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Coran, science et modernité (Partie 1) : L’acte juridique et son importance


Rédigé par Dr Mohammed LANSARI le Dimanche 10 Avril 2022



Coran, science et modernité (Partie 1) : L’acte juridique et son importance
Défiant les temps et souvent les déraisons, le Coran a toujours suscité les passions les plus diverses. Il se révèle aujourd’hui être une source inépuisable de thèmes de réflexions et de recherches, dans tous les domaines,-sans exclusive. Cependant, si le Coran est un, ses lectures sont multiples. Il y a 14 siècles, sa principale force était appréhendée essentiellement sur le plan linguistique, en mettant au défi, poètes et écrivains de l’Arabie de produire des textes plus riches, plus rigoureux et de meilleure teneur que le Coran.

Aujourd’hui, il nous parle le langage du 21e siècle: celui de la Science et de la Technologie, celui du Savoir et de la rigueur législative. Ainsi, le mot «science» et ses dérivés sont cités 811 fois dans le texte coranique, en comparaison avec «la prière» citée uniquement 14 fois, ou 14 fois pour «le jeûne», 13 fois pour «le hajj» (pèlerinage), et 32 fois pour «la zakat», qui sont les principaux piliers de l’Islam. Il est bon de rappeler que le verset le plus long du Coran ne concerne aucun des cinq piliers de l’Islam, mais bel et bien le Droit Commercial, les Obligations et Contrats Commerciaux entre différentes parties.

Sa stricte application éviterait simplement tous les litiges provoqués par les conflits commerciaux ou les différentes tentatives de détournements ou de non respect d’accords entres deux parties. « Ô croyants ! Lorsque vous contractez une dette à terme, consignez-la par écrit et qu’un rédacteur requis par vous en enregistre les clauses avec fidélité », « A cet effet choisissez deux témoins parmi vous de sexe masculin ou, à défaut, un homme et deux femmes parmi les personnes présentant les garanties requises d’honorabilité », « N’omettez pas de mettre par écrit tout acte de prêt, quel qu’en soit le montant et d’en préciser l’échéance ». (V.282-&2.-Al Baqara).

Il a fallu attendre 1539 – soit près de 960 ans après l’avènement de l’Islam, pour qu’un début de législation notariale voit le jour, avec l’ordonnance de Villers-Cotterêts, émise par François Ier, qui préfigure ce que sera l’organisation de la profession de notaire, en établissant que les actes devront être rédigés en français, la conservation assurée et leur existence devra être consignée dans un répertoire. De par son rôle de conférer le caractère authentique aux actes dont la rédaction lui est demandée, il en assure également la conservation au rang de ses minutes. Le notaire éclaire le consentement des parties.

L’authenticité attachée aux actes signés devant un notaire permet à ce dernier d’émettre un titre exécutoire chaque fois que les parties requièrent ses services de leur propre initiative. L’obligation de nos jours de recourir à un notaire pour authentifier ou rédiger des actes, tels les contrats de mariage, une vente immobilière, ou une donation, constater une mutation immobilière après décès, prendre une hypothèque, etc… n’est rien d’autre que la transcription de ce verset 282 du chapitre « La vache » !

L’aspect universel de ce verset, puisqu’il concerne toute la communauté musulmane, soit le quart de l’humanité, lui confère une primauté et grande force par rapport à la législation notariale de l’Union européenne, à laquelle n’adhère que 20 pays sur 29 !

Dans le système anglo-saxon, en Amérique du Nord anglophone en particulier, la charge notariale n’est qu’une fonction ministérielle non-juriste limitée à l’authentification (légalisation, copies conformes, reconnaissance d’écriture et de signature), aux fins de droit interne.

Mais c’est certainement en matière de Droit Privé que le Coran est le plus laborieux. La législation la plus élaborée à ce jour, en matière de Droit Privé, concerne les droits de la femme, depuis la reconnaissance à son droit à la vie, jusqu’à ses droits en matière d’héritage, en passant par sa sexualité et ses conditions de mariage. Aucune législation au monde, tant dans le système Anglo-saxon que dans le droit européen, n’est arrivée à élaborer un texte juridique aussi précis et sophistiqué que le Coran, en matière des droits de la femme au sein de la famille musulmane.

Cependant, si le Coran est avant tout un cadre de référence quant aux obligations et interdits, un ordre moral, il est aussi «Dikr», (rappel), il est aussi «Furqan», c’est à dire discernement entre le bien et le mal.

Dans tous ces sujets sensibles et souvent controversés -parce que non maitrisés-, Dieu en appelle à notre RAISON avant de s’adresser à notre coeur ou à notre foi: «c’est ainsi que, de tous les serviteurs de Dieu, seuls les savants le craignent véritablement». (V28-&35- Le Créateur). «Nous continuerons à leur montrer Nos signes, aussi bien dans l’Univers qu’en eux-mêmes, jusqu’à ce qu’ils reconnaissent que ce Coran est bien la Vérité. Ne suffit-il donc pas que ton Seigneur soit Témoin de toute chose ? Mais ils continueront à avoir des doutes sur leur comparution devant leur Seigneur, comme si la science de Dieu n’embrassait pas toute chose». (V41 à 53 - Fussilat – Versets détaillés).

Mais la Raison suffit-elle pour s’imprégner des vertus du Coran et surtout de sa dimension spirituelle ? Pour cela, il faut avoir un coeur pur et limpide.



Dr Mohammed LANSARI
Consultant international
Écrivain