“D’ici peu d’années, l’Intelligence Artificielle va bouleverser le quotidien du médecin et le parcours de soins du patient”, affirmait Pr Amal Bourquia, une pionnière de la médecine, lors d’une conférence tenue en fin de semaine à Rabat, sous le thème : “Les médecins marocains face aux défis et perspectives du numérique”. Vision prémonitoire ou pur effet d’annonce ? “Les outils IA vont s'additionner aux efforts humains et offrir, par conséquent, un réel potentiel pour améliorer la qualité des soins médicaux dispensés aux patients, du diagnostic au traitement”, rétorque la médecin devant les professionnels de Santé, de plus en plus soucieux de l’impact de l’IA sur leur quotidien, souvent très chargé.
L’apport de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de la Santé ne doit rien au hasard. C’est en effet dans ce domaine clé que les promesses de l’IA se concrétisent, favorisant une transformation radicale du quotidien du médecin, quelle que soit sa spécialité. Grâce à leur capacité de collecter, d’analyser et d’exploiter les données, les outils IA permettent l'autonomisation de certaines tâches répétitives, ingrates et chronophages pour que les médecins puissent se consacrer à leurs missions essentielles : le diagnostic et le suivi du malade.
Moins de temps, moins de coûts
En d’autres termes, il s'agit de faciliter le triage et l’orientation des patients, aider au diagnostic grâce à des assistants virtuels et assister le médecin dans le suivi postopératoire des patients. “En cas de transplantation rénale, la chirurgie par robot permet au donneur de sortir dans la journée même, permettant de réaliser un gain de temps médical”, a souligné Pr Bourquia.
D’autre part, l'interprétation des informations depuis les dossiers médicaux, les images et les résultats de laboratoire restent un goulot d’étranglement dans la chaîne de soins. L’IA, à travers des modèles multimodaux de langage, permet de traiter et interpréter simultanément plusieurs types de données, notamment le texte, les images, l'audio et la vidéo... pour répondre aux questions médicales et donc optimiser l’efficacité opérationnelle du médecin.
En outre, les outils IA sont capables d’analyser des images médicales telles que les radiographies et les scanners avec une précision impressionnante, avec des gains de coûts et de temps permettant de fluidifier et d’accélérer le parcours de soins.
Les médecins évoquent la complexité du chemin parcouru pour le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies. Dans ce cas, “l’IA est la solution”, juge Dr Amal Bourquia. La spécialiste met en exergue la capacité des outils IA à analyser de vastes ensembles de données médicales pour détecter les anomalies et identifier les tendances, ce qui contribue à la recherche de nouvelles thérapies et à la prise de décisions rapides éclairées, réduisant ainsi les erreurs médicales.
Les promesses de l’IA dans la santé ne se limitent pas au diagnostic. Elles vont au-delà et donnent l’espoir d’une médecine prédictive, préventive et personnalisée. « A travers une analyse de la data de différents patients, les outils IA pourront découvrir des associations particulières, sans aucune hypothèse biologique de départ et donc prédire le traitement le plus bénéfique », note Dr Bourquia.
De ce fait, l’IA permettra dans un futur proche d’offrir des approches de soins adaptées à chaque individu, dans l’optique de personnaliser le traitement de chaque malade sur la base de ses antécédents médicaux, évitant ainsi toute complication médicale.
Un cadre réglementaire adapté
Or, en dépit de ses avantages révolutionnaires, l’IA peine toujours à faire sa pleine pénétration du domaine de la Santé au niveau national, par rapport aux pas franchis à l’heure actuelle par d’autres pays. La cause ? : L’absence d’un cadre légal approprié au déploiement de cette avancée majeure dans le domaine de la Santé. Celui-ci s’avère le garant d’une utilisation responsable, équitable et éthique de ces outils, permettant une meilleure protection des droits du patient, mais également du médecin, dans ce parcours à haut risque pour les deux parties.
Les médecins ayant marqué ladite journée ont tous soulevé la question de la confidentialité des données médicales du patient. C’est dans ce sens que le système d’information national en cours de déploiement par le ministère de la Santé trouve toute son utilité. Ce système robuste est basé sur quatre solutions numériques interopérables dans un souci d’éviter les risques liés aux violations de la vie privée, mais également les pannes de système.
La haute autorité de Santé rejoint, par ailleurs, ce chantier pour garantir une meilleure gouvernance de la donnée médicale et la régulation de l'interaction entre les différents acteurs du système de santé, notamment l’assurance maladie. Il ne reste donc qu’à préparer les professionnels de Santé à cette transformation majeure en intégrant le numérique en général dans leur parcours de formation. Car tout porte à croire que médecins et patients ont tout à y gagner, surtout à la lumière du déficit sanitaire que connaît notre pays.
L’apport de l’Intelligence Artificielle dans le domaine de la Santé ne doit rien au hasard. C’est en effet dans ce domaine clé que les promesses de l’IA se concrétisent, favorisant une transformation radicale du quotidien du médecin, quelle que soit sa spécialité. Grâce à leur capacité de collecter, d’analyser et d’exploiter les données, les outils IA permettent l'autonomisation de certaines tâches répétitives, ingrates et chronophages pour que les médecins puissent se consacrer à leurs missions essentielles : le diagnostic et le suivi du malade.
Moins de temps, moins de coûts
En d’autres termes, il s'agit de faciliter le triage et l’orientation des patients, aider au diagnostic grâce à des assistants virtuels et assister le médecin dans le suivi postopératoire des patients. “En cas de transplantation rénale, la chirurgie par robot permet au donneur de sortir dans la journée même, permettant de réaliser un gain de temps médical”, a souligné Pr Bourquia.
D’autre part, l'interprétation des informations depuis les dossiers médicaux, les images et les résultats de laboratoire restent un goulot d’étranglement dans la chaîne de soins. L’IA, à travers des modèles multimodaux de langage, permet de traiter et interpréter simultanément plusieurs types de données, notamment le texte, les images, l'audio et la vidéo... pour répondre aux questions médicales et donc optimiser l’efficacité opérationnelle du médecin.
En outre, les outils IA sont capables d’analyser des images médicales telles que les radiographies et les scanners avec une précision impressionnante, avec des gains de coûts et de temps permettant de fluidifier et d’accélérer le parcours de soins.
Les médecins évoquent la complexité du chemin parcouru pour le diagnostic et le traitement de nombreuses maladies. Dans ce cas, “l’IA est la solution”, juge Dr Amal Bourquia. La spécialiste met en exergue la capacité des outils IA à analyser de vastes ensembles de données médicales pour détecter les anomalies et identifier les tendances, ce qui contribue à la recherche de nouvelles thérapies et à la prise de décisions rapides éclairées, réduisant ainsi les erreurs médicales.
Les promesses de l’IA dans la santé ne se limitent pas au diagnostic. Elles vont au-delà et donnent l’espoir d’une médecine prédictive, préventive et personnalisée. « A travers une analyse de la data de différents patients, les outils IA pourront découvrir des associations particulières, sans aucune hypothèse biologique de départ et donc prédire le traitement le plus bénéfique », note Dr Bourquia.
De ce fait, l’IA permettra dans un futur proche d’offrir des approches de soins adaptées à chaque individu, dans l’optique de personnaliser le traitement de chaque malade sur la base de ses antécédents médicaux, évitant ainsi toute complication médicale.
Un cadre réglementaire adapté
Or, en dépit de ses avantages révolutionnaires, l’IA peine toujours à faire sa pleine pénétration du domaine de la Santé au niveau national, par rapport aux pas franchis à l’heure actuelle par d’autres pays. La cause ? : L’absence d’un cadre légal approprié au déploiement de cette avancée majeure dans le domaine de la Santé. Celui-ci s’avère le garant d’une utilisation responsable, équitable et éthique de ces outils, permettant une meilleure protection des droits du patient, mais également du médecin, dans ce parcours à haut risque pour les deux parties.
Les médecins ayant marqué ladite journée ont tous soulevé la question de la confidentialité des données médicales du patient. C’est dans ce sens que le système d’information national en cours de déploiement par le ministère de la Santé trouve toute son utilité. Ce système robuste est basé sur quatre solutions numériques interopérables dans un souci d’éviter les risques liés aux violations de la vie privée, mais également les pannes de système.
La haute autorité de Santé rejoint, par ailleurs, ce chantier pour garantir une meilleure gouvernance de la donnée médicale et la régulation de l'interaction entre les différents acteurs du système de santé, notamment l’assurance maladie. Il ne reste donc qu’à préparer les professionnels de Santé à cette transformation majeure en intégrant le numérique en général dans leur parcours de formation. Car tout porte à croire que médecins et patients ont tout à y gagner, surtout à la lumière du déficit sanitaire que connaît notre pays.
Trois questions au Pr Amal Bourquia
« Il est nécessaire d’encadrer par des lois l’intégration de l’IA dans les soins de santé »
Néphrologue, experte en éthique et communication médicales, Pr Amal Bourquia a répondu à nos questions sur l’intégration de l’Intelligence Artificielle dans le parcours de soins au Maroc.
- Où en est le Maroc dans le déploiement de l’IA dans le parcours de soins ?
- Le Maroc accuse un retard énorme, surtout face à une évolution galopante de l’IA en santé. Certes, des projets sont en cours, et nous sommes impatients de constater leurs premiers résultats sur le terrain. A notre niveau, nous menons des activités de sensibilisation au profit de la communauté médicale pour accompagner cette transition numérique de la santé qui est partie intégrante du projet royal de la refonte du système de santé.
- Est-il, selon vous, temps d’élaborer un cadre légal pour l’intégration de l’IA dans la santé ?
Absolument et nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Au vu des perspectives ouvertes par l’IA, il faudra s’approprier l’outil en mettant en place des lois concernant l'intégration de l’IA dans les soins de santé, dont le parcours de soins.
La transformation digitale dans la santé soulève des questions éthiques : la sécurité des données et la confidentialité des patients. La collecte et le partage d'informations sensibles nécessitent des protocoles de sécurité robustes pour éviter les risques liés aux violations de la vie privée. La réglementation et les normes doivent continuer d'évoluer pour garantir que les avantages des technologies numériques ne compromettent pas la confidentialité des données.
- Qu’en est-il de la formation des professionnels de Santé ?
Les médecins doivent être prêts à s'adapter, à se former et à établir des lignes directrices éthiques pour cette inévitable intégration du numérique dans la pratique médicale afin d’assurer que les avantages du numérique soient exploités en préservant la qualité des soins. Il est important qu’ils intègrent définitivement que ces technologies peuvent améliorer les soins aux patients, la pratique médicale et l'expérience professionnelle.
- Où en est le Maroc dans le déploiement de l’IA dans le parcours de soins ?
- Le Maroc accuse un retard énorme, surtout face à une évolution galopante de l’IA en santé. Certes, des projets sont en cours, et nous sommes impatients de constater leurs premiers résultats sur le terrain. A notre niveau, nous menons des activités de sensibilisation au profit de la communauté médicale pour accompagner cette transition numérique de la santé qui est partie intégrante du projet royal de la refonte du système de santé.
- Est-il, selon vous, temps d’élaborer un cadre légal pour l’intégration de l’IA dans la santé ?
Absolument et nous ne sommes qu’au début de l’histoire. Au vu des perspectives ouvertes par l’IA, il faudra s’approprier l’outil en mettant en place des lois concernant l'intégration de l’IA dans les soins de santé, dont le parcours de soins.
La transformation digitale dans la santé soulève des questions éthiques : la sécurité des données et la confidentialité des patients. La collecte et le partage d'informations sensibles nécessitent des protocoles de sécurité robustes pour éviter les risques liés aux violations de la vie privée. La réglementation et les normes doivent continuer d'évoluer pour garantir que les avantages des technologies numériques ne compromettent pas la confidentialité des données.
- Qu’en est-il de la formation des professionnels de Santé ?
Les médecins doivent être prêts à s'adapter, à se former et à établir des lignes directrices éthiques pour cette inévitable intégration du numérique dans la pratique médicale afin d’assurer que les avantages du numérique soient exploités en préservant la qualité des soins. Il est important qu’ils intègrent définitivement que ces technologies peuvent améliorer les soins aux patients, la pratique médicale et l'expérience professionnelle.