Clasico : L’absence de Goal Line Technology fait polémique

Petite remise dans le contexte : Hier au stade Bernabeu à la 27^ème minute de jeu, un corner est tiré sur la droite par le Barça. Le ballon, dévié de justesse par Lamine Yamal, est repoussé in extremis par Andriy Lunin sur sa ligne. Seulement, pour beaucoup, et pour les Culés en premier lieu, le ballon avait bel et bien franchi la ligne. Alors, but ou pas but ? Impossible de le savoir.

Car en effet, contrairement à la plupart des ligues professionnelles européennes de football d’Europe, la Liga espagnole fait exception et a décidé de ne pas avoir recours à la Goal Line Technology. Une décision qui interroge, et qui a été d’autant plus au centre d’une polémique suite au refus de ce but, qui aurait pu être déterminant dans la course au titre.
 
Finalement, l’arbitre a laissé le jeu se poursuivre après avoir fait appel à ses assistants du VAR installés derrière leurs écrans. Il lui était impossible de statuer à cause du manque d’angles de caméra assez probants.
   
Mais alors, pour quelles raisons l’une des ligues de football les plus importantes d’Europe se prive-t-elle de cette technologie ? À l’heure même où l’assistance de l’intelligence artificielle est largement recourue dans les stades depuis une décennie déjà (la GLT a été utilisée pour la première fois à grande échelle lors de la Coupe du monde 2014 au Brésil).
 
Si ses bienfaits sont reconnus et auraient pu lui éviter une polémique lors d’une des rencontres les plus prestigieuses au monde, Javier Tebas, patron de la Liga et détracteur du « hawk eye », reste fidèle à sa position.
 
Hier, il n’a d’ailleurs pas hésité à partager sur ses réseaux plusieurs coupures de presse évoquant des erreurs de la GLT dans des championnats européens (à savoir, en France, en Italie, en Allemagne et en Angleterre).

Bien que l’installation d'une telle technologie ainsi que l’acquisition du brevet auprès de la FIFA coûte en tout trois millions et demi d’euros, le président de la ligue espagnole de football assure qu’il ne s’agit pas d’argent : « ce n’est pas une question d’argent, mais d’utilisation. Sur une saison, il peut y avoir quatre ou cinq fois où on a besoin de cette technologie. 99% du temps, on voit s’il y a but ou non. Il y a aussi des erreurs avec cette technologie. Nous n’avons pas prévu de l’installer », avait-il déclaré en début de saison.
 
La Liga refuse donc toujours d’acheter la licence à la FIFA, une dépense qui n’est pas à négliger pour un outil peu utilisé sur une saison. Un montant d’investissement qui augmenterait avec l’installation de la technologie pour la deuxième division, sans oublier qu’il faudrait équiper techniquement les stades avec les quatorze caméras nécessaires. Le choix de Javier Tebas apparaît donc plutôt comme un choix financier, et dans le même temps, la Liga semble peiner pour se maintenir dans le top 3 des championnats européens, où seul le Real Madrid paraît tenir le rythme.
 
Hier toujours, dans le cadre d’une rencontre d’un standing inférieur en Ligue 1, à savoir Reims-Montpellier, la technologie a été utilisée et a permis d’ôter rapidement tout doute sur le premier but de la rencontre inscrit par Modibo Sagnan. Un fait qui démontre un peu plus l’imposture dans laquelle s’est embourbé aujourd’hui le président de la Liga.