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Fiscalité : Lekjaa rassure sur les équilibres budgétaires malgré les défis économiques


Rédigé par Malak EL ALAMI Mercredi 7 Juin 2023

Le Royaume maintient ses équilibres budgétaires malgré les défis économiques actuels. Les recettes fiscales ont progressé de 5% jusqu’au 31 mai dernier atteignant les 4.9 milliards de dirhams, a affirmé le ministre chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, lundi 5 juin à la Chambre des Représentants.



Fiscalité : Lekjaa rassure sur les équilibres budgétaires malgré les défis économiques
Le responsable gouvernemental s’est présenté à l’hémicycle pour rassurer les députés et les citoyens marocains au sujet des « finances publiques ». Aussi, a-t-il rassuré sur la solidité des finances publiques au Maroc.
 
Selon Lekjaa, la situation est plus ou moins « maîtrisée » et garantit au Royaume une souveraineté financière malgré les dérapages induits par les grands chamboulements internes et externes.
                                                                
La politique budgétaire en termes de réaction au cycle économique
 
Le groupe istiqlalien « Pour l'Unité et l'Egalitarisme » a fait aussi le constat probant de la réduction par le Maroc de son déficit budgétaire, durant les deux dernières années, de même en ce qui concerne la dette publique. Suite aux interrogations du groupe sur « les mesures prises afin d’assurer la pérennité des marges bénéficiaires et l’équilibre des finances publiques », Lekjaa a affirmé que le Maroc a pu relever le défi « grâce à sa politique éclairée, proactive et durable » malgré le contexte de crise qui plane sur le monde.
 
Dans la même veine, le Royaume, selon Lekjaa, a fait preuve d’une gestion rigoureuse de ses comptes. La performance fiscale a pu compenser la hausse des dépenses de l’Etat. Preuves à l’appui, près de 40% des recettes ont été collectées de l’Impôt sur les Sociétés (IS), alors que les recettes sur le revenu ont enregistré une croissance de 5.6% avec un taux de réalisation de 49%. Il en est de même pour la taxe sur la valeur ajoutée qui a augmenté de 17,5% avec un taux de réalisation de 42.4%, tandis que les recettes douanières ont enregistré une hausse de 9%, et les droits d’enregistrement et de timbre une hausse de +12%.
 
Outre l’augmentation des recettes fiscales, qui tient aux prévisions de la Loi de finances 2023, certaines matières premières ont enregistré une baisse considérable. Le ministre a cité, à cet égard, le gaz butane, dont le prix s’établit aujourd’hui à 408 dollars la tonne, contre une moyenne de 599 dollars la tonne depuis le début de l’année, ainsi que le blé tendre, avec un prix de 248 dollars la tonne, contre une moyenne de 298 dollars depuis le début de l’année.
 
Dans un contexte connexe, Lekjaa a affirmé que l’endettement est passé de 72% à 69,7%, notant ainsi que l’objectif est de le réduire à des niveaux plus contrôlés, et ce, à travers la réduction du déficit budgétaire, qui est passé de 7 % en 2020 à 4,5 % selon les prévisions pour l'année 2023 et  à -3 % en 2025.

Ces chiffres ne peuvent que témoigner d’une évolution notable, ce qui ouvrira la voie à d’autres marges supplémentaires si la tendance persiste jusqu’à la fin de l’année, a-t-il fait remarquer. Ainsi, la situation financière maîtrisée permettra au gouvernement d'ouvrir des rallonges budgétaires, afin de faire face à des circonstances exceptionnelles et autres priorités urgentes », a-t-il relevé.
 
Dans ce sillage, le ministre a rappelé que l’Exécutif a ouvert 10 MMDH de crédits supplémentaires pour le budget de l’Etat, y compris près de 3.3 MMDH consacrés aux dépenses, afin de faire face aux impacts de l’inflation sur le pouvoir d’achat des Marocains. Le gouvernement s’apprête dans ce sens à ouvrir de nouveaux crédits à hauteur de 6.7 MMDH.
 
La réforme de la Caisse de Compensation toujours à l’ordre du jour…
 
Malgré tous les défis rencontrés, la réforme de la Caisse de Compensation est toujours à l’ordre du jour mais elle n’aura pas lieu cette année du fait des fluctuations que connaissent les matières premières, a annoncé Lekjaa. C’est pourquoi le débat est toujours engagé en vue d'améliorer les ressources pour mieux soutenir les plus nécessiteux, a-t-il dit. « Les réformes réalisées du côté fiscal nous ont permis d'avoir une feuille de route claire pour l’IS et l’IR et nous nous arrêtons sur les autres réformes fiscales nécessaires ».
 
Le chantier de la protection sociale, une exception marocaine…
 
La situation des finances publiques est normale et n’empêche en aucun cas de mener à bien le chantier de la généralisation de la protection sociale. Une « exception marocaine » à l’ère des difficultés, telle que qualifiée par le ministre, qui a fait l’objet de débat parmi les parlementaires qui se sont interrogés sur son financement.

En effet, concernant la prise en charge du régime de l’AMO, le responsable gouvernemental a expliqué que le financement est bien géré et  les ressources du Fonds de cohésion sociale devraient atteindre 23 MMDH d’ici la fin de cette année.

Jusqu’à fin mai dernier, le solde du Fonds a atteint les 12 MMDH, auxquels s’ajoutent 8 MMDH de solde reporté, et 3 MMDH de ressources prévues du Fonds d’ici la fin de l’année. Ces crédits permettront, selon Lekjaa, le versement de 9,5 MMDH au profit des personnes incapables de s’acquitter des cotisations de l’AMO, et le financement de la partie restante au cours de l’année dans le cadre du transfert des allocations familiales.

Il a aussi fait remarquer que l’Exécutif a maintenu tous les programmes sociaux en faveur des femmes veuves ainsi que le programme "Tayssir" et autres, à hauteur de 2,5 MMDH.