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International

Covid-19 : Les Tunisiens à bout de souffle


Rédigé par La rédaction Dimanche 11 Juillet 2021

Les voyants de la situation pandémique en Tunisie sont au rouge. Une nouvelle vague a atteint des niveaux jamais franchis depuis mars 2020. Le nombre de cas évolue à l’exponentiel et la situation échappe au contrôle des responsables.



Le tableau est presque chaotique en Tunisie. Le nombre de cas de Covid explose, les hôpitaux et les morgues commencent à être débordés, au point que dans un hôpital de la région confinée de Kairouan des patients que « …meurent sans qu’on s’en rende compte », déplore une infirmière, citée par 20 mn.fr. Un autre témoin rapporte que des corps sont restés jusqu’à vingt-quatre heures dans les chambres, par manque de personnel pour les emmener dans une morgue, déjà pleine.

La Tunisie enregistre un nombre de décès quotidiens sans précédent depuis le début de la pandémie il y a un an et demi, portant le bilan à plus de 15.000 morts pour 12 millions d’habitants, et plus de 600 personnes sont actuellement en réanimation. Le nombre officiel de cas total dépasse les 445.000. Les hôpitaux de campagne mis en place ces derniers mois, ne suffisent plus : 92 % des lits de réanimation dans le public sont actuellement occupés et ceux de la capitale sont pleins.

Un tsunami pandémique

un « tsunami », les autorités ont confiné six gouvernorats où le taux de propagation du virus est particulièrement élevé, dont Kairouan. Médecins, infirmiers et ONG ont lancé un cri d’alarme à Kairouan. « Il y a un manque d’appareils d’oxygène, et on est arrivé à un stade où on ne sait plus qui secourir en premier ».

Toutefois, les mesures décrétées par le gouvernement tunisien relèvent du non-événement, rapporte Sarra Grira dans un article sur « OrientXXI ». Cafés bondés, non-respect du port du masque ni de la distanciation, mariages et rassemblements… Rares sont ceux et celles qui respectent les consignes, même s’ils en ont les moyens. Pour justifier l’absence flagrante de sanctions, la porte-parole du gouvernement, Hasna Ben Slimane dans une rhétorique défensive, coupe court en avançant que l’État ne peut pas mettre un policier derrière chaque citoyen. »

Et pourtant l’heure est grave avec un nombre de morts dépassant la barre des 15 000, faisant de la Tunisie le premier pays africain en nombre de décès par million. « On est au-delà de la médecine de catastrophe », alerte Ahlem Belhaj, secrétaire générale du syndicat des médecins, au micro d’une radio nationale et rapporté par OrientXXI.

En chiffres, la situation pandémique en Tunisie se résume à 15.000 morts pour 12 millions d’habitants, et plus de 600 personnes sont actuellement en réanimation. Le nombre officiel de cas total dépasse les 445.000. Mais il est à craindre que cela ne représente que la face immergée de l’iceberg. Avec un coût du test PCR dans le privé (170 dinars, soit 51 euros) aux frais du citoyen limite de fait un dépistage à grande échelle, et ce, au moment où la présence du variant Delta est désormais actée.

Un confinement général nécessaire mais irréalisable ?

Une situation plus qu’alarmante au point que le conseil scientifique déclare que seul un confinement général de six semaines pourrait faire retomber cette pression. Un pas que le gouvernement tunisien ne semble pas prêt à franchir. Selon la porte-parole du ministère de la santé, l’État n’aurait pas les moyens de verser des aides à la population, faisant valoir la crise économique qui gangrène la Tunisie où 1,5 million de personnes travaille dans le secteur informel, soit presque la moitié des actifs.

La pandémie a également rendu flagrant le manque d’infrastructure médicale et de ressources humaines. Entre 700 et 800 praticiens quittent le pays chaque année, principalement pour la France ou l’Allemagne, et leur nombre ne fait qu’augmenter. Les médecins réanimateurs, indispensables en pareille période, sont au nombre de 160 dans le secteur public, 250 dans le privé… et 500 à l’étranger.

 

Des autorités qui soufflent le chaud et le froid
 
« La situation sanitaire actuelle est catastrophique. Les cas ont augmenté énormément. Le système sanitaire s’est malheureusement effondré », avait déclaré jeudi la porte-parole du ministère de la Santé Nissaf Ben Alaya dans un entretien accordé à la radio tunisienne. « Si nous n’unissons pas nos efforts, la catastrophe va empirer ». Des déclarations qui ont provoqué la panique dans le pays. Ce vendredi, les autorités ont fait volte-face et démenti les informations selon lesquelles le système hospitalier tunisien se serait effondré.

« L’expérience accumulée par nos équipes de santé, la mise à disposition de capacités de réanimation et d’oxygène et les hôpitaux de campagne ont permis au système de santé de faire face aux défis épidémiologiques et de continuer à soigner les patients malgré des décennies d’insuffisance des infrastructures. Par conséquent, le ministère confirme que le système de santé ne s’est pas effondré et restera inébranlable face à toutes les difficultés [...] », peut-on lire dans un communiqué publié sur la page Facebook du ministère.

En Tunisie, seules 600.000 personnes sont ainsi complètement vaccinées, soit 5% de la population. Il y a un mois, le chef du gouvernement Hichem Mechichi pointait un manque de doses. « La Tunisie n’a reçu pour le moment que 1,6 million de doses pour une population de 12 millions d’habitants. Le pays a besoin de vaccins sans attendre », avait-il déclaré.

Selon les observateurs, le rythme de vaccination est encore trop lent et par conséquent insuffisant pour absorber le regain épidémique.








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