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Culture

Commémoration: Abdessamad Kenfaoui, diplomate, syndicaliste et dramaturge


Rédigé par A. BENSMAÏN le Dimanche 4 Avril 2021



Commémoration: Abdessamad Kenfaoui, diplomate, syndicaliste et dramaturge

Si l’expression « les créateurs ont une fibre populaire » et le sens de la solidarité trouve un écho dans la réalité et la vie quotidienne, Abdessamad Kenfaoui peut en être la figure représentative dans le milieu littéraire et théâtral au Maroc. Disparu, il y a une quarantaine d’années déjà, sa mémoire reste vivante par ses œuvres et son parcours de haut fonctionnaire et militant syndicaliste. Dramaturge, diplomate, et poète, il a marqué le monde du théâtre marocain et son écriture dramatique, dès les premières années de l’indépendance du Royaume. Bibliothécaire, sa fibre pour le livre s’est traduite aussi par de nombreuses œuvres de création littéraire.    
 

Dès 1953, Abdessamad Kenfaoui rejoint le ministère de l’Instruction publique, de la Jeunesse et des Sports en tant que directeur technique et culturel. Cette période sera marquée par l’encadrement de diverses activités théâtrales et l’amènera à conduire un groupe de la Jeunesse et des Sports au Festival de la Jeunesse à Paris en 1954. Autre repère important de son parcours : Abdessamad Kenfaoui quitte le Maroc en 1956, pour la France et débute ainsi une carrière de diplomate : vice-consul à Bordeaux, puis attaché culturel à Paris et à Strasbourg, avant d’occuper le poste de chargé d’affaires à l’ambassade du Maroc à Paris.

En parallèle à cette période dans les rouages de la représentation diplomatique, Abdessamad Kenfaoui, en tant que directeur de la Troupe du théâtre marocain, dirige des présentations au Festival international de Paris en 1956 (Fourberies de Joha et les Balayeurs), et procède à la traduction de Tartuffe, la pièce bien connue de Molière dont il fera une adaptation sous le titre Si Taki.  

En 1961, Abdessamad Kenfaoui quitte le confort des salons diplomatiques et se lance corps et âme dans le soutien des causes ouvrières. C’est ainsi qu’il rejoint l’Union Marocaine de Travail en tant que responsable des écoles de formation syndicale, occupe le poste de conseiller technique à l’Organisation Internationale du Travail et représente l’UMT dans de nombreux pays, dont l’ex-URSS, la Chine, le Vietnam et Cuba… Ses activités syndicales ne l’empêcheront pas d’écrire Soltan tolba et A Moula nouba, Bouktef… tout en restant le haut fonctionnaire qu’il fut toujours : Secrétaire général de l’Office de Commercialisation et d’Exportations (1964-1970), Inspecteur général de la Jeunesse et des Sports        au sein du ministère du Travail, des Affaires sociales, de la Jeunesse et des Sports (1971-1973), secrétaire général de la Caisse Nationale de Sécurité Sociale de 1973 à 1976, année de sa disparition. 

Aspect peu connu de son parcours intellectuel, Abdessamad Kenfaoui a livré des grilles de mots croisés pour « Maghreb informations », reprenant ses thèmes de prédilection : le Maroc, l’Afrique, l’action syndicale sociale, et politique.

Les œuvres complètes de Abdessamad Kenfaoui ont été publiées en 2010, aux éditions maghrébines, grâce au soutien de la Primature à la tête de laquelle se trouvait à l’époque Me Abbes el Fassi et un Fonds Abdessamad Kenfaoui qui comprend les documents produits et réunis par A. (documentation diverse relative au théâtre, correspondance, revues et coupures de presse) est disponible aux Archives du Maroc.

Avec son œuvre, Abdessamad Kenfaoui est toujours vivant comme l’a souligné SM le Roi Mohammed VI : « Puisant dans l’héritage culturel séculaire du Maroc, Abdessamad Kenfaoui a réussi une parfaite synthèse entre tradition et modernité, dans une œuvre authentiquement marocaine, plus que jamais d’actualité ».
 

 




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