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Il est peut-être temps de dépassionner le BAC ?


Rédigé par Saâd JAFRI le Mercredi 12 Juin 2024



Il est peut-être temps de dépassionner le BAC ?
Lundi dernier à Safi, alors qu’une mère - comme toutes les mamans du Royaume - priait pour que son enfant réussisse sa première épreuve de baccalauréat, un coup de fil glacial vient transformer ses prières en larmes. Prise en flagrant délit en train de tricher avec son téléphone puis expulsée de la salle d’examen, sa fille âgée de 17 ans s’est dirigée directement vers la corniche de la ville pour mettre fin à ses jours. 

Ce drame, dont les circonstances exactes n’ont pas encore été dévoilées, interpelle à plus d’un titre sur la nécessité de revoir certains paradigmes, règles et comportements, qui entourent le fameux BAC sous nos cieux. La première des choses à remettre en question est sans doute la charge passionnelle qui envahit les candidats et leurs familles, que nous pouvons certes considérer comme un moteur de réussite, mais qui peut très vite se transformer en frein. Cette passion amplifie en effet les pressions académiques et sociales, générant par la même un stress chronique et un certain décrochage émotionnel qui peuvent conduire à des événements aussi tragiques que le suicide. Il faut donc se poser la question si le BAC en vaut vraiment la peine ? La glorification de ce diplôme et son assimilation à un sésame sans lequel on ne peut espérer la moindre réussite n’est en fait qu’une vieille tradition française, qui s’est tristement ancrée dans notre culture éducative. Dans plusieurs pays anglosaxons, scandinaves en particulier, il n’y a même plus d’examen final à la fin du secondaire. Au terme de chaque année, les élèves passent une sorte d’examen, mais dans une seule matière et dont le résultat n’est pas déterminant quant à la suite de la scolarité. Pourtant, ceci n’empêche pas les élèves scandinaves d’être dans le top des classements mondiaux de l’éducation, contrairement aux Français qui dégringolent année après l’autre. Un exemple non exhaustif à méditer ! 

Le drame de la jeune regrettée souligne également l’impératif de faire de l’échec un levier de réussite scolaire du fait qu’il demeure partie intégrante du processus d’apprentissage. Pour ce faire, un accompagnement psychologique s’impose au niveau de nos écoles (publiques et privées) pour préparer nos enfants à affronter toutes sortes de circonstances imposées par le cursus scolaire. L’histoire de cette fille, et de ceux qui l’ont précédée, doit être un rappel poignant que derrière chaque élève se cache une personne vulnérable.



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