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Etats-Unis: 2020, année de récession

Etats-Unis


Jeudi 30 Avril 2020

La pandémie du covid-19 a stoppé net dix ans de croissance économique aux Etats-Unis et jeté plus de 26 millions d’américains au chômage. Une première!



Etats-Unis: 2020, année de récession
Après dix années de croissance ininterrompue, les Etats-Unis vont connaître en 2020 une récession historique provoquée par l’impact du coronavirus: la publication mercredi du PIB du premier trimestre et des prévisions de la banque centrale donneront une première idée de son ampleur.

Les analystes tablent sur un recul de 4,3% en rythme annuel du produit intérieur brut (PIB) lors des trois premiers mois de l’année.

Les services du budget du Congrès, CBO, une agence indépendante, sont eux moins pessimistes. Ils s’attendent plutôt à un recul de 0,9% sur les trois premiers mois de l’année.

Quoi qu’il en soit, ce recul «sera la partie émergée de l’iceberg», a averti Kevin Hassett, le conseiller économique de Donald Trump, mardi matin sur CNN.

Les mois à venir vont connaître des chutes «telles qu’elles ne ressembleront à rien de ce que vous avez déjà vu», a-t-il ajouté.

Car c’est à partir d’avril que sera visible l’étendue des dégâts provoqués sur l’économie américaine par la crise du Covid-19.

Les mesures massives de confinement pour éviter la propagation du virus ont en effet été prises dans la deuxième partie du mois de mars. Les écoles, bars, restaurants, ainsi que tous les commerces et activités jugés non indispensables, ont alors progressivement dû mettre leur activité en pause.

En cinq semaines, plus de 26 millions de personnes se sont inscrites au chômage, du jamais vu.

Chute de PIB de près de 12%

Au deuxième trimestre, le PIB pourrait chuter de 11,8% par rapport au premier trimestre, ce qui représenterait une baisse de 39,6% par rapport au deuxième trimestre 2019, selon le CBO.

La vitesse et l’ampleur de la reprise de l’activité économique est encore incertaine. L’assouplissement du confinement se fera Etat par Etat, et certains comme la Géorgie ou le Texas ont déjà autorisé la réouverture des commerces.

Pour certains secteurs particulièrement affectés par la paralysie de l’économie, à l’instar du transport aérien, le retour au niveau de 2019 pourrait prendre plusieurs années.

La dernière plus forte chute du PIB remonte au quatrième trimestre 2008, lorsqu’il avait dégringolé de 8,4%. Après un an et demi de récession, la croissance était revenue fin 2009.

La Réserve fédérale américaine pourrait mercredi, à l’issue de son comité monétaire, donner ses prévisions pour la première économie mondiale, très attendues par les marchés.

«Je pense qu’ils diront: l’économie se dégrade à une vitesse folle et les perspectives sont très incertaines», estime Michael Feroli, chef économiste de JP Morgan.

Ne pas toucher à ses taux d’intérêt

Il craint que les membres du comité monétaire ne s’aventurent pas «à prendre une position ferme sur les perspectives économiques, en partie conditionnées par des éléments de santé publique hors de leur contrôle». La banque centrale américaine, qui réunit son comité monétaire toutes les six semaines, ne devrait cette fois pas toucher à ses taux d’intérêt. Elle les avait abaissés jusqu’à zéro mi-mars, devant la progression du virus dans le pays, une mesure à laquelle elle n’avait pas eu recours depuis la dernière récession, en 2009.

La Fed a également lancé une avalanche de mesures, qu’il s’agisse d’outils habituels ou de nouveautés, afin de rassurer les marchés et de donner une bouffée d’air aux entreprises et aux ménages.

Pour l’année 2020, le recul du PIB pourrait être de 5,6%, à la faveur d’une timide reprise à partir de l’été, selon les estimations du CBO.

Le Fonds monétaire international table de son côté sur une contraction de 5,9%.








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