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Actu Maroc

Finances publiques: Lekjaa promet une réduction du déficit budgétaire d’ici fin 2025


Rédigé par Yousra Rhardoud Dimanche 9 Novembre 2025

Le ministre Délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, prévoit une baisse du déficit budgétaire à 3,5% du PIB d’ici fin 2025, fruit d’une gestion rigoureuse des dépenses et d’un renforcement des recettes fiscales.



Le Maroc s’engage résolument sur la voie de la consolidation budgétaire. Selon le ministre délégué chargé du Budget, Fouzi Lekjaa, le déficit budgétaire devrait se réduire à 3,5% du PIB d’ici fin 2025, une trajectoire rendue possible grâce à la maîtrise progressive des dépenses publiques, au renforcement des recettes fiscales et à la mise en œuvre des grands chantiers structurants du Royaume.

Dans une réponse à une question parlementaire écrite, Lekjaa a tenu à rappeler que le déficit budgétaire constitue «une caractéristique structurelle des économies émergentes», puisqu’il traduit les efforts déployés pour accompagner le développement économique et social. Cependant, a-t-il souligné, la spécificité marocaine réside dans la capacité des finances publiques à résister et à s’adapter aux crises successives, qu’elles soient d’origine interne ou externe.

«Nos finances publiques ont su faire preuve de résilience face à des crises majeures, qu’il s’agisse de la pandémie de la COVID-19, des tensions géopolitiques, des vagues d’inflation ou encore des fluctuations des marchés internationaux», a déclaré le ministre.

Depuis son investiture, le gouvernement a mis en place une stratégie financière cohérente, reposant sur trois piliers : la maîtrise durable du déficit budgétaire, le contrôle de la dette publique et le renforcement de la solidité des finances de l’État.

Une stratégie financière intégrée et durable

«Notre stratégie repose sur un ensemble cohérent de mesures visant à mobiliser davantage de ressources fiscales, à rationaliser les dépenses publiques et à financer les grands chantiers structurants du Royaume», a précisé Lekjaa. Parmi les leviers mobilisés figurent l’élargissement de l’assiette fiscale, la lutte contre la fraude et l’évasion fiscales, ainsi que l’amélioration du rendement du système fiscal, dans le respect des principes d’équité et de justice.

En parallèle, le gouvernement veille à réorienter les dépenses publiques vers les priorités nationales, notamment à travers la maîtrise des dépenses compressibles et le renforcement de l’efficacité des politiques publiques. Les marges budgétaires dégagées, a précisé Lekjaa, sont désormais réaffectées à des projets à fort impact sur le développement national, en ligne avec la vision de Sa Majesté le Roi Mohammed VI.

Ces projets concernent notamment la généralisation de la protection sociale, la réforme des systèmes de santé et d’éducation, ainsi que le soutien aux catégories vulnérables. Par ailleurs, le ministre a insisté sur la nécessité d’accélérer la mise en œuvre du Nouveau Modèle de Développement (NMD), qui ambitionne de bâtir un modèle économique plus inclusif et durable, capable de stimuler l’investissement, de créer des emplois et de renforcer la compétitivité du tissu productif national.

Des indicateurs en nette amélioration

Les efforts menés, depuis 2020, ont déjà produit des résultats tangibles. Ainsi, le déficit budgétaire est passé de 7,1% du PIB en 2020 à 4,3% en 2023, avant de se stabiliser à 3,8% à la fin de 2024. Dans le même temps, le taux d’endettement public a connu un recul notable, passant de 72,2% du PIB en 2020 à 67,7% en 2024.

Cette amélioration s’explique par la hausse soutenue des recettes ordinaires, lesquelles ont progressé de plus de 143 milliards de dirhams entre 2021 et 2024, enregistrant un taux de croissance annuel moyen de 13%. Pour ce qui est des recettes fiscales, à elles seules, elles ont augmenté de 101 milliards de dirhams, soit une progression de 51% sur la même période.

Pour 2025, le ministère du Budget anticipe la poursuite de cette tendance positive, avec un déficit budgétaire ramené à 3,5% du PIB et un niveau d’endettement du Trésor stabilisé autour de 67%. À moyen terme, l’objectif est encore plus ambitieux : atteindre un déficit de 3% du PIB sur la période 2026-2028 et ramener le taux d’endettement sous la barre des 65% dès 2027.

Lekjaa a souligné que la réduction du déficit budgétaire n’est pas une fin en soi, mais un levier essentiel pour préserver la stabilité macroéconomique et assurer la continuité du financement des grandes réformes structurelles engagées par le Royaume. Ces réformes concernent particulièrement la protection sociale, la réforme de la santé et de l’éducation, ainsi que la relance de l’investissement privé comme moteur de création d’emplois durables.

Retour de la confiance internationale

Grâce à cette trajectoire maîtrisée, le Maroc a retrouvé sa crédibilité sur les marchés internationaux. Après la dégradation de sa note souveraine en 2020, le Royaume a vu les grandes agences de notation internationales – Fitch, Standard & Poor’s et Moody’s – saluer ses performances budgétaires et sa discipline financière.

Standard & Poor’s a ainsi relevé la note souveraine du Maroc à BBB- avec perspective stable, permettant au Royaume de retrouver son statut d’économie à notation d’investissement. De son côté, Fitch Ratings a maintenu la note BB, tout en mettant en avant la solidité des fondamentaux macroéconomiques et la pertinence des réformes structurelles menées.

Dans un contexte mondial encore marqué par l’incertitude, le Maroc mise sur une gouvernance budgétaire prudente mais volontariste, cherchant à concilier la rigueur des équilibres macroéconomiques et la poursuite des réformes sociales et productives.

Cette orientation traduit la volonté de l’Exécutif d’inscrire la politique budgétaire dans une dynamique de croissance inclusive, en phase avec les grandes priorités nationales et les engagements du Royaume sur la voie du développement durable.

Recettes solides

Les finances publiques affichent une évolution favorable à fin septembre 2025, selon le rapport trimestriel sur l’exécution de la Loi de Finances. Les recettes globales de l’État ont atteint 557,6 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation de 84,8% des prévisions initialement inscrites dans la Loi de Finances. Dans le détail, les recettes ordinaires se sont établies à 310,7 milliards de dirhams, constituées à 86,7% de recettes fiscales, confirmant la bonne tenue du système fiscal national. Les impôts directs et taxes assimilées ont enregistré un taux de réalisation de 92,8%, traduisant la performance de la contribution sur les bénéfices et des revenus des ménages, tandis que les impôts indirects ont atteint 75% des prévisions, en lien avec la consommation intérieure et les échanges extérieurs. Ces résultats témoignent de la résilience des ressources publiques et de la maîtrise des équilibres budgétaires, dans un contexte marqué par la poursuite des réformes structurelles et la mise en œuvre des priorités économiques et sociales du Royaume.

 
Un équilibre globalement préservé

 L’État enregistre un excédent des ressources sur les charges de 14,7 milliards de dirhams, signe d’une trajectoire budgétaire maîtrisée et solide. Cette performance repose sur la hausse continue des recettes et une exécution prudente des dépenses, dans un contexte marqué par la poursuite des réformes structurelles et le lancement de grands chantiers économiques. Le rapport trimestriel sur l’exécution de la Loi de Finances au 3ème trimestre 2025 met en avant une gestion rigoureuse des équilibres, illustrant la volonté du gouvernement de concilier discipline budgétaire et soutien à l’investissement public.

Finances publiques résilientes

Selon le même rapport, «l’exécution de la Loi de Finances laisse apparaître un solde ordinaire positif de 30,5 milliards de dirhams», confirmant la capacité de l’État à couvrir ses charges courantes sans recourir à l’endettement. La maîtrise du déficit, alliée à la progression soutenue des recettes et à la stabilité du financement domestique, reflète la résilience des finances publiques marocaines à fin septembre 2025. Cette évolution témoigne d’une gouvernance budgétaire prudente, inscrite dans une logique de durabilité et de confiance retrouvée sur les marchés. Elle illustre également l’engagement du gouvernement à poursuivre les réformes structurelles tout en soutenant les projets prioritaires pour le développement économique et social du Royaume. Cette trajectoire confirme que le Maroc consolide progressivement ses équilibres financiers tout en préparant l’avenir.
 







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