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International

Guerre en Ukraine : Ryad accueille des discussions "pas faciles" sur l'Ukraine


Rédigé par L'Opinion Dimanche 6 Août 2023

L'Arabie saoudite accueillait, samedi, une réunion sur l’Ukraine à Jeddah. Les responsables de 30 pays ont été invités à participer à des discussions sur la paix en Ukraine. La Russie n’a pas été invitée, précise le média allemand, et la Chine a été présente aux discussions.



La réunion sur l’Ukraine s’est achevée samedi soir à Jeddah. Elle a donné lieu à plusieurs heures de discours des délégations présentes et une longue discussion à huis clos, ont indiqué des participants.

Aucune déclaration finale ne sera publiée, mais une source européenne a fait état d’un terrain d’entente sur des points clés, en particulier sur le respect de «l’intégrité territoriale et de la souveraineté» de l’Ukraine qui doit être «au cœur de tout accord de paix».

Selon des diplomates, la réunion devait réunir près d’une quarantaine de pays, à l’exclusion de la Russie. L’Arabie saoudite a particulièrement tenu à recevoir le Brésil, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud, puissances émergentes membres des Brics (avec la Russie) qui, contrairement aux Occidentaux, n’ont pas pris parti pour l’Ukraine sans toutefois soutenir l’invasion russe.

«La Chine a participé activement et s’est montrée positive à l’idée d’une nouvelle rencontre», a indiqué la source européenne après la réunion.

La réunion a démarré dans l'après-midi selon des diplomates et devait réunir une quarantaine de pays, à l'exclusion de la Russie, Kiev étant à l'origine de ces discussions qui se tiennent à Jeddah, au bord de la mer Rouge.

A la fois proche de Moscou et de Washington, la monarchie saoudienne s'est dite "disposée à exercer ses bons offices" sur le dossier ukrainien.
 
Des discussions pas faciles
 
"Les discussions ne seront pas faciles, mais la vérité est de notre côté", a reconnu Andriy Yermak, chef de l'administration présidentielle ukrainienne qui représente le pays à Jeddah.
"Nous avons de nombreux désaccords et nous avons entendu de nombreux points de vue", a-t-il ajouté vendredi dans une interview télévisée, soulignant l'importance de faire valoir la position ukrainienne: "notre tâche est d'unir le monde entier autour de l'Ukraine".

Selon des diplomates, Ryad a particulièrement tenu à recevoir le Brésil, l'Inde, la Chine et l'Afrique du Sud, puissances émergentes membres des Brics (avec la Russie) qui, contrairement aux Occidentaux, n'ont pas pris parti pour l'Ukraine sans toutefois soutenir l'invasion russe lancée en février 2022.

Critiquée par les Occidentaux pour son refus de condamner la Russie, la Chine a envoyé à Jeddah son émissaire pour l'Ukraine, Li Hui, et s'est dite déterminée à contribuer à "un règlement politique de la crise ukrainienne".

L'Inde, le Brésil et l'Afrique du Sud ont aussi fait état de leur participation.
Côté occidental, la Maison Blanche a fait savoir que c’est Jake Sullivan, conseiller à la sécurité nationale du président Joe Biden, qui mène la délégation américaine à Jeddah.

Paris est représenté par Emmanuel Bonne, le conseiller diplomatique du président Emmanuel Macron, selon l'ambassade de France à Ryad.

Selon le programme vu par l'AFP, la réunion doit comporter trois heures de discours des participants et deux heures de discussions à huis-clos avant un dîner officiel.

Vendredi, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, avait salué une réunion "très importante" en Arabie saoudite, premier exportateur mondial de pétrole brut.

Mais le Brésil a estimé samedi que "toute véritable négociation doit inclure toutes les parties", y compris la Russie, selon Celso Amorim, le principal conseiller du président brésilien Lula da Silva pour les affaires internationales qui participe à la réunion.

"Bien que l'Ukraine soit la plus grande victime, si nous voulons vraiment la paix, nous devons impliquer Moscou dans ce processus sous une forme ou une autre", a-t-il encore dit, selon le texte de sa déclaration, dont une copie a été transmise à l'AFP.

L'Ukraine, avec les Etats-Unis, a reproché à Ryad de faire le jeu de la Russie, sous le coup de sanctions occidentales, en menant conjointement avec elle une politique pétrolière visant à doper les prix sur les marchés mondiaux.

Egalement à l’œuvre dans les pourparlers sur le Soudan, théâtre d'un conflit depuis la mi-avril, l'Arabie saoudite se voit aujourd'hui en faiseur de paix.

Lavrov met en garde contre la «Formule Zelensky»

Le ministre des Affaires étrangères russe, Serguei Lavrov, a mis en garde contre les conséquences humaines que pourrait avoir une paix dictée par Kiev, dans une interview accordée à la revue Vie internationale, consacrée aux initiatives de paix en Ukraine à la veille d'un sommet en Arabie saoudite.

Constatant l'absence de la Russie à cette rencontre, le chef de la diplomatie russe souligne que «la justice ne peut être rendue dans aucun conflit si les droits des minorités nationales ne sont pas strictement respectés par tous», a fortiori en Ukraine, «où le Russe a toujours été la langue maternelle de la majorité», ajoute-t-il.

Le ministre revient également sur le silence des capitales occidentales concernant les agissements du régime de Kiev, à ses yeux ouvertement hostiles aux russophones.
 
A Djeddah, les négociations se baseront sur la «formule Zelensky», un plan de paix en dix points présenté par le président ukrainien en mai dernier lors du G7 à Hiroshima.

Ce plan en dix points comporte notamment la réaffirmation des frontières de l'Ukraine datant de 1991, le retrait total des troupes russes, l'instauration d'un tribunal pénal international pour juger des «crimes de guerre russes», incluant des réparations, et la déclaration de la fin de la guerre. Sergueï Lavrov regrette ainsi l'absence de discussions fondées sur les réalités du terrain, au bénéfice d'une «formule Zelensky» qui, poursuit-il, exige «ni plus ni moins que la capitulation totale de la Russie».








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