Souvent lorsqu’on fait le diagnostic de la crise du livre au Maroc, on évoque des défaillances financières, pédagogiques, culturelles,… Néanmoins, on ignore celles formelles ou artistiques concernant aussi bien le livre comme objet que le lieu de son exposition/sa vente.
Serions-nous (éditeurs, libraires, auteurs, lecteurs) satisfaits de la forme des livres édités au Maroc ? C’est-à-dire de leurs couvertures, de leur mise en pages et de la qualité du papier utilisé ? Serions-nous conscients du rôle de ces composantes dans la hausse des chiffres (recettes, nombre de lecteurs fidèles) ? Certes, beaucoup d’éditeurs et d’imprimeurs marocains ont fait des efforts louables dans ce sens et on a commencé à feuilleter des livres de meilleure qualité au cours de ces dernières années. En revanche, le niveau logistique dont ils disposent dépasse de loin celui des livres obtenus. Pourquoi ? Quel est le maillon qui manque ? C’est le designer graphique, communément appelé « graphiste ».
Les années 1960 ont enregistré un bon début avec la revue Souffles, fruit d’une collaboration entre écrivains, poètes et artistes plasticiens. Ce genre de collaboration a donné ses fruits avec d’autres revues et livres ultérieurs car la conception de leurs maquettes était confiée aux artistes. Quand, par la suite, le nombre de livres imprimés annuellement est devenu plus grand et le processus plus informatisé, les producteurs ont recouru à des infographistes autodidactes ou formés hâtivement pour répondre à la demande croissante. Les plasticiens, eux, ne suivaient plus l’informatisation de cette industrie et les designers, censés prendre le relais, sous-estimaient cette tâche et cherchaient des secteurs assurant plus de revenus et de visibilité. La dégradation de la qualité a affecté également la réalisation des affiches omniprésentes dans notre quotidien. On s’est contenté de leur fonction informative/communicative ou illustrative en faisant fi de leur dimension artistique. Il ne suffit pas de maîtriser des logiciels comme Photoshop ou InDesign pour réaliser une bonne affiche ou la maquette d’un livre. Il faut être créatif.
Dans l’industrie du livre, on est donc passé des artistes plasticiens à des techniciens exécutant les ordres de leurs employeurs ou commanditaires. Le résultat : des couvertures fades, voire décevantes avec des couleurs inconciliables et des titres illisibles. Les professionnels du livre doivent se rendre compte que le graphiste est un élément indispensable à la chaîne et que sa créativité et son talent sont susceptibles de rendre le livre plus attractif et plus prisé par les lecteurs. C’est lui qui veille à l’équilibre des éléments sur la page, l’harmonie des couleurs, la pertinence de la typographie, des graphismes et des contrastes. Ses réalisations peuvent hisser bon nombre de nos livres au rang d’objets d’art voire de collection surtout que les bibliophiles ne manquent pas au Maroc. De leur côté, les graphistes doivent comprendre qu’ils délaissent naïvement un marché énorme, capable de leur assurer une activité et des revenus durables ainsi qu’une visibilité et une longévité artistique inespérées.
Serions-nous (éditeurs, libraires, auteurs, lecteurs) satisfaits de la forme des livres édités au Maroc ? C’est-à-dire de leurs couvertures, de leur mise en pages et de la qualité du papier utilisé ? Serions-nous conscients du rôle de ces composantes dans la hausse des chiffres (recettes, nombre de lecteurs fidèles) ? Certes, beaucoup d’éditeurs et d’imprimeurs marocains ont fait des efforts louables dans ce sens et on a commencé à feuilleter des livres de meilleure qualité au cours de ces dernières années. En revanche, le niveau logistique dont ils disposent dépasse de loin celui des livres obtenus. Pourquoi ? Quel est le maillon qui manque ? C’est le designer graphique, communément appelé « graphiste ».
Les années 1960 ont enregistré un bon début avec la revue Souffles, fruit d’une collaboration entre écrivains, poètes et artistes plasticiens. Ce genre de collaboration a donné ses fruits avec d’autres revues et livres ultérieurs car la conception de leurs maquettes était confiée aux artistes. Quand, par la suite, le nombre de livres imprimés annuellement est devenu plus grand et le processus plus informatisé, les producteurs ont recouru à des infographistes autodidactes ou formés hâtivement pour répondre à la demande croissante. Les plasticiens, eux, ne suivaient plus l’informatisation de cette industrie et les designers, censés prendre le relais, sous-estimaient cette tâche et cherchaient des secteurs assurant plus de revenus et de visibilité. La dégradation de la qualité a affecté également la réalisation des affiches omniprésentes dans notre quotidien. On s’est contenté de leur fonction informative/communicative ou illustrative en faisant fi de leur dimension artistique. Il ne suffit pas de maîtriser des logiciels comme Photoshop ou InDesign pour réaliser une bonne affiche ou la maquette d’un livre. Il faut être créatif.
Dans l’industrie du livre, on est donc passé des artistes plasticiens à des techniciens exécutant les ordres de leurs employeurs ou commanditaires. Le résultat : des couvertures fades, voire décevantes avec des couleurs inconciliables et des titres illisibles. Les professionnels du livre doivent se rendre compte que le graphiste est un élément indispensable à la chaîne et que sa créativité et son talent sont susceptibles de rendre le livre plus attractif et plus prisé par les lecteurs. C’est lui qui veille à l’équilibre des éléments sur la page, l’harmonie des couleurs, la pertinence de la typographie, des graphismes et des contrastes. Ses réalisations peuvent hisser bon nombre de nos livres au rang d’objets d’art voire de collection surtout que les bibliophiles ne manquent pas au Maroc. De leur côté, les graphistes doivent comprendre qu’ils délaissent naïvement un marché énorme, capable de leur assurer une activité et des revenus durables ainsi qu’une visibilité et une longévité artistique inespérées.
Fouad EL BAHLAOUI