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Actu Maroc

Fonds Monétaire International : Prévision de croissance à 3% en 2023 après 1,25% en 2022


Rédigé par Mohamed Elkorri Dimanche 6 Novembre 2022

Les services du Fonds Monétaire International (FMI) ont achevé leur mission de consultation 2022 avec le Maroc, dans le contexte d’une inflation galopante et de chocs économiques mondiaux. Détails.



Alors que les chocs mondiaux et la sécheresse ont provoqué un ralentissement de l’économie marocaine cette année, la croissance du PIB, selon les dernières estimations du FMI, devrait se situer à 1,25%, un taux qui peut être contrebalancé par l’accélération des réformes sociales.

La consultation 2022 du FMI a salué la politique monétaire adoptée, jusque-là, par Bank Al-Maghrib (BAM) pour contrecarrer l’inflation et assurer les conditions d’un retour rapide de la stabilité des prix. «Les pressions inflationnistes se sont généralisées au cours de cette année. 

En conséquence, BAM a procédé de manière appropriée à un resserrement monétaire en septembre. Nous nous attendions à ce que l’inflation commence à baisser l’année prochaine, sous l’effet de la baisse prévue des prix mondiaux des matières premières. Assurer un retour de l’inflation à près de 2% d’ici 2024 pourrait nécessiter de nouvelles hausses des taux directeurs, afin d’ancrer davantage les anticipations d’inflation», a suggéré, à ce titre, Roberto Cardarelli, chef de la mission du FMI.

Le FMI a ainsi jugé pertinente la décision de BAM de hausser le taux directeur de 50 points, afin de juguler l’inflation, même si l’inflation est essentiellement due à la hausse des cours des matières premières et de l’énergie. 

«Nous avons observé ces derniers mois une généralisation et une transmission de cette inflation aux autres composantes de l’indice des prix à la consommation», ont expliqué les responsables du FMI. Quant aux lignes de financement accordées par le FMI au Maroc, les équipes du FMI ont affirmé que les discussions ont été lancées, il y a plus de quatre mois, dans l’optique de renouveler la ligne de précaution et de liquidité (LPL), ajoutant que les discussions portent également sur la possibilité d’octroyer au Maroc un autre instrument de financement du Fonds. Plusieurs options ont été mises sur la table, mais la plus envisageable est celle de "la ligne de crédit modulable (LCM)."

Selon Roberto Cardarelli, la croissance du PIB devrait s’établir à environ 1,25% en 2022 et le déficit du compte courant devrait se creuser pour atteindre environ 4,25% du PIB. Le FMI a fait son appréciation en se basant sur une éventuelle amélioration progressive des conditions extérieures et une saison agricole moyenne, prévoyant que la croissance devrait s’accélérer pour atteindre environ 3% l’année prochaine avec un déficit du compte courant en baisse à environ 3,5% du PIB.

Les responsables du FMI ont dans ce contexte appelé à accélérer la mise en œuvre des réformes structurelles, notamment celles visant à étendre la protection sociale à tous les Marocains, à stimuler l’investissement du secteur privé et à relever les défis posés par le changement climatique.


Le FMI salue les réformes du Maroc

Le FMI a indiqué, à l’issue de la consultation 2022 au Maroc, que les récentes mesures de réforme des entreprises publiques, ainsi que l’opérationnalisation du Fonds Mohammed VI et la mise en œuvre de la nouvelle Charte de l’investissement devraient contribuer à stimuler l’investissement privé. Les progrès réalisés dans la libéralisation du marché de l’électricité devraient accélérer la transition vers les énergies renouvelables, tandis que beaucoup reste à faire pour remédier à la raréfaction des ressources en eau.

Les modifications fiscales réduiront la dette publique à moyen terme

Selon le FMI, les modifications apportées dans le PLF-23, à l’impôt sur les sociétés (IS) et à l’impôt sur le revenu (IR) des personnes physiques, visent à réduire la charge fiscale pesant sur les petites et moyennes entreprises et sur les salariés, tout en augmentant la progressivité globale du système fiscal et en élargissant son assiette. Les réformes annoncées de la TVA, de la Fonction publique et du secteur des établissements et entreprises publics, la poursuite du renforcement de l’administration fiscale et de la rationalisation des dépenses, ainsi que l’amélioration du ciblage de la compensation grâce à l’introduction du Registre social unifié, devraient créer davantage d’espaces budgétaires et permettre une réduction plus rapide de la dette publique à moyen terme.