Pour les non-initiés, cela peut paraître comme une petite et discrète avancée technologique à l’échelle du pays, mais dans le microcosme national et international des jeux et paris hippiques, elle est perçue comme une véritable révolution technologique qui asseoit définitivement le leadership continental du Royaume dans ce secteur longtemps dominé par de grandes nations comme la France et la Grande Bretagne. Il s’agit de Gamma, le premier totalisateur de jeux 100% marocain développé sur plusieurs années en interne par la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC) et dont le lancement effectif a été effectué, sans tambours ni trompettes, il y a six mois.
«Avant de vous parler de ce nouveau système, je tiens d’abord à vous présenter ceux qui l’ont fait», nous annonce d’emblée Yasser Ghaleb, directeur général adjoint chargé du pôle support à la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC). Le DGA, lauréat de l’École Mohammedia des Ingénieurs (EMI), nous conduit à un autre bâtiment du complexe Zénith, siège de la SOREC sis au quartier Souissi à Rabat. Il s’agit des bureaux de la DTSI (Direction des Technologies et des Systèmes d’Information) où s’activent les ingénieurs et techniciens de la SOREC. Une partie du plateau de bureaux est réservée à l’équipe «Gamma», du nom de la solution centrale développée en interne par la SOREC. Cette solution, qu’on appelle totalisateur, traite l’ensemble des données relatives aux paris sur les courses hippiques, qu’il s’agisse du calcul des cotes, des gains ou de la gestion des tickets gagnants.
Gamma est entré officiellement en service fin mars dernier, remplaçant le Star3000 utilisé depuis plus de quinze ans. «C’était un système qui marchait, qui a fait ses preuves, mais qui nous coûtait en temps et en argent à chaque nouveau développement souhaité. Il s’agissait d’un système puissant mais rigide», nous explique Yasser Ghaleb. Star 3000 est développé et commercialisé par le groupe français Carrus, un des leaders mondiaux sur ce marché.
Solution 100% marocaine
Selon Yasser Ghaleb, la réflexion autour du développement d’un nouveau totalisateur remonte à 2013. «Nous avions besoin de changer de système parce que le flux de jeux hippiques gérés par la SOREC avait atteint une taille qui permettait de le faire, et parce que cela nous permettait d’asseoir notre croissance sur des bases saines. Nous ne pouvions pas laisser notre coeur de métier à des prestataires externes», argumente le DGA. L’entreprise publique recrute alors le cabinet français de conseil de stratégie Kea & Partners pour analyser le projet.
Divers scénarios sont étudiés : garder le même système, en développer un nouveau en partenariat avec Carrus, ou en créer un en interne. «La dernière option était la plus risquée mais la moins coûteuse », nous révèle Yasser Ghaleb. Le projet sera mûri et réfléchi jusqu’en 2020, date du lancement effectif de la phase active. «Ce qui nous a encouragés à nous lancer dans ce projet, c’est qu’on savait que le Maroc disposait d’une pépinière de sociétés leaders dans la monétique. Ce qu’il y a de commun entre le secteur bancaire et les jeux est que ce sont des opérations transactionnelles», explique notre interlocuteur. Suite à un appel d’offres, deux entreprises marocaines sont retenues : PCARD Group et Ingenius .
D’emblée, le volume impressionnant des transactions était le premier défi de taille auquel devait faire face les partenaires de ce chantier. Les paris hippiques totalisent en effet plus d’un million de transactions par jour, soit plus que les opérations de tous les guichets automatiques bancaires du pays réunis. L’autre défi était les terminaux. La SOREC dispose de quelques milliers de terminaux sur tout le territoire, qui ont été achetés au groupe Carrus et qui ne communiquent qu’avec le système Star 3000. «Changer de terminaux allait nous coûter le double de l’investissement de Gamma, donc on s’est dit qu’on pourrait utiliser les mêmes terminaux en les reprogrammant », nous raconte Tarik Haddouchi, ingénieur IT, chef du projet Gamma.
Une première sur le continent
Le développement de Gamma a pris 27 mois avec la participation de 70 intervenants, en plus de 50 éléments métier pour la phase des tests. Pour l’investissement, il s’agirait de «quelques dizaines de millions de dirhams», nous diton auprès de la SOREC sans plus de détails. «En tout cas, Gamma nous a coûté quatre fois moins que ce que nous avait annoncé le cabinet de conseil», se félicite Yasser Ghaleb, avant de nous assurer que cet investissement sera amorti en à peine une année et demi. Le développement d’un totaliseur en interne est une première sur le continent africain et dans le monde arabe.
Avec Gamma, le Maroc entre dans le club restreint des opérateurs éditeurs de solutions informatiques. Tout en optimisant la gestion des paris hippiques au Maroc en matière de digitalisation des services et de diversification de l’offre, cette technologie 100% marocaine constitue une réelle avancée pour le pays en termes de souveraineté numérique et ouvre de réelles perspectives pour la SOREC en tant que fournisseur et exportateur de solutions informatiques dédiées aux jeux.
«Avant de vous parler de ce nouveau système, je tiens d’abord à vous présenter ceux qui l’ont fait», nous annonce d’emblée Yasser Ghaleb, directeur général adjoint chargé du pôle support à la Société Royale d’Encouragement du Cheval (SOREC). Le DGA, lauréat de l’École Mohammedia des Ingénieurs (EMI), nous conduit à un autre bâtiment du complexe Zénith, siège de la SOREC sis au quartier Souissi à Rabat. Il s’agit des bureaux de la DTSI (Direction des Technologies et des Systèmes d’Information) où s’activent les ingénieurs et techniciens de la SOREC. Une partie du plateau de bureaux est réservée à l’équipe «Gamma», du nom de la solution centrale développée en interne par la SOREC. Cette solution, qu’on appelle totalisateur, traite l’ensemble des données relatives aux paris sur les courses hippiques, qu’il s’agisse du calcul des cotes, des gains ou de la gestion des tickets gagnants.
Gamma est entré officiellement en service fin mars dernier, remplaçant le Star3000 utilisé depuis plus de quinze ans. «C’était un système qui marchait, qui a fait ses preuves, mais qui nous coûtait en temps et en argent à chaque nouveau développement souhaité. Il s’agissait d’un système puissant mais rigide», nous explique Yasser Ghaleb. Star 3000 est développé et commercialisé par le groupe français Carrus, un des leaders mondiaux sur ce marché.
Solution 100% marocaine
Selon Yasser Ghaleb, la réflexion autour du développement d’un nouveau totalisateur remonte à 2013. «Nous avions besoin de changer de système parce que le flux de jeux hippiques gérés par la SOREC avait atteint une taille qui permettait de le faire, et parce que cela nous permettait d’asseoir notre croissance sur des bases saines. Nous ne pouvions pas laisser notre coeur de métier à des prestataires externes», argumente le DGA. L’entreprise publique recrute alors le cabinet français de conseil de stratégie Kea & Partners pour analyser le projet.
Divers scénarios sont étudiés : garder le même système, en développer un nouveau en partenariat avec Carrus, ou en créer un en interne. «La dernière option était la plus risquée mais la moins coûteuse », nous révèle Yasser Ghaleb. Le projet sera mûri et réfléchi jusqu’en 2020, date du lancement effectif de la phase active. «Ce qui nous a encouragés à nous lancer dans ce projet, c’est qu’on savait que le Maroc disposait d’une pépinière de sociétés leaders dans la monétique. Ce qu’il y a de commun entre le secteur bancaire et les jeux est que ce sont des opérations transactionnelles», explique notre interlocuteur. Suite à un appel d’offres, deux entreprises marocaines sont retenues : PCARD Group et Ingenius .
D’emblée, le volume impressionnant des transactions était le premier défi de taille auquel devait faire face les partenaires de ce chantier. Les paris hippiques totalisent en effet plus d’un million de transactions par jour, soit plus que les opérations de tous les guichets automatiques bancaires du pays réunis. L’autre défi était les terminaux. La SOREC dispose de quelques milliers de terminaux sur tout le territoire, qui ont été achetés au groupe Carrus et qui ne communiquent qu’avec le système Star 3000. «Changer de terminaux allait nous coûter le double de l’investissement de Gamma, donc on s’est dit qu’on pourrait utiliser les mêmes terminaux en les reprogrammant », nous raconte Tarik Haddouchi, ingénieur IT, chef du projet Gamma.
Une première sur le continent
Le développement de Gamma a pris 27 mois avec la participation de 70 intervenants, en plus de 50 éléments métier pour la phase des tests. Pour l’investissement, il s’agirait de «quelques dizaines de millions de dirhams», nous diton auprès de la SOREC sans plus de détails. «En tout cas, Gamma nous a coûté quatre fois moins que ce que nous avait annoncé le cabinet de conseil», se félicite Yasser Ghaleb, avant de nous assurer que cet investissement sera amorti en à peine une année et demi. Le développement d’un totaliseur en interne est une première sur le continent africain et dans le monde arabe.
Avec Gamma, le Maroc entre dans le club restreint des opérateurs éditeurs de solutions informatiques. Tout en optimisant la gestion des paris hippiques au Maroc en matière de digitalisation des services et de diversification de l’offre, cette technologie 100% marocaine constitue une réelle avancée pour le pays en termes de souveraineté numérique et ouvre de réelles perspectives pour la SOREC en tant que fournisseur et exportateur de solutions informatiques dédiées aux jeux.
3 questions à Yasser Ghaleb
Ph : Nidal
« Gamma est un système très modulable et flexible »
Directeur général adjoint de la Sorec, Yasser Ghaleb a répondu à nos questions.
- Quels sont les avantages de Gamma par rapport au système Star 3000 ?
- Star 3000 est un système monolithique, une unité qui rassemble toutes les fonctionnalités. Alors que Gamma est un système très modulable et flexible, composé de différents micro-services indépendants. Gamma dispose d’une cinquantaine de micro-services comme la gestion des points de vente, le paramétrage des produits, la gestion des transactions ou encore le pilotage des courses. Cela permet de gérer et de développer chaque micro-service à part entière.
De plus, cette nouvelle solution nous permet la scalabilité horizontale, en absorbant et en s’adaptant facilement aux transactions dont le volume est très important.
- Pourquoi avoir choisi de travailler avec des développeurs marocains ?
- C’était un choix patriotique pour que Gamma soit une solution 100% marocaine. Rappelons que SOREC a déjà eu des expériences avec des Marocains qui ont les compétences et le potentiel de développer des systèmes importants. C’est aussi un choix de raison, puisque les sociétés SI de la monétique marocaines sont très reconnues à l’échelle internationale.
- Quelles sont les possibilités qu’ouvre le nouveau système Gamma pour les jeux hippiques ?
- Gamma ouvre d’énormes possibilités pour la SOREC, notamment la digitalisation des services, une meilleure offre de produit, une meilleure expérience client, ainsi que la réalisation des ambitions de SOREC, en facilitant la réalisation de nouvelles idées ou l’accompagnement des nouvelles tendances du marché.
- Quels sont les avantages de Gamma par rapport au système Star 3000 ?
- Star 3000 est un système monolithique, une unité qui rassemble toutes les fonctionnalités. Alors que Gamma est un système très modulable et flexible, composé de différents micro-services indépendants. Gamma dispose d’une cinquantaine de micro-services comme la gestion des points de vente, le paramétrage des produits, la gestion des transactions ou encore le pilotage des courses. Cela permet de gérer et de développer chaque micro-service à part entière.
De plus, cette nouvelle solution nous permet la scalabilité horizontale, en absorbant et en s’adaptant facilement aux transactions dont le volume est très important.
- Pourquoi avoir choisi de travailler avec des développeurs marocains ?
- C’était un choix patriotique pour que Gamma soit une solution 100% marocaine. Rappelons que SOREC a déjà eu des expériences avec des Marocains qui ont les compétences et le potentiel de développer des systèmes importants. C’est aussi un choix de raison, puisque les sociétés SI de la monétique marocaines sont très reconnues à l’échelle internationale.
- Quelles sont les possibilités qu’ouvre le nouveau système Gamma pour les jeux hippiques ?
- Gamma ouvre d’énormes possibilités pour la SOREC, notamment la digitalisation des services, une meilleure offre de produit, une meilleure expérience client, ainsi que la réalisation des ambitions de SOREC, en facilitant la réalisation de nouvelles idées ou l’accompagnement des nouvelles tendances du marché.
Recueillis par S. C.
