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Actu Maroc

Interview avec Abdelmalek Abroun : « Cinq nouvelles villes disposeront d’une académie de formation »


Rédigé par Mina Elkhodari Dimanche 1 Janvier 2023

Chef de la délégation de l’équipe nationale à la Coupe du Monde et président de la Commission des infrastructures à la FRMF, Abdelmalek Abroun nous livre les secrets derrière le retentissant exploit des Lions de l’Atlas et dresse l’état d’avancement des chantiers en cours pour le développement des infrastructures footballistiques au Maroc.



- L’équipe nationale a réalisé un exploit historique lors des compétitions de la Coupe du Monde au Qatar. Quel serait, selon vous qui avez côtoyé les Lions de l’Atlas durant de longues années, le secret derrière ce grand exploit ?

- Walid Regragui, qui a été désigné entraîneur de l’équipe nationale peu avant la Coupe du Monde - Qatar 2022, a réussi en quelques mois seulement à produire une équipe forte, cohérente et unie. Il a ainsi pu unifier les membres de l’équipe nationale, issus de différents backgrounds, sur le même objectif, celui de représenter le Maroc et de lever plus haut le drapeau de leur pays dans cette compétition internationale.

Cet entraîneur a joué un rôle déterminant dans le parcours historique et inédit du Maroc lors de cette grand-messe sportive, marquant ainsi l’Histoire du football marocain. L’approche, basée principalement sur la communication, lui a permis de tirer de chaque joueur le meilleur de lui-même. La richesse de l’équipe nationale, qui rassemble entre les joueurs de la Botola et ceux de clubs internationaux, était aussi au rendez-vous pour créer l’Histoire. Je suis convaincu que le futur du football marocain est radieux. Après cet exploit, nous devons aller de l’avant et surtout croire que l’équipe nationale peut un jour remporter la Coupe du Monde.


- Comment le Maroc et l’Afrique peuvent-ils capitaliser sur l’exploit des Lions de l’Atlas en tant que première équipe africaine et arabe à atteindre les demi-finales d’une Coupe du Monde ?

- Le grand passage de l’équipe nationale dans ce grand événement servira de stimulant pour d’autres domaines au Maroc mais aussi en Afrique. Elle a montré le chemin pour les acteurs d’autres domaines, prouvant que le Maroc peut aussi avoir sa place parmi les meilleurs du monde. Il est important de signaler que ce n’est pas dû au hasard, c’est un travail de longue haleine. Pour ce faire, il faut travailler dur, comme l’a dit Regragui, pour changer les mentalités et repousser nos limites pour pouvoir relever les défis auxquels nous sommes confrontés. C’est le seul et unique moyen pour continuer sur le chemin des Lions de l’Atlas, non pas seulement dans le football, mais dans tous les domaines.


- Plusieurs joueurs de l’équipe nationale issus de la Botola nationale ont fait preuve d’une grande compétence lors de la Coupe du Monde. Quelle serait, d’après vous, la meilleure approche à adopter pour renforcer cet acquis ?

- Tout à fait, la Botola est devenue un catalyseur de talents et de compétences capables de représenter le Maroc dans les compétitions internationales. Je pense que la formation, le suivi et le développement des infrastructures existantes sont les ingrédients nécessaires pour renforcer ces acquis. Il s’agit d’adopter un modèle de formation qui repose sur le principe sport/études. L’objectif étant de mettre à la disposition des talents une formation sportive de qualité sans pour autant faire l’impasse sur le volet des études.

Dans ce sens, et afin de soutenir l’Académie Mohammed VI de Football, la Fédération Royale Marocaine de Football (FRMF) travaille d’ores et déjà sur la généralisation des établissements de formation nécessaires, notamment la création de nouvelles académies dans toutes les régions du Royaume. Il s’agit de l’académie de Saïdia qui a ouvert ses portes au début de l’année 2022, avec un total de 500 jeunes footballeurs. Celle de Béni Mellal est prête et sera opérationnelle prochainement.

Les études sont également en cours dans plusieurs villes, à savoir Benguerir, Agadir, Laâyoune, Dakhla et Ksar El Kébir, avant le coup d’envoi des travaux. C’est un projet de grande envergure mené par la Fédération avec le soutien de SM le Roi Mohammed VI.


- Qu’en est-il du rôle des clubs ?

- De leur côté, les clubs sont appelés à accorder plus d’intérêt à la formation via la création de nouveaux centres de formation et le renforcement des centres existants. La tutelle, en l’occurrence le ministère du Sport, est appelée à soutenir et à encadrer la formation fournie au sein de ces centres. L’objectif étant de mettre à la disposition du joueur les conditions nécessaires pour la formation sportive et pédagogique adéquate. Cela requiert une collaboration étroite entre les centres de formation, les ligues régionales et les établissements d’enseignement. D’ailleurs, un accord de partenariat a été signé dans ce sens, nous n’avons qu’à l’appliquer et le mettre en oeuvre.


- En tant que président de la Commission des infrastructures à la Fédération Royale Marocaine de Football, quel état des lieux dressez-vous des infrastructures sportives et footballistiques au Royaume ?

- Le Maroc dispose des meilleures infrastructures du monde arabe et de l’Afrique. En témoigne le complexe Mohammed VI de Maâmora. Des chantiers sont en cours pour son renforcement et sa pérennisation, notamment un projet de mise en oeuvre de 200 terrains, dont 170 sont déjà prêts et 64 en cours de mise en oeuvre.

De nouveaux complexes verront le jour, notamment le grand complexe de Benslimane et un autre à Oujda. Celui de Tétouan, qui a été inauguré par SM le Roi Mohammed VI, va ouvrir ses portes prochainement. Dans quelques semaines, Rabat et Tanger sont prêtes à abriter la Coupe des Clubs. On ne peut que s’en féliciter.




Recueillis par Mina ELKHODARI

Académie Mohammed VI de Football


Un vivier de qualité au service du ballon rond
 
Acteur moins médiatisé que le spectacle lui-même, l’Académie Mohammed IV de Football à Rabat joue le rôle de vivier, dont toute l’importante s’est révélée lors du parcours historique de l’équipe nationale en Coupe du Monde du Qatar 2022.

Créée en 2010 avec un investissement total de 140 MDH dans le cadre d’une politique visant à doter le Royaume d’infrastructures performantes et de centres de formation de pointe, cette pépinière a réussi en quelques années seulement à devenir un pourvoyeur de joueurs marocains de haut niveau, en mesure de représenter le Maroc dans les grands événements footballistiques du monde. C’est en tout cas ce qu’illustre le cheminement de quatre Lions qui ont fait preuve de talent et de compétence de haut niveau à la Coupe du Monde, comme en ont témoigné de grands sélectionneurs du monde. On parle de Youssef En-Nseyri, Azzedine Ounahi, Nayef Aguerd et Reda Tagnaouti.

L’académie érigée sur une superficie de 18 hectares se compose de différents pôles, notamment un pôle médico-sportif, pédagogique mais aussi un autre d’hébergement. Sa mission consiste à détecter et former les futurs footballeurs du Maroc à travers un système qui combine sport et études. Commentant la formation mise à la disposition des jeunes footballeurs au sein de l’académie, le cadre national Khalid Fouhami a indiqué, dans un entretien à la MAP, que les jeunes joueurs sont formés aux standards d’un haut niveau professionnel, par des formateurs expérimentés en football.

Cette institution, équipée selon les critères en vigueur dans les centres de formation professionnelle de classe mondiale, est devenue au fil des temps un pourvoyeur de talents, d’autant plus que plusieurs joueurs, qui y ont fait leur passage, évoluent dans les rangs de clubs internationaux. Des témoignages de plusieurs sélectionneurs s’en félicitent, notamment l’ancien entraîneur de l’équipe nationale, Vahid Halilhodzic.