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États-Unis : La destitution de McCarthy ou le saut vers l’inconnu des institutions


Rédigé par L'Opinion Vendredi 6 Octobre 2023

Le républicain Patrick McHenry est devenu, mardi 3 octobre, le président (« Speaker ») par intérim de la Chambre des Représentants au terme d’une après-midi chaotique qui a abouti à l’éviction de Kevin McCarthy, désavoué par des élus de son propre camp.



États-Unis : La destitution de McCarthy ou le saut vers l’inconnu des institutions
Son départ forcé, une première dans l’histoire bicentenaire des États-Unis, met fin à neuf mois de tempête. L’élu californien a en effet été malmené par une vingtaine d’élus pro-Trump dès son élection compliquée en janvier. Le jugeant indigne de confiance après des concessions accordées aux démocrates, le trumpiste Matt Gaetz a finalement décidé de déposer une motion de censure.

Les démocrates ont, de leur côté, refusé de sauver l’homme qui leur a pourtant permis d’éviter in extremis une paralysie budgétaire dite « shutdown » quelques jours plus tôt. « C’est la responsabilité du GOP [Grand Old Party, surnom du parti républicain, NDLR] de mettre fin à la guerre civile entre les républicains de la Chambre », a justifié le chef de file des démocrates, Hakeem Jeffries.

Le parti de Joe Biden a aussi accumulé de la rancœur. « McCarthy a malmené les démocrates, dit que c’était eux qui voulaient le shutdown, il a fait des promesses sans les tenir… Il était haï non seulement par les républicains, mais aussi par les démocrates », explique Jérôme Viala-Gaudefroy, chargé de cours à Sciences Po Saint-Germain-en-Laye et spécialiste des États-Unis, interrogé par Le HuffPost.
 
Plongeon dans l’inconnu
 
Et maintenant que se passe-t-il ? C’est toute la question puisque la Chambre entre en territoire inconnu. D’après le New York Times, les républicains ont décidé lors d’une réunion privée de quitter Washington pour une semaine, sans donner d’indications sur la suite des événements. Quant à Kevin McCarthy, il aurait dit qu’il ne se représenterait pas même s’il en a la possibilité. « Ce ne sont que des bruits de couloir », met toutefois en garde Jérôme Viala-Gaudefroy.

« Dans le cas d’une vacance au poste de Speaker, aucune règle ne précise comment la Chambre doit organiser un nouveau vote », a pointé Matthew Green, auteur d’un livre sur la présidence de la Chambre des Représentants, cité par NBC. « Toutefois, a-t-il ajouté, la Chambre voudra élire un nouveau Speaker rapidement pour poursuivre les travaux législatifs ».

Patrick McHenry, président par intérim de la Chambre d’ailleurs choisi par McCarthy, aura pour seule tâche d’organiser ce vote. Mais dans combien de temps ? À voir la décision des Républicains de quitter la capitale fédérale, pas avant mardi prochain. Et avant le vote, il faut que le parti à l’éléphant choisisse son candidat.
 
 
Un système législatif basé sur le compromis
 
Problème, aucune personnalité ne semble émerger et seul Jim Jordan a annoncé sa candidature officiellement ce mercredi 4 octobre. La presse américaine dont le New York Times évoque des personnalités comme Steve Scalise, le chef de la majorité qui vient de débuter une chimiothérapie, Tom Emmer, qui a pourtant décliné l’offre quelques jours plus tôt, ou encore Elise Stefanik. PBS donne pour sa part une liste complètement différente, incluant les noms d’Adrian Smith ou de Robert Wittman.

Une fois qu’un candidat aura été désigné, le vote pourra avoir lieu. Les démocrates devraient pour leur part désigner Hakeem Jeffries, comme en janvier, mais leur chance de l’emporter est extrêmement mince puisque les Républicains ont la majorité à quelques voix près. Une alliance entre les deux partis en faveur de Jeffries serait aussi improbable qu’inédite.

En attendant un successeur à McCarthy, la Chambre est complètement bloquée. « Patrick McHenry n’a qu’un pouvoir symbolique, il ne peut faire passer aucune loi et aucun budget. Or dans moins de 45 jours, le 17 novembre, les États-Unis risquent à nouveau le shutdown », alerte Jérôme Viala-Gaudefroy.

Fin septembre, seul un compromis temporaire a été trouvé. En un mois et demi, les élus doivent donc impérativement trouver un nouveau Speaker puis voter le budget pour éviter la paralysie du pays. « Le système législatif américain est fait pour le compromis, or une vingtaine de républicains campe sur ses positions notamment sur les dépenses qu’ils veulent drastiquement couper », poursuit le spécialiste de la politique américaine. Quitte à provoquer le chaos.




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