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Culture

Cinéma : Un pacte, une mémoire tatouée


Rédigé par Anis HAJJAM le Dimanche 11 Juin 2023



Mardi 6 juin a lieu à Casablanca la projection du dernier long métrage documentaire de la réalisatrice et productrice franco-marocaine Rahma Benhamou El Madani « Le pacte de sel ». Un film où la cinéaste raconte un passé douloureux qu’elle vit avec sa famille installée en Algérie où elle est née. C’est l’histoire d’une petite enfance, d’une expulsion massive de Marocains en 1975 du pays voisin sur ordre de l’ancien président Houari Boumediene.

Voici comment Rahma narre sa démarche : « Mes parents me racontent les raisons qui les ont poussés à quitter l’Algérie pour le Médoc, ce témoignage figure dans une première partie comme base. Ils parlent avec leurs mots à eux, avec leur émotion et leur expérience. Ces images ont été tournées en 2001. Dans une deuxième partie, en 2007, je suis enfin de retour au pays natal, sur une colline juste au-dessus de la maison où je suis née. Zineb, une fille de mon village chez qui je suis accueillie, me filme dans ce retour. Nous ramassons des orchidées sauvages, des racines, du fenouil, comme dans mes souvenirs de petite fille. Je retrouve des traces de voisins qui se souviennent de ma famille et on se souvient d’hier, des amis marocains partis.

Dans une troisième partie en 2017, je retrouve Yamna et son fils à Oujda. Ils vivaient dans ce même village ont été expulsés en 1975 avec bon nombre de Marocains. Cette femme est née en Algérie ainsi que ses parents et sont d’origine marocaine. J’ai tenu à la retrouver car tout le monde dans le village parlait d’elle. Pour clore ce film, s’ensuit une partie plus symbolique filmée en 2018 autour de la notion de terre et du travail de la terre dans ce village natal. Ce film s’est construit dans la durée. C’est une sorte de quête intimiste. » En fait, de ce documentaire se dégage la recherche du vivre-ensemble… perdu.          
   
Poésie de l’exil
 
Rahma Benhamou El Madani mène son film entre la France, l’Algérie et le Maroc. Il fait suite à « Du côté de chez soi », coproduit par les célèbres frères belges Dardenne, paru en 2003. La cinéaste compte aujourd’hui sept documentaires et quatre courts métrages de fiction. Elle écrit et développe son premier long métrage fiction « Meilicheng, la belle vie » pour parler de l’émigration et de lexil dun point de vue poétique et onirique. En 2013 elle tourne un pilote, « Belly dance à Belleville”, de ce même projet avec Moussa Maaskri, Yubai Zhang et Qin Wei. Un projet ambitieux, toujours en développement avec des partenaires internationaux comme Fralita Films (Lituanie) et Quexito films (Espagne). Depuis de nombreuses années Rahma travaille sur lhistoire de son grand-père et de la construction du chemin de fer du temps du protectorat français au Maroc « Le Transsaharien », une coproduction franco-marocaine. En 2016, Benhamou El Madani devient présidente du Collectif des Cinéastes Non Alignées - collectif et association de femmes issues essentiellement de la diversité française. Il agit sur la problématique de la représentation et dénonce les stéréotypes dans le cinéma et les médias.
 
 







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