L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



International

Intelligence Artificielle : Peut-on en encadrer l’usage ?


Rédigé par L'Opinion Mardi 31 Octobre 2023

Aux Etats-Unis, le président américain Joe Biden a signé, lundi, un décret destiné à mieux encadrer l'usage de l'intelligence artificielle dans les entreprises. Au Royaume-Uni, un grand sommet sera consacré, jeudi, aux risques associés à l'IA.



"Pour réaliser les promesses de l'IA et éviter les risques, nous devons gouverner cette technologie. Il n'y a pas d'autre solution". C'est en ces termes que Joe Biden a présenté lundi 30 octobre son nouveau décret permettant de mieux encadrer l'usage de l'intelligence artificielle aux États-Unis.

Le président américain a signé un décret qui impose aux entreprises du secteur de transmettre au gouvernement fédéral les résultats de leurs tests de sécurité, quand leurs projets posent "un risque sérieux en termes de sécurité nationale, de sécurité économique nationale, ou de santé publique". Les critères de ces tests de sécurité seront fixés au niveau fédéral et rendus publics.

Outre les nouvelles évaluations de sécurité, le texte donne des orientations en matière d'équité, lance des recherches sur l'impact de l'intelligence artificielle sur le marché du travail et recommande le développement d'outils pour identifier facilement les contenus produits avec de l'IA.

Des smartphones aux aéroports, l'IA est déjà omniprésente dans la vie quotidienne. Ses progrès se sont accélérés ces dernières années avec le développement des IA génératives, capables de produire texte, sons et images en quelques secondes, sur demande en langage courant (comme Chat-GPT). Joe Biden a notamment mentionné avoir vu une vidéo de lui, créée de toutes pièces avec de l'IA (deepfake).
 
Les experts restent sceptiques
 
Présente lors de la signature du décret, la vice-présidente américaine Kamala Harris doit s'envoler cette semaine pour le Royaume-Uni où elle participera à un sommet international sur les risques liés à l'essor de l'intelligence artificielle. Les Britanniques ne se sont pas encore dotés d’une régulation spécifique dans ce domaine et son Premier ministre, le conservateur Rishi Sunak, espère y remédier.

Le lieu de ce sommet qui se déroulera mercredi et jeudi n'a pas été choisi par hasard : le manoir de Bletchley Park est l'emblématique centre de décryptage des codes de la Seconde guerre mondiale, où le code de la machine Enigma utilisée par les nazis.

Derrière les États-Unis qui disposent déjà de champions de l'IA, comme Open IA (chat-GPT) ou Amazon, Rishi Sunak espère faire du Royaume-Uni la nouvelle locomotive européenne du financement des nouvelles technologies.

Sunak espère la création d'un groupe d'experts d'analyse de l’IA sur le même modèle que le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC). De son côté, l'Union européenne espère conclure avant fin 2023 le premier règlement encadrant ces innovations.

Toutefois, certains experts restent sceptiques face à ces grandes annonces gouvernementales. "Lorsqu'ils disent qu'ils mettent en place des garde-fous, il s'agit de garde-fous que les grandes entreprises technologiques leur permettent de mettre en place", a fustigé lundi Alex Winter, un réalisateur, lors d'une conférence de presse d'experts, avocats et créateurs sur les dangers liés à l'IA.

Une centaine d'organisations, experts et militants internationaux ont par ailleurs publié lundi une lettre ouverte à Rishi Sunak, qualifiant ce sommet "d'occasion manquée" et lui reprochant d'être dominé par les géants de la tech.
Avec AFP








🔴 Top News