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Elections des Chambres professionnelles : L’Istiqlal conforte sa position et s’impose au Sahara


Rédigé par Saâd Jafri Dimanche 8 Août 2021

Le Parti de l’Istiqlal a pu conforter sa position dans le «top 3» lors des élections des Chambres professionnelles, en raflant la mise au Sahara grâce à 13 sièges au niveau de la région Laâyoune-Sakia El Hamra et 15 sièges au niveau de la région Dakhla-Oued Eddahab.



Vendredi dernier, les très attendues élections des Chambres professionnelles étaient au rendezvous. Quelque 12.495 candidatures ont été déposées pour pourvoir 2.230 sièges lors de l’élection des membres des Chambres, soit une moyenne nationale de près de six candidatures pour chaque siège, en hausse de 7,27 % par rapport au scrutin de 2015.

Pas moins de 882.736 électeurs et électrices se sont rendus aux bureaux de vote pour départager les candidats dans une course qui s’annonçait ardue depuis le début d’année, soit un taux de participation de 47,24 % du corps électoral professionnel. Une hausse notable par rapport à 2015, où ce taux n’a pas dépassé les 43%, il n’en demeure pas moins que «le niveau de participation reste faible et en deçà des attentes», comme nous le confie Aziz Hilali, ex-2ème vice-président de la CCIS de la Région de Rabat-Salé-Kénitra et nouvellement élu au sein de la même instance où le Parti de l’Istiqlal a remporté 43 sièges. (voir 3 questions à …)

Grace à la mobilisation soutenue, sincère et indéfectible de la part des militantes et des militants istiqlaliens en faveur des droits des professionnels opérant dans les différents secteurs représentés, le parti de la Balance a pu conforter sa position dans le «top 3» en décrochant 360 sièges, soit huit sièges de plus que les élections précédentes. Il a également raflé la mise au Sahara marocain, tout en gagnant du terrain dans certaines zones, telle que Casablanca-Settat, où il occupe la deuxième position avec 58 sièges, devançant ainsi le Parti Authenticité et Modernité (PAM), qui dominait auparavant cette Chambre à côté des sans appartenance politique (SAP).

Toutefois, Aziz Hilali nous affirme que la vraie «bataille» est dans la désignation des présidents et des bureaux exécutifs de ces Chambres, sans oublier la nature des coalitions, car celles-ci pourraient «complètement inverser la donne» au niveau de la répartition des sièges. «Ainsi, les autorités doivent doubler de vigilance pour éviter tout dépassement de la part des candidats», ajoute notre interlocuteur, faisant référence aux pots-de-vin, l’abus du pouvoir dont disposent certains candidats occupant des postes de responsabilité au sein des départements de tutelle, etc.

Par ailleurs, et sans surprises, lesdites élections ont été marquées (à l’instar des élections professionnelles) par une défaite amère du Parti Justice et Développement (PJD), qui a à peine gagné 49 sièges, contre 196 en 2015, perdant ainsi environ 75% de ses places.

L’Istiqlal domine au Sahara

Au niveau de Laâyoune-Sakia El Hamra, l’Istiqlal est arrivé en tête des élections avec 31 sièges, sur les 72 réservés à la région, suivi des SAP avec 17 sièges, du Rassemblement National des Indépendants (RNI) avec 10 sièges, du Mouvement Populaire (MP) avec 6 sièges et du PAM avec 4 sièges, tandis que le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), l’Union Constitutionnelle (UC), l’Union Socialiste des Forces Populaires (USFP) et le Parti de l’Action ont décroché un siège chacun.

Le PI est arrivé en tête des résultats de la Chambre de l’agriculture, en obtenant 13 sièges sur un total de 15 que compte la région, suivi du RNI avec 2 sièges. Concernant la Chambre du commerce, d’industrie et des services, les Istiqlaliens ont obtenu 8 sièges sur un total de 22, suivi des SAP avec 7 sièges. Pour ce qui est de la Chambre d’Artisanat, les SAP sont arrivés en tête avec 10 sièges sur 24 sièges consacrés à la région, suivis du PI avec 8 sièges. Concernant la Chambre de la Pêche maritime, le parti a décroché 2 sièges.

Dans la région Dakhla-Oued Eddahab, les choses sont à l’identique. Les Istiqlaliens ont obtenu 15 sièges sur les 40 réservés à la région de Dakhla-Oued Eddahab, suivi du Rassemblement National des Indépendants (RNI) avec 10 sièges, du Mouvement Populaire (MP) avec 7 sièges et les sans appartenance politique (SAP) avec 4 sièges, tandis que le Parti Authenticité et Modernité, le Parti du Progrès et du Socialisme (PPS), le parti Al Amal et le Parti de l’Equité ont décroché un siège chacun.

L’Istiqlal est arrivé en tête des résultats de la Chambre de l’agriculture, en obtenant 6 sièges sur un total de 11 que compte la région. Pour ce qui est de la Chambre d’Artisanat, le PI est arrivé en tête avec 5 sièges sur 11.

Concernant la Chambre du commerce, d’industrie et des services, le PI et le RNI ont obtenu 3 sièges chacun sur 11 sièges, tandis que le MP, PPS, SAP, Parti Al Amal et Parti de l’Equité ont remporté chacun un seul siège.

Cela dit, les résultats des élections des Chambres et ceux des élections professionnelles, constituent le collège électoral qui va élire 20 conseillers à la deuxième Chambre du parlement. Ces résultats qui représentent donc un avant-goût des élections générales, qui se dérouleront en septembre prochain, laissent profiler un possible votesanction pour le PJD après une décennie marquée par les politiques ultralibérales qui ont complètement sinistré le pouvoir d’achat des Marocains, particulièrement ceux issus de la classe moyenne, au point de créer une crise de confiance dont les séquelles ne risquent pas de disparaître de sitôt.
 
Saâd JAFRI

3 questions à Aziz Hilali

Elections des Chambres professionnelles : L’Istiqlal conforte sa position et s’impose au Sahara

Il faut doubler les efforts pour mobiliser plus d’électeurs durant les prochaines échéances

 
Aziz Hilali, ex-2ème vice-président de la CCIS de la Région de Rabat-Salé-Kénitra et nouvellement élu au sein de la même instance, nous livre sa lecture des résultats électoraux.
 

• Au Maroc, les villes n’ont pas réussi à se préparer aux effets engendrés par la transition démographique. Selon vous, quelles en sont les raisons ?

• Les élections des Chambres professionnelles ont été marquées par la faible participation des électeurs, ce qui est un indicateur négatif qui ne prête pas à l’optimisme, surtout à l’approche des élections générales. Il faut donc doubler les efforts pour mobiliser davantage les électeurs pour les prochaines échéances. Le deuxième point, c’est qu’il fallait revoir les listes électorales de manière catégorique, puisque plusieurs dépassements et lacunes ont été enregistrés au niveau des inscriptions.

Il faut également veiller au respect de la loi et faire barrage aux pots-de-vin qui ont été enregistrés dans certains bureaux de vote et qui ne peuvent être que préjudiciables pour la consolidation du rôle des Chambres professionnelles. Nous avons également remarqué qu’il y a une grande corrélation entre les résultats obtenus au niveau des Chambres de certains secteurs et les ministères de tutelle qui les coiffent.

Mais globalement, les élections se sont déroulées dans des conditions normales, conformément aux dispositions, garanties et règles juridiques régissant les opérations électorales.

Cela dit, les résultats démontrent de manière limpide qu’il y a trois forces politiques qui dominent la scène politique (Ndlr : Istiqlal, RNI, PAM), ce qui laisse prétendre que les prochaines législatives se joueront en grande partie entre ces trois partis.


• Le Parti de l’Istiqlal a pu consolider sa position dans plusieurs régions, tout en gagnant du terrain dans d’autres. Un commentaire ?


Le Parti de l’Istiqlal a effectivement pu préserver ses acquis, contrairement à beaucoup d’autres formations politiques qui ont dégringolé. Le parti a également renforcé sa présence dans certaines zones, notamment à Rabat où l’Istiqlal est en pôle position dans des Chambres stratégiques, telles que la Chambre de l’artisanat et celle du commerce, d’industrie et des services. Le Parti a également dominé au niveau de Laâyoune-Sakia El Hamra et Dakhla- Oued Eddahab, montrant la confiance dont jouissent nos candidats dans ces régions, grâce au respect des promesses et des engagements tenus.

Par ailleurs, il convient de noter que l’étape des coalitions est importante pour nous. Nous avons la conviction qu’elle doit être basée sur la cohésion des programmes et des objectifs, à même de rendre les Chambres professionnelles fortes.


• Quels sont les dossiers prioritaires que vous comptez aborder après les élections ?


• Une refonte des lois et règlements qui régissent la Chambre. Car, aujourd’hui, le statut consultatif dont elles disposent ne leur permet pas de mener à bien leurs missions. Il faut que les Chambres soient capables de prendre des décisions, pour avoir plus d’influence dans la sphère économique. Le deuxième dossier est celui de la généralisation de la protection sociale, lancé par SM le Roi. Nous souhaitons veiller sur son application de manière optimale pour qu’elle bénéficie au plus vite aux agriculteurs, artisans et professionnels de l’artisanat, aux commerçants et aux professionnels de manière générale.
 
Recueillis par S. J.