Le Maroc continue d'accroître ses importations de gaz naturel en provenance de l’Espagne grâce au mécanisme d’inversion du flux du Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Selon les données fournies par la Corporation des réserves stratégiques de produits pétroliers (CORES), et rapportées par le média espagnol Vozpópuli, le Royaume a représenté 18,5% du volume total des exportations gazières espagnoles au cours des six premiers mois de l’année 2024, contre 7,7% sur la même période en 2023, et seulement 0,1% en 2022.
Ce bond significatif témoigne d’une tendance haussière amorcée dès la fin de 2022, dans le sillage de la suspension des livraisons de gaz algérien via le GME. En juin 2024, les flux de gaz vers le Maroc ont atteint 9.338 gigawattheures (GWh) sur les douze derniers mois, un chiffre impressionnant qui correspond à une multiplication par 155 par rapport aux volumes observés en juin 2022.
Ce bond significatif témoigne d’une tendance haussière amorcée dès la fin de 2022, dans le sillage de la suspension des livraisons de gaz algérien via le GME. En juin 2024, les flux de gaz vers le Maroc ont atteint 9.338 gigawattheures (GWh) sur les douze derniers mois, un chiffre impressionnant qui correspond à une multiplication par 155 par rapport aux volumes observés en juin 2022.
L’impact d’une croissance de 403% en 2023
L’année 2023 avait déjà marqué un tournant dans les importations de gaz marocaines. Les expéditions de gaz en provenance de l’Espagne avaient alors atteint 9.472 GWh, contre 1.881 GWh en 2022, soit une augmentation impressionnante de 403%, selon la CORES. Ce volume conséquent avait positionné le Maroc comme la deuxième destination des flux de gaz espagnols, représentant 12,5% des 75.495 GWh exportés par l’Espagne en 2023, derrière la France (38.248 GWh), mais devant l’Italie (8.121 GWh).
Cette forte croissance s’inscrit dans le cadre de la diversification des sources d’approvisionnement en gaz naturel par le Royaume, un enjeu stratégique pour le pays depuis la cessation des flux gaziers algériens via le GME. Ce virage avait conduit l’Office National de l’Électricité et de l’Eau potable (ONEE) à conclure, en 2022, un contrat d’approvisionnement avec des fournisseurs étrangers afin de maintenir l’alimentation en gaz des centrales électriques de Tahaddart et de Aïn Béni Mathar.
Une chaîne logistique stratégique pour l’énergie marocaine
Ces importations de gaz naturel, qui transitent via le GME en flux inversé, sont le fruit d’un processus logistique élaboré. Le gaz est d’abord importé sous forme liquide des États-Unis, puis regazéifié dans une unité située dans le Sud de l’Espagne. Une fois ce processus achevé, le gaz est acheminé via le gazoduc en direction du Maroc, garantissant ainsi un approvisionnement stable et fiable pour répondre aux besoins énergétiques nationaux.
Le recours au gaz naturel, et plus spécifiquement ces importations en provenance d’Espagne, a été essentiel pour la production d’électricité au Maroc, en particulier dans le contexte des tensions énergétiques régionales et des fluctuations des marchés internationaux. Ces importations permettent de stabiliser l’approvisionnement en gaz des centrales électriques, qui jouent un rôle clé dans la satisfaction de la demande énergétique nationale.