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Culture

Exposition : Cy Twombly était conté !


Rédigé par A.K. le Dimanche 12 Mars 2023

L’exposition « Cy Twombly, Morocco 1952/1953 », que la Fondation Jardin Majorelle organise jusqu’au 2 juillet à Marrakech, représente un voyage à travers le Maroc de cette période, au regard unique de l’influent artiste américain.



« Volubilis », 1953.
« Volubilis », 1953.
C’est au cours d’un périple de découverte, de l’hiver 1952 au printemps 1953, que le jeune artiste parcourt le royaume en compagnie de Robert Rauschenberg, artiste-peintre comme lui. Ensemble, ils explorent non seulement les villes les plus fréquemment visitées, comme Tanger, Casablanca et Marrakech, mais aussi les vestiges relativement méconnus de sites amazighs à Tiznit et de l’antiquité classique à Volubilis, qui donneront tous deux leurs noms à des œuvres monumentales réalisées par l’artiste suite à ce séjour. « Cy Twombly, Maroc 1952/1953 » plonge ainsi dans cette période assez peu connue durant laquelle l’étudiant de vingt-cinq ans découvre pour la première fois les expressions culturelles du monde relativement inexploré des peuples autochtones du Maroc. Moins d’une décennie après la fin de la seconde guerre mondiale, alors que l’Europe se relève tout juste des cendres de la destruction de masse et de la désolation, les représentations picturales de la culture amazighe, dont le graphisme à l’état presque brut évoque les graffiti, fascinent le jeune artiste.
 
Un voyage initiatique
 
Dans une déclaration à M24, la chaîne télévisée de l’information en continu de la MAP, Alexis Sornin, directeur de la Fondation Jardin Majorelle et des musées Pierre Bergé des arts berbères et Yves Saint Laurent, a expliqué qu’il s’agit d’un « voyage initiatique » d’environ cinq mois, qui de Casablanca a amené Cy Twombly via l’Atlas et Marrakech jusqu’au nord dans le Rif à Tanger puis à Tétouan, en compagnie de Robert Rauschenberg, tout aussi passionné que lui. « Ensemble ils partagent une bourse d’étude octroyée à Cy Twombly par le musée des Beaux-arts de Virginie (Etats-Unis), mais aussi un appareil photographique qui permet de faire des photographies de petites tailles qui documentent le voyage dans l’espace de deux personnes, notamment celles faites par Cy Twombly, et l’intérêt porté par Cy Twombly, à la fois, pour les vestiges archéologiques, comme c’est le cas pour de nombreuses pierres photographiées de près de la part de cet artiste, de marabouts et de saints sans qu’il s’agisse de la grande mosquée de Fès ou d’autres villes impériales du Maroc », relève Sornin. Il s’agit parfois de formes géométriques abstraites, ou de formes plus identifiables du décor ou de la vie quotidienne et puis d’inscriptions faites d’alphabet latin du mot « Africa » à titre d’exemple ou du dialecte marocain comme « bezaf ». Le célèbre grand couturier français Yves Saint Laurent -connu pour revisiter avec audace les codes de la mode- aurait sûrement été fier d’accueillir et de créer des liens avec ce peintre révolutionnaire qu’était Cy Twombly (mort en 2011 à 83 ans) au musée Yves Saint Laurent Marrakech, où les jeunes Marocains, d’autres Africains et les visiteurs du monde entier pourront acquérir une compréhension plus riche de l’inspirante diversité du patrimoine culturel marocain.
 
 Avec MAP



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