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Décès de Zakaria Mennouni en France : Le Club des avocats du Maroc saisit la justice


Vendredi 15 Juillet 2022

Le meurtre violent de Zakaria Mennouni continue de faaire couler de l'encre. En effet, les circonstances de son interpellation par la police française et les causes de sa mort soulèvent de nombreuses questions qui ne peuvent rester sans réponse. Trois mois après sa soudaine disparition, le Club des avocats du Maroc entend mettre la lumière sur cette affaire.



Décès de Zakaria Mennouni en France : Le Club des avocats du Maroc saisit la justice
Le jeune homme, originaire de Casablanca et titulaire d'un visa étudiant, avait quitté le Maroc pour s'installer en France en septembre dernier, et partageait depuis février un logement à Blois avec trois autres étudiants. Il a fréquenté l'Ecole Supérieure de Commerce (ESC) d'Amiens et effectuait depuis le début de l'année un stage à la biscuiterie Saint-Michel, à Contres.

Le Marocain Zakaria Mennouni de vingt-six ans qui faisait ses études en France a rendu l'âme le 22 avril dernier à Blois après avoir succombé à ses blessures à la suite de coups de feu tirés par des éléments de la police française.

Cités par les médias français, ses colocataires ont expliqué à la police que le défunt n'était pas en bonne santé depuis quelques jours, et qu'il était très inquiet et tenait des propos incohérents. Il s'est également absenté de son lieu de stage pendant deux jours, et le soir des faits, son état s'est détérioré. Il avait parlé au téléphone avec sa mère avant de quitter son appartement armé d'un couteau. Vers 23h00, la police, alertée de sa disparition, l'a retrouvé pieds nus et son tee-shirt ensanglanté. Les médias locaux ont rapporté qu'il se serait poignardé avant d'être maîtrisé par les éléments de la police.

Lorsque les policiers lui ont demandé de déposer son arme, Zakaria s'est approché d'eux d'un air menaçant. Un policier aurait ainsi utilisé un taser, sans aucun effet, puis plusieurs coups du lanceur de balles de défense (LBD), qui seraient également restés sans effet.

"L’individu s’avançait vers les policier" et "à ce moment, un policier (a fait) usage de son arme de service, un Sig Sauer 9 mm, à quatre reprises", explique le procureur de Blois, Frédéric Chevallier, dans un communiqué.

Inconscient, le jeune homme a été transporté à l'hôpital le 21 avril avant de succomber à ses blessures graves à l'hôpital de Blois.

Depuis, cette mort brutale demeure entourée de zones d’ombre. "C’est incompréhensible!  Comment sept policiers n’ont-ils pas réussi à maîtriser un jeune sans avoir recours à leur arme à feu? Ils ont utilisé un Taser, un lanceur de balles de défense, avant de lui tirer dessus", s'indigne Joël, le propriétaire de l’appartement où vivait Zakaria, relayé par les médias français.

Que révèle l’autopsie ?

Après la mort du jeune étudiant marocain, une enquête a été ouverte par le Parquet général de Tours. Selon les premiers éléments d'enquête, le policier qui a tiré sur l'étudiant aurait agi "en état de légitime défense", puisque Zakaria aurait menacé les policiers avec un couteau, ce qui les aurait incités à faire usage de leur arme.
 
Frédéric Chevallier explique que l’autopsie a révélé la présence de diverses plaies. "Deux au niveau du cou, l’une touchant une veine jugulaire, l’autre l’artère carotide, ces plaies ayant été causées, selon les éléments de l’enquête, par une auto-agression de l’homme avec le couteau dont il était porteur", précise-t-il.

Il est aussi question d’"une autre plaie, au niveau de l’estomac, correspondant au projectile tiré par le policier ayant causé des lésions digestives» et enfin, d’«une dernière plaie à la hanche, plus superficielle, causée par l’usage du couteau", a-t-il ajouté.

"En l’état des constatations et analyses médico-légales conduites par le médecin légiste, il est établi qu’un choc hémorragique en lien avec les lésions abdominales et cervicales est à l’origine de la mort; cependant il n’est pas possible de distinguer parmi les deux premières séries de plaies, celles qui ont pu causer la mort. C’est pourquoi, des prélèvements ont été effectués afin de pratiquer de nouvelles analyses qui permettront d’apporter sur ce point des précisions indispensables", a assuré le procureur.

La famille du défunt qui n'a toujours pas obtenu le rapport de l'autopsie réalisé en France, a mandaté Mourad Elajouti, président du club des avocats du Maroc, pour obtenir des réponses.

Il sied de noter que les sept policiers français qui ont pris part à cette intervention ont été entendus en qualité de témoins, tandis que le policier ayant fait usage de son arme de service n’a pas fait l’objet d’une garde à vue.








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