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International

Des milliers de Palestiniens fuient la ville de Gaza, après de nouveaux appels à évacuer


Rédigé par L'Opinion avec AFP Lundi 8 Juillet 2024

Des milliers de Palestiniens ont fui lundi la ville de Gaza, où l'armée israélienne s'est déployée avec des chars et a appelé à évacuer de nouveaux quartiers, pendant que d'intenses combats font rage sous les bombardements.



Neuf mois après le début de la guerre dans la bande de Gaza, déclenchée le 7 octobre par l'attaque sans précédent du mouvement islamiste Hamas contre Israël, de nouvelles discussions en vue d'une trêve doivent commencer cette semaine au Qatar et en Egypte, deux des pays médiateurs avec les Etats-Unis.

Dans le nord du territoire palestinien, les chars israéliens ont pris d'assaut lundi plusieurs quartiers de la ville de Gaza, appuyés par des frappes aériennes et des drones.

A pied ou en charrette, des milliers d'habitants ont fui, selon des témoins et la Défense civile, jetés une nouvelle fois sur les chemins poussiéreux, sous le bourdonnement incessant des drones.

Pour la troisième fois depuis le 27 juin, l'armée a émis des appels à évacuer, qui concernent désormais des quartiers du centre de la ville après celui de Choujaïya, dans l'est, et ses environs.

L'armée a annoncé lundi avoir "débuté une opération antiterroriste" à Gaza-ville, notamment autour de bâtiments de l'Unrwa, l'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens.

"Où va-t-on?", s'interrogeait un habitant, Abdullah Khammash. "A trois heures du matin, nous sommes partis, nous avons dormi dans la rue. Maintenant nous allons retourner vivre dans les ruines", a-t-il raconté.

Selon la branche armée du Hamas, les combats en cours sont "les plus intenses depuis des mois".

La Défense civile a indiqué avoir reçu des informations sur "des dizaines" de morts et blessés, sans pouvoir atteindre les quartiers visés en raison de l'intensité des tirs.

Dans le sud du territoire, où la population a aussi été appelée ces derniers jours à évacuer de vastes secteurs, l'armée a indiqué avoir "éliminé plus de 30 terroristes" à Rafah et frappé des sites de lancement de roquettes à Khan Younès.

Les soldats israéliens avaient lancé le 7 mai une offensive terrestre sur Rafah, à la frontière égyptienne, alors présentée comme la dernière étape de la guerre contre le Hamas. Mais les combats ont repris depuis dans des régions qu'elle avait affirmé contrôler, notamment dans le nord.

Une partie des civils déplacés prend la direction de Deir el-Balah, dans le centre du territoire, où la situation humanitaire s'aggrave, a averti lundi Maysa Saleh, de l'ONG Norwegian refugee council, rentrant d'une mission sur place.

"La première question qui se pose chaque matin est la même, 'qu'allons-nous manger aujourd'hui?'. Pendant mon séjour à Deir el-Balah, je n'ai rien vu qui ressemble à de l'aide. Elle est presque inexistante", a témoigné cette responsable humanitaire.

Après des mois de négociations indirectes restées vaines, un nouveau cycle de discussions en vue d'un cessez-le-feu associé à des libérations d'otages doit commencer "très probablement" mercredi à Doha avec la participation des trois pays médiateurs, a annoncé lundi une source palestinienne.

Les chefs de la CIA, William Burns, des services de renseignement israélien, David Barnea, sont attendus mercredi à Doha pour rencontrer le Premier ministre du Qatar, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, selon une source proche des négociations.

D'après un média égyptien, des délégations israélienne et américaine sont également attendues au Caire.

Un haut responsable du Hamas a affirmé dimanche que son mouvement n'exigeait plus un cessez-le-feu permanent avant de lancer les négociations sur une libération d'otages.

Le bureau du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu a affirmé de son côté que "tout accord permettrait à Israël de se battre jusqu'à ce que tous les objectifs de la guerre soient atteints", à savoir la destruction du Hamas et la libération de tous les otages.

Le Hamas a accusé lundi Benjamin Netanyahu d'entraver les négociations et de "dresser de nouveaux obstacles".

Son chef politique, Ismaïl Haniyeh, a averti les médiateurs que "les massacres, les meurtres, les déplacements" commis dans la ville de Gaza et les "conséquences catastrophiques" des événements en cours pourraient "ramener les négociations à la case départ", selon un communiqué du mouvement.

La guerre a éclaté le 7 octobre, quand des commandos du Hamas infiltrés depuis Gaza ont lancé une attaque sans précédent dans le sud d'Israël, qui a entraîné la mort de 1.195 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP établi à partir de données officielles israéliennes.

Sur 251 personnes alors enlevées, 116 sont toujours retenues à Gaza dont 42 sont mortes, selon l'armée israélienne.

En riposte, Israël a promis de détruire le Hamas, au pouvoir à Gaza depuis 2007, qu'il considère comme une organisation terroriste de même que les Etats-Unis et l'Union européenne.

L'offensive israélienne dans la bande de Gaza a fait jusqu'à présent 38.193 morts, en majorité des civils, dont au moins 40 en 24 heures, selon le ministère de la Santé du gouvernement de Gaza, dirigé par le Hamas.

La guerre menace de s'étendre au Liban, après une intensification des tirs à la frontière entre l'armée israélienne et le Hezbollah libanais, soutenu par l'Iran et allié du Hamas.

Lundi, l'armée a dénombré 24 tirs depuis le Liban et indiqué viser en représailles des installations militaires du Hezbollah dans le sud du Liban.








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