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Hackathon : Firewall de jeunes pour bloquer la Cyberviolence


Rédigé par Rabei Benkirane (journaliste stagiaire) le Mercredi 1 Novembre 2023

Vendredi 27 octobre, une belle journée d’automne, avec le ciel gris et pluvieux, pour accueillir dans les locaux de l’ISIC (Institut Supérieur de l'Information et de la Communication) les candidats au premier Hackathon sur le thème : « la Cyberviolence dans l’espace numérique : Réponses des jeunes ».



Dans l’amphithéâtre de l’école, dont capacité d’accueil drôle les deux-cent personnes, des étudiants de tous bords, après s’être munis du badge de participant, s’agglutinent afin d’écouter les déclarations qui lanceront la première édition de ce concours, organisé en partenariat avec la Commission régionale des droits de l’Homme (CRDH) de Rabat-Salé-Kénitra. Mais avant d’entamer les discours de chacun des responsables et encadrants de l’évènement, une minute de silence est observée en recueillement sur les âmes des victimes du séisme d’Al Haouz.
 
Un accueil de bon ton dans les locaux de l’ISIC
 
Après les allocutions inaugurales de cette grand-messe de la tech, Redouane El Haloui, président de l’APEBI (Fédération des technologies d'information de télécommunication et de l'offshoring), organisme à l’origine des Technoparks de Rabat et Casablanca notamment, prend la relève, en soulignant la hausse des dangers liés à la cyberviolence, qui aujourd’hui, impacte les usagers d’internet à plusieurs niveaux, notamment leurs vies professionnel, éducatif et personnel. Du moment que le sujet concerne la sphère digitale, ce passionné du IT a posé, lors de l’événement, une question à ChatGPT sur les modalités de lutte contre la Cyberviolence. L’intelligence artificielle répond que l’on devrait forcément passer par « l’éducation », a précisé El Haloui, tout en insistant le rôle que pourraient jouer l’IA dans ce combat contre phénomène. Il souligne également que ce type de violence touche les plus jeunes, ce qui pose avec acuité la question du soutien psychologique. « Il faut donc trouver des moyens de prévenir ce fléau qui touche de près ou de loin nos familles et nos amis », prévient-il.
 
Pour sa part, Abdelkarim Maazouzi, vice-président de la société DBM, a tenu à féliciter l’ISIC pour l’organisation de ce concours, qui devrait être non seulement une occasion de créer des projets sur cette question, mais également et surtout former des ambassadeurs de la lutte contre la violence numérique. «Aujourd’hui, les jeunes sont connectés presque dès la naissance. Au lieu d’essayer, en vain, de limiter leur usage des nouvelles technologies, il faudrait plutôt les sensibiliser à bien utiliser ces derniers », tranche Maazouzi.  
 
Une course de fond sur une durée de deux jours
Le travail exigé est alors présenté : une application, un vlog, une capsule vidéo, un podcast, une page Instagram ou Facebook ou autre… Un produit numérique qui devra permettre d’aider tout un chacun à faire face à la Cyberviolence. On apprend également que les équipes qui entreront en compétition ont été prédéfinies, vendredi, de façon aléatoire afin de privilégier les rencontres entre institutions et mélanger les expertises et les compétences diverses et variées. La concurrence est rude, la passion est le mot d’ordre et chaque étudiant défend ses idées de manière acharnée. «Le défi est de taille, mais nous allons nous plier en quatre pour proposer une solution à la fois innovante et efficace», nous souffle Zineb,
membre de la team « Next Gén » qui a développé une solution contre le « phishing », technique d’hameçonnage sur le web qui consiste à attirer des victimes par message proposant des fake liens pour des comptes Spotify ou encore Netflix. « Notre idée est de sensibiliser les usagers en leur faisant vivre brièvement une mauvaise expérience de hack. Ça pourrait paraitre sadique, mais un peu d’humour noir est souvent efficace », nous déclare la jeune étudiante sur un ton sarcastique.
 
 
Le lendemain matin, à huit heures trente, l’accueil des participants a lieu au cinquième étage de l’hôtel Farah, dans une salle de conférence et une salle de restauration, où sont disposées des tables aptes à recevoir les collectifs de cinq personnes chacun. C’est une course contre la montre qui débute à partir de neuf heures. Le tout dans une ambiance à la fois décontractée et studieuse. Les encadrants se succèdent à tour de table, pour écouter les projets des étudiants, les conseiller et les aiguiller à même d’affiner leurs visions. « Les idées sont prometteuses, nous essayons de les accompagner avec de petites solutions clés en main », note un encadrant ingénieur informatique sur place. De leur côté, les étudiants vivent un stress-test, et tentent d’aménager le peu de temps dont ils disposent, sans perdre la moindre seconde.
 
 
Le déroulement du concours a lieu dans un cadre idoine
 
La matinée est ponctuée d’une pause-café à dix heures quinze avec viennoiseries, café et thé, ainsi que vue sur la Marina de Salé. Les élèves se retrouvent pour une trêve bien méritée et prennent des photos et selfies devant la vue imprenable de la terrasse de l’hôtel, comprenant la tour Hassan, l’estuaire du Bouregreg, le théâtre, ainsi que la tour Mohammed VI flambants neufs.
 
Pendant que les élèves débattent de la meilleure marche à suivre, on peut ressentir la présence bienveillante tout au long de la manifestation des encadrants, qui s’inscrivent également dans une approche collégiale.
 
Une salle effervescente au moment de l’annonce des huit finalistes
 
Après cette épreuve achevée par les participants, un moment de latence se profile dans l’après-midi pour ceux-ci, alors que le jury, lui, passe au crible les rendus des équipes.
 
Chaque groupe présente son projet, devant le jury, qui écoute attentivement, tout en prenant des notes. A vingt heures tapantes, les huit finalistes sont annoncés. Les équipes sont appelées à tour de rôle, dans l’ordre croissant, à rejoindre l’organisateur devant le parterre d’étudiants. À chaque annonce retentissent des exclamations, des hourras, témoins de la tension qui régnait lors de ce concours, et de la satisfaction des prétendants finaux, et contrastant aussi avec ce calme dimanche. Amine Mounir Alaoui, qui participe à l’organisation de l’événement, saisi l’occasion pour préciser que dans cette compétition, «il n’y a que des gagnants», et que «tous les projets sont intéressants», et s’inscrivent dans le cadre d’une lutte en faveur des populations exposées aux Cyberviolences.
 
Une dernière matinée haletante, puis place aux résultats
 
Les lauréats en devenir se voient attribuer l’opportunité de présenter leurs projets une dernière fois, à l’aide d’un Powerpoint et en vingt minutes, lundi matin dans la salle de conférence de l’ISIC. Chaque équipe est libérée directement après sa présentation. « La tension est forte », nous déclare Sanaa membre de l’équipe «Oulad El Ouakt»
qui propose une campagne de sensibilisation sur les réseaux sociaux pour limiter l’exposition des jeunes à la cyberviolence. « Tout le monde a opté pour une application ou un site web, nous nous proposons du contenu adapté à toutes les initiatives visant à lutter contre ce phénomène », précise cette jeune étudiante en journalisme.
 
Après un long suspens, les organisateurs annoncent les vainqueurs du hackathon, dont le premier prix est doté d’une enveloppe 15.000 dirhams. L’honneur revient au projet de phishing «Genz White Traps» conçu par la team « Next Genz ». Folle de joie, la représentante du groupe Fatine El Fatini, nous déclare que son groupe vise à développer davantage ce projet pour le mettre en marche. La team «Guardian» a remporté le deuxième prix (10.000 dirhams), grâce à une extension qui protège les enfants des cyber-prédateurs et des contenus nocifs. In fine, «Oulad El Ouakt» ont remporté le troisième prix doté d’une enveloppe de 5.000 dirhams. Les partenaires de ce hackathon ont d’ores et déjà proposé des opportunités de collaborations avec les différents porteurs de projets. Bon vent ! 







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