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International

Discrimination raciale : Les agences immobilières en France complices de ségrégation


Rédigé par La rédaction Mardi 22 Mars 2022

Selon une enquête menée par SOS Racisme auprès des agences immobilières françaises, la moitié d’entre elles pratiquent le délit de faciès. Des discriminations qui perdurent.



Une agence immobilière française sur deux accepte de discriminer ou de se rendre complice de discriminations, a révélé une enquête menée par l'organisation non gouvernementale (ONG) SOS Racisme.

Selon les résultats du testing, publiés lundi 21 mars par l'association (qui coïncide avec la journée mondiale pour l'élimination de la discrimination raciale), parmi les 136 agences immobilières passées au crible, une sur quatre (soit 34 agences) accepte d'effectuer elle-même une sélection des candidats à la location sur la base d'un critère discriminatoire racial, alors qu'une agence sur quatre (soit 32 agences) refuse d'opérer cette sélection elle-même, mais se rend complice d'une telle discrimination en éliminant "les profils dits arabes ou noirs afin d'éviter les problèmes de voisinage".

SOS Racisme révèle également que trois agences sur quatre rappelle l'illégalité de telles discriminations, ce qui signifie qu'environ une agence sur deux faisant un tel rappel, opère néanmoins ces discriminations en violation ouverte et délibérée de la loi.

Ainsi, une agente immobilière à qui l'on demande que les "Maghrébins" soient exclus de la liste des candidats, exprime son accord total avec le membre de l'ONG, se présentant comme un client.

"Alors là, je vous rejoins complètement, pour avoir vécu plusieurs communautés différentes dans des copro[priétés]... entre la cuisine qui est différente [rires] entre les religions qui [ne] sont pas pareils, effectivement ça peut être vite le bazar, ouais, je suis d'accord avec vous", déclare-t-elle en concluant ses propos d'un rire qui se veut complice.

Selon les résultats de cette même enquête, une agence sur deux (soit 70 agences) refuse d'appliquer des critères de discrimination à caractère racial ou religieux.

Appel à un renforcement des sanctions pénales

SOS Racisme indique que parmi les agences interrogées figures des membres des groupes immobiliers telles que FNAIM, Century 21, Guy Hocquet, Stéphane Plaza et Orpi. En 2019, une enquête menée par la même ONG dans la région Île-de-France, avait révélé que 51% des agences immobilières sollicitées avaient accepté d'opérer ou de se rendre complices de discrimination raciale.

SOS Racisme en déduit que cette situation inacceptable "démontre que les pratiques discriminatoires dans le secteur de l'immobilier perdurent" alors que certaines agences interrogées en 2019 avaient déjà accepté de se soumettre à cette différentiation illégale. La discrimination à la location est punie jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45.000 euros d'amende, selon la législation en vigueur en France.

L'ONG appelle à un "renforcement des sanctions pénales en cas de discriminations" ainsi qu'à la "mise en place d'un ordre disciplinaire" par le rétablissement de "la fonction disciplinaire du Conseil national de la transaction et de la gestion immobilière, supprimée par la loi Elan de 2018".

 








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