte plus le nombre de kilomètres parcourus à vélo et d’heures passées dans le désert seul avec ma moto... et c’est ce qui rend ce titre à mes yeux aussi fort de signification.


- Quelles difficultés avez-vous rencontré ?

- En termes de difficultés, j’ai eu plusieurs soucis de santé cette année, et cela a compromis la préparation planifiée avec mon préparateur physique que nous avions pour ce championnat. Voir qu’à la veille des compétitions mon corps ne répondait pas comme je le souhaitais, a été très dur mentalement. Je suis donc parti au rallye du Maroc avec comme seul réel moteur ma motivation. J’ai eu du mal à garder un rythme soutenu, mais cela a suffi pour gagner l’épreuve. Enfin, il y a aussi les difficultés financières car ce sport coûte très cher et le management de l’équipe demande beaucoup d’énergie, de planification et d’organisation.


- On dit que le sport motocycliste est un sport élitiste au Maroc. Qu’en pensez-vous ?

- Les sports mécaniques sont malheureusement un peu élitistes à cause du matériel qui coûte cher. C’est une réalité. Aujourd’hui, je suis champion du monde Rallye 3 et rien ne m’assure que je trouverais le budget demain pour représenter le Maroc à Dakar. Les sponsors sont de plus en plus réticents et c’est dommage.


- En termes d’infrastructures, comment se porte le Maroc aujourd’hui ?

- Aussi, j’ai cru comprendre que le Maroc compte très peu de titres mondiaux dans les sports mécaniques. Pourtant, nous avons un potentiel géographique énorme pour les disciplines Off Road. Nous disposons d’une diversité de paysages et de revêtements en tous genres, qu’il s’agisse de terrains sablonneux, caillouteux, ou de pistes désertiques à perte de vue sur lesquelles nous avons tout le loisir d’évoluer.


- Des projets en vue ?

- Oui, la course ultime dans cette discipline est le Dakar, appelé auparavant le Paris-Dakar et qui a lieu aujourd’hui sur les pistes d’Arabie Saoudite. C’est la course la plus prestigieuse au monde mais aussi la plus difficile. Faire un résultat sur cette course, c’est le Graal. Cela demande beaucoup de préparation et de budget. Même si ce n’est pas gagné d’avance, je travaille dans ce sens pour y arriver.



Recueillis par Safaa KSAANI
 

Portrait


Amine Echiguer, l’art de la course
 
Born to drive. Amine Echiguer a grandi entouré de motos de rallye et a vite suivi les traces de ses parents. Il avait donc le pied au plancher. Le Rallye routier, c’est son rêve d’enfant et sa passion d’adolescent. Il a commencé à piloter très jeune. Pour autant, ce n’est pas avec un deux-roues que Amine Echiguer participe à ses premières compétitions, mais bel et bien avec un jetski.

“Ma première expérience en pilotage c’était du Jet-Ski. Ma mère a fondé l’Association Nationale de Jet-Ski (ANJS), courant 1998, et toute la famille faisait des courses. Je devais avoir 7 ou 8 ans quand j’ai fait ma première course”, nous raconte-t-il.

Grâce à ses débuts précoces, il a acquis ces compétences avant que la plupart d’entre nous ne sachent faire du vélo. Ses parents lui ont acheté une petite moto sous condition d’avoir de bonnes notes à l’école. Baccalauréat en poche, il poursuit ses études supérieures au sein de la prestigieuse École d’ingénieurs Centrale Paris. Mais il n’a jamais perdu de vue sa passion pour la moto. Il trouvait coûte que coûte le temps d’enfiler sa combinaison et ses bottes, d’attacher son casque et d’enfourcher sa bécane pour goûter aux sensations fortes que lui procure la piste.

C’est accompagné de sa détermination inébranlable et du soutien sans faille de ses proches, que ce jeune trentenaire, natif de Rabat, entend passer à la vitesse supérieure pour continuer à porter haut et fort les couleurs du drapeau national dans le cadre des grandes compétitions internationales.

S. K.