Washington a envoyé mercredi dernier une réponse écrite sur les garanties de sécurité à Moscou, qui contient les préoccupations des États-Unis et de leurs alliés, ainsi que des propositions dans les domaines où Washington et Moscou peuvent trouver un terrain d'entente, a déclaré le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, lors d'une conférence de presse.
"Dans ce document, nous soulignons les domaines dans lesquels nous pensons pouvoir développer la sécurité ensemble pour tout le monde, Russie comprise, tout en exposant nos principes clés, nos préoccupations, celles de nos alliés et de nos partenaires concernant les démarches de la Russie qui, selon nous, portent atteinte à la sécurité et à la stabilité", a-t-il exposé.
Selon Blinken, Joe Biden a pris une part active à l'élaboration de la réponse américaine "au cours des dernières semaines" alors que son administration recevait "des commentaires et des idées à inclure dans le texte" de la part de ses alliés et partenaires.
Commentant l'élargissement de l'Otan vers l'Est et la possibilité d'adhésion de l'Ukraine, le patron du Département d’Etat a noté que son pays ne renoncerait pas au principe de portes ouvertes de l'Otan.
L’Otan porte ouverte
"Nous nous en tiendrons au principe des +portes ouvertes+ en ce qui concerne l'Otan [...]. Le document expose clairement certains de nos principes de base", a noté Antony Blinken lors d'une conférence de presse. Il a répété cette idée à plusieurs reprises en réponse aux questions des journalistes. Dans le même temps, il a évité de dire que les États-Unis considéraient leur réponse comme un "refus" aux propositions de la Russie, bien qu'une telle question ait été posée par des journalistes.
Selon Blinken, Washington et Moscou pourraient notamment s'entendre sur le déploiement de systèmes offensifs en Ukraine, la tenue d'exercices militaires en Europe, les mesures potentielles de contrôle des armements, une transparence accrue et des mesures visant à réduire les menaces.
"Tous ces points permettront de répondre aux préoccupations mutuelles, y compris celles exprimées par la Russie, et de renforcer la sécurité collective", a ajouté le secrétaire d'État américain.
Les États-Unis sont prêts à poursuivre le dialogue avec la Russie dans les domaines où la coopération est encore possible, a poursuivi Antony Blinken.
Place à des négociations confidentielles
Le secrétaire d'État américain a précisé aux journalistes que la réponse de son pays avait été coordonnée avec l'Ukraine et les alliés européens.
"Je prévois de m'entretenir avec le ministre russe des Affaires étrangères Lavrov dans les prochains jours, lorsque Moscou examinera notre réponse", a-t-il conclu.
Selon le secrétaire d'État américain, les USA ne veulent pas rendre public le document afin de laisser la place à des négociations confidentielles et espère que Moscou ne le divulguera pas.
Plus tard dans la journée de mercredi, l'ambassadeur russe à Bruxelles a reçu la réponse écrite de la part de l'Otan aux propositions similaires de Moscou sur les garanties de sécurité.
Le document a reçu le soutien des 30 alliés, a assuré le secrétaire général de l'alliance, Jens Stoltenberg.
Pour rappel, le 17 décembre 2021, Moscou avait remis à Bruxelles et à Washington des projets d'accords sur les garanties de sécurité. Les propositions du Kremlin pour l'Europe comportent trois objectifs essentiels : l'assurance que l’Otan ne s’étendra pas vers l’Est, qu’elle ne déploiera pas de nouveaux missiles américains de courte et moyenne portée en Europe et qu’elle y limitera ses activités militaires.
En janvier, la Russie avait mené des consultations avec les Etats-Unis et l'Otan, respectivement à Genève et à Bruxelles, consacrées à ses propositions.
Washington: la Russie pourrait envahir l'Ukraine d’ici mi-février
Washington s’attend à ce que le président russe, Vladimir Poutine, fasse usage de la force militaire contre l’Ukraine, d’ici mi-février, a déclaré, mercredi, la vice-secrétaire d'État américaine, Wendy Sherman.
« Je ne sais pas si le président russe, Vladimir Poutine, a pris sa décision définitive » d’envahir l’Ukraine, a assuré Sherman, lors d'une conversation virtuelle organisée par « Yalta European Strategy », un forum de réflexion sur « l'avenir européen de l'Ukraine ».
Et la numéro deux de la diplomatie américaine d’ajouter, « Tout indique que le président russe fera usage de la force militaire à un moment donné, peut-être d’ici mi-février ».
« Nous savons tous que les Jeux olympiques de Pékin commencent officiellement le 4 février 2022 et que le président Poutine devrait y assister, mais je pense que le président chinois, Xi Jinping, ne serait probablement pas content si Poutine choisit ce moment-là pour envahir l’Ukraine », a souligné la responsable américaine.