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Gestion de risque : Crédit du Maroc joue la carte prudence


Rédigé par la rédaction Mercredi 3 Mars 2021

Alors que le résultat net part du Crédit du Maroc (CDM) a connu une chute libre de 62,6% par rapport à 2019, le groupe joue la carte de la prudence sur la gestion de risque.



Gestion de risque : Crédit du Maroc joue la carte prudence
Crédit du Maroc compte proposer aux actionnaires la distribution de dividendes de 4,55 dirhams par action dans une année marquée par les effets ravageurs de la crise sanitaire, soit 50% du résultat net engagé en 2020.  Lors de la présentation des résultats financiers du CDM, le top management du groupe a indiqué que ce dividende est en baisse par rapport à celui distribué en 2019, qui pour rappel était de 18,7 dirhams/action, et ce particulièrement suite à la baisse du résultat net part du groupe qui s’établit à 190,3 millions de dirhams.
 
Toutefois, selon Bernard Muselet, Président du Directoire de Crédit du Maroc, cette distribution de dividendes se fera conformément aux recommandations de Bank Al Maghrib (BAM), qui avait appelé les établissements de crédit, en mai dernier, à suspendre leur distribution au titre du résultat de 2019, compte tenu de la conjoncture morose imposée par la pandémie et le manque de visibilité sur la période post-crise. La banque centrale avait annoncé que l’objectif d’une telle initiative est de conserver davantage de fonds propres des établissements de crédit en vue de consolider les capacités de financement de l’économie et la résilience du secteur bancaire.

Conjoncture morose, la prudence est de mise

Par ailleurs, le groupe a précisé que dans ce contexte défavorable, le coût du risque a explosé en 2020, en hausse de 124,7% à 721,7 millions de dirhams, soit une croissance annuelle du taux de coût du risque de 90 points de base à 164 points de base. Cette hausse provient, essentiellement, de l’intégration des impacts de la crise Covid-19 dont une part significative de provisionnement des encours sains. «Grâce à sa politique prudente de provisionnement, Crédit du Maroc voit son taux de couverture s’accroître de 2,6 points de pourcentage à 93,4%», précise-t-on.
 
Pour l’année 2021, les choses resteront à l’identique, surtout que les restrictions des autorités empêchent de voir le bout du tunnel. En ces temps sinistrée, il est «difficile» d’avoir une certitude sur le coût de risque, a déclaré Stéphane Clérisse membre du directoire du CDM, ajoutant que «le groupe à la capacité d’absorber une nouvelle dégradation du cout de risque».  
 
Cela dit, CDM demeure confiant pour l’année courante. «Nous sommes raisonnablement optimistes en ce qui concerne nos perspectives de l’année 2021, grâce à l’évolution de la campagne de vaccination et aux perspectives économiques du Royaume ainsi que la nature des projets dans lesquels il est engagé», a dit Bernard Muselet lors de la conférence, estimant un retour à la normale «en 2022 voire 2023».  

Il est à noter que malgré la baisse de son résultat net, le groupe a pu consolider ses fonds propres et ses ratios de solvabilité. Au titre de l’année 2020, les fonds propres du Crédit du Maroc s’élèvent à 6 534 millions de dirhams. Les ratios de solvabilité et de Core Tier 1 atteignent respectivement 14,96% et 11,91%, en hausse de 0,23 point de pourcentage et 0,41 point de pourcentage par rapport à 2019. Le ratio de liquidité s’établit quant à lui à 206,3%. Le niveau élevé de ces ratios reflète la solidité financière du groupe. L’endettement du CDM ressort à 2 070,9 millions de dirhams, en recul de 2,6% par rapport à 2019. Cette légère baisse est due à un recours moins prononcé aux emprunts financiers en devises qui baissent de 15,3%.

Résultat brut d'exploitation en recul
Le résultat brut d'exploitation, lui, s'est situé à 1,06 milliards de dirhams (MMDH), en retrait de 4,5% par rapport à l'exercice précédent, indique CDM dans un communiqué, précisant que ce recul s'explique par la hausse des charges générales d'exploitation qui reste limitée à 2,2%, tenant compte du don de 85 MDH de la banque au fonds spécial pour la gestion de la pandémie du nouveau coronavirus (covid-19). Le coefficient d'exploitation s'accroît de 53,8% en 2019 à 55,4% en 2020, soit une hausse de +166 points de base (pbs). Retraité du don, ce coefficient ressort à 51,9%, en amélioration de 190 pbs par rapport à 2019
Résilience malgré la crise
Concernant le produit net bancaire (PNB) du Crédit du Maroc, il a accusé un léger repli de 0,9% à 2,38 MMDH, en raison principalement de la diminution de la marge sur commissions de 8,1% à 385,5 MDH. Cette évolution est liée notamment à la baisse des flux en agence et des flux monétiques en lien avec le confinement et au recul de l'activité import/export. La marge nette d'intérêt s'est, quant à elle, élevée à près de 1,86 MMDH, soit une augmentation de 0,3% par rapport à l'exercice 2019. Cette croissance est portée par la bonne orientation des capitaux gérés et l'optimisation du coût de la ressource.
Pour ce qui est du résultat des opérations de marché, il a progressé de 5,4% à 226,3 MMDH grâce à la bonne tenue de l'activité change.