L'Opinion Maroc - Actuali
Consulter
GRATUITEMENT
notre journal
facebook
twitter
youtube
linkedin
instagram
search



International

Crise taiwanaise : Une vente d’armes US à Taïwan provoque l’ire chinoise


Rédigé par L'Opinion Dimanche 4 Septembre 2022

Les États-Unis ont annoncé une nouvelle vente d’armes à Taïwan, provoquant la colère de la Chine, qui en exige la suspension.



Pékin a menacé les États-Unis de « contre-mesures » vendredi 2 septembre au soir, après que Washington a annoncé une nouvelle vente d'armes, pour 1,1 milliard de dollars, à Taïwan. La Chine, qui considère l'île comme une partie de son territoire, a immédiatement demandé aux États-Unis d'y renoncer. Cette nouvelle vente d'armes intervient un mois après une visite à Taïwan de la présidente de la Chambre des représentants, Nancy Pelosi, qui avait déjà provoqué la fureur de Pékin. La Chine avait alors lancé les plus importantes manœuvres militaires de son histoire autour de l'île.

Le gouvernement américain a approuvé la vente à Taïpei pour 355 millions de dollars de 60 missiles Harpoon capables de couler des bateaux de guerre, 100 missiles de courte portée Sidewinder (85,6 millions), capables d'intercepter des missiles ou des drones, et d'un contrat de maintenance du système de radars de Taïwan évalué à 665 millions, a précisé le département d'État dans un communiqué.

Ces transactions « servent les intérêts économiques et de sécurité nationale des États-Unis en soutenant les efforts (de Taïwan) de moderniser ses forces armées », a souligné la diplomatie américaine via un porte-parole. Il s'agit de la plus grosse vente d'armes américaines pour Taïwan depuis l'arrivée à la présidence de Joe Biden, en janvier 2021.
 
Pékin fermement opposée
 
Cette annonce intervient un jour après que les forces taïwanaises ont abattu un drone commercial non identifié, dans le cadre d'une série soudaine d'incursions qui ont semé la confusion sur l'île après la précédente démonstration de force de Pékin, qui a déclaré avoir tiré des missiles balistiques au-dessus de la capitale Taïpei.

Pékin a aussitôt exigé que Washington renonce à ces transactions, s'y déclarant « fermement opposée », par la voix du porte-parole de l'ambassade de Chine à Washington, Liu Pengyu.

La Chine appelle les États-Unis à « révoquer immédiatement » les ventes d'armes à Taïwan, « de crainte qu'elles n'affectent davantage les relations avec les États-Unis, ainsi que la paix et la stabilité dans le détroit de Taïwan », a ajouté le porte-parole dans un communiqué. « La Chine prendra résolument des contre-mesures légitimes et nécessaires au vu de la situation », a-t-il conclu.

Depuis 2010, les États-Unis ont informé le Congrès de plus de 35 milliards de dollars de vente d'armes à Taïwan, a indiqué un porte-parole du département d'État, qui a approuvé ces transactions.
 
Appel Us pour un dialogue Pékin-Taïpeh
 
« Nous appelons Pékin à mettre fin à ses pressions militaires, diplomatiques et économiques sur Taïwan et à engager plutôt un dialogue » avec Taïpei, a aussi relevé le porte-parole. « Les États-Unis continuent de soutenir un règlement pacifique de la question, conformément aux vœux et dans l'intérêt du peuple taïwanais ».

Côté Taïpei, « cette vente d'armes n'aidera pas seulement nos soldats à lutter contre la coercition dans la zone grise, elle renforcera également les capacités d'alerte précoce de l'île contre les missiles balistiques à longue portée », a déclaré Chang Tun-han, le porte-parole de la présidence taïwanaise, dans un communiqué de remerciements.

Avant la visite controversée à Taïwan de Nancy Pelosi, numéro trois des États-Unis et plus haute responsable américaine à se rendre sur l'île depuis des décennies, l'entourage de Joe Biden avait discrètement fait valoir à la Chine qu'elle ne représentait pas la politique de l'administration, le Congrès étant un pouvoir distinct du gouvernement.

Le feu vert à la vente d'armes, en revanche, provient clairement de l'administration Biden, même si elle est dans le droit-fil de la politique appliquée depuis 1979, lorsque Washington a reconnu Pékin tout en acceptant de maintenir la capacité d'autodéfense de Taïwan.

La Chine estime que Taïwan, peuplé d'environ 23 millions d'habitants, est l'une de ses provinces, qu'elle n'a pas encore réussi à réunifier avec le reste de son territoire depuis la fin de la guerre civile chinoise (1949). En sept décennies, l'armée communiste n'a jamais pu conquérir l'île, laquelle est restée sous le contrôle de la République de Chine – le régime qui gouvernait jadis la Chine continentale et ne gouverne plus aujourd'hui que Taïwan.
 


Un « drone civil non identifié » abattu par Taïpeh

Des soldats taïwanais ont abattu ce jeudi un « drone civil non identifié » après que celui-ci a pénétré dans une « zone d’accès restreint » au-dessus de l’îlot du Lion, un minuscule territoire situé entre la Chine continentale et les îles taïwanaises de Kinmen.

« Les troupes stationnées ont suivi les procédures pour avertir le drone, mais sans succès. Le drone a été abattu dans un tir défensif », a déclaré le ministre de la Défense dans un bref communiqué. C’est la première fois que les forces taïwanaises abattent un drone, à un moment où les tensions entre Pékin et Taipei sont à leur plus haut niveau depuis des décennies. L’identité du pilote du drone reste incertaine. Kinmen se trouvant si près de la Chine continentale, un civil peut tout à fait commander un drone civil sur cette distance.

Par ailleurs, 446 avions militaires ont pénétré la zone de défense aérienne de Taïwan en août. Il s’agit d’un record d’incursions aériennes chinoises, selon une base de données compilée par l’AFP à partir des chiffres du ministère taïwanais de la Défense. Ces avions sont pour la plupart des avions de chasse, entrés dans la zone d’identification de défense aérienne (Adiz) de Taïwan en août. Sur les seuls huit premiers mois de 2022, Pékin a effectué 1.068 incursions dans l’Adiz de Taïwan, dépassant le total de 2021 (969) ou les 380 passages de 2020.
 








🔴 Top News