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International

Chine-USA-Taiwan : Pékin met la pression sur Taipeh et Washington


Rédigé par L'Opinion Dimanche 9 Avril 2023

La Chine a procédé depuis samedi dans le détroit de Taïwan à des exercices « d’encerclement total » de l’île. Ces manœuvres militaires se prolongent jusqu’à lundi



Chine-USA-Taiwan : Pékin met la pression sur Taipeh et Washington
« L’exercice d’aujourd’hui se concentre sur la capacité à prendre le contrôle de la mer, de l’espace aérien et de l’information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total » de Taïwan, a précisé CCTV. Des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont mobilisés. La localisation exacte de ces opérations n’est pas connue.

Le ministère de la Défense taïwanais a affirmé samedi à la mi-journée avoir détecté au moins neuf navires de guerre et 71 avions militaires chinois autour de l’île. Vingt-neuf avions sont entrés au sud-ouest de la zone d’identification de défense aérienne (ADIZ) de Taïwan, a-t-on précisé de même source.
Ces exercices militaires interviennent juste après le départ du président français de Pékin, où il a passé trois jours. La situation dans le détroit de Taïwan était le tabou de la visite, malgré les risques économiques pour la France et l’Europe d’une guerre entre les deux territoires. La question a malgré tout été évoquée avec le président chinois Xi Jinping et « la conversation a été dense et franche » à ce sujet, a indiqué vendredi l’Élysée.
 
Simulation de frappes contre des "cibles-clés"
 
L’opération militaire en cours à Taïwan depuis samedi, qui vise à simuler un "encerclement total" de l'île par la Chine qui voit d'un mauvais œil le rapprochement entre son voisin et les États-Unis, prévoit aussi une simulation de frappes contre des "cibles-clés" à Taïwan, au deuxième jour de ces manœuvres présentées par Pékin comme un "sérieux avertissement" aux autorités de l'île après la rencontre de sa présidente avec un haut responsable américain.

Baptisée "Joint Sword", l'opération a été vivement dénoncée par Taïwan et les États-Unis, ces derniers ont appelé Pékin à la "retenue", assurant garder "ouverts" ses canaux de communication avec la Chine.

Les exercices visent à établir les capacités chinoises à "prendre le contrôle de la mer, de l'espace aérien et de l'information (...) afin de créer une dissuasion et un encerclement total" de Taïwan, a affirmé samedi la télévision d'État chinoise.

Ces manœuvres ont été lancées après la rencontre mercredi en Californie de la présidente taïwanaise Tsai Ing-wen avec le Speaker de la Chambre des représentants, Kevin McCarthy, à laquelle Pékin avait promis de réagir avec des mesures "fermes et énergiques".

La Chine voit avec mécontentement le rapprochement ces dernières années entre les autorités taïwanaises et les États-Unis qui, malgré l'absence de relations officielles, fournissent à l'île un soutien militaire substantiel. L'armée chinoise a simulé, dimanche, des "frappes de précision" contre des "cibles-clés sur l'île de Taïwan et dans les eaux environnantes", impliquant des dizaines d'avions et des troupes au sol, selon la télévision d'État.

Des destroyers, des vedettes rapides lance-missiles, des avions de chasse, des ravitailleurs et des brouilleurs sont notamment mobilisés selon Pékin, au cours de ces manœuvres qui doivent durer jusqu'à lundi.

Les manœuvres "servent de sérieux avertissement contre la collusion entre les forces séparatistes recherchant 'l'indépendance de Taïwan' et les forces extérieures, ainsi que leurs activités provocatrices", a averti un porte-parole de l'armée chinoise, Shi Yi.
 
Les États-Unis appellent au calme
 
Washington a réitéré samedi son appel à "ne pas modifier le statu quo". "Nous sommes confiants dans le fait que nous avons des ressources et des capacités suffisantes dans la région pour assurer la paix et la stabilité", a indiqué le Département d'État.
Des exercices à tirs réels se tiendront lundi dans le détroit de Taïwan à proximité des côtes du Fujian, la province qui fait face à l'île, ont par ailleurs indiqué les autorités maritimes chinoise locales.

Ces exercices, qui revêtent une dimension « opérationnelle », sont destinés à démontrer que l’armée chinoise sera prête, « si les provocations s’intensifient », à « régler une fois pour toutes la question de Taïwan », a affirmé à l’AFP l’analyste militaire Song Zhongping.

Taïwan a pour sa part estimé que ces manœuvres menacent la « stabilité et la sécurité » dans la région Asie-Pacifique. Sa présidente a dénoncé ce samedi un « expansionnisme autoritaire » de la part de la Chine et assuré que le territoire « continuerait à travailler avec les États-Unis et d’autres pays (...) pour défendre les valeurs de liberté et de démocratie ». Le ministère taïwanais de la Défense a indiqué « suivre la situation » et avoir chargé l’armée de « répondre » aux activités militaires chinoises.

Quelques heures après l’annonce par Pékin de la tenue des exercices militaires, Tsai Ing-wen a par ailleurs rencontré une délégation du congrès américain en visite à Taïpei. Michael McCaul, à la tête de cette délégation et responsable des ventes de matériel militaire américain à des pays étrangers, a déclaré que Washington s’efforçait de fournir rapidement des armes à Taïwan.
 

Tsai Ing-wen, la dame qui veut défier Pékin

La dirigeante de Taiwan a vivement réagi aux exercices militaires très agressifs que la Chine a entamés samedi près de l’île. Cette semaine, elle a à nouveau reçu le soutien des États-Unis.
Si d’aucuns s’interrogeaient encore sur les intentions de la Chine à l’endroit de Taïwan, Pékin leur a répondu samedi en lançant des manœuvres militaires très impressionnantes avec au moins 9 navires de guerre et 71 avions, simulant un « encerclement total » de l’ancienne Formose.

Mais, alors que la Chine roule des mécaniques, l’ancienne avocate spécialisée en droit du commerce, au pouvoir depuis 2016, poursuit son travail d’influence et de recherche de soutiens. Une tâche nécessaire alors que, ces dernières années, plusieurs États, comme le Honduras le mois dernier, ont cédé à la pression chinoise et rompu leurs relations diplomatiques avec Taïwan.

Samedi, elle a ainsi dénoncé l'« expansionnisme autoritaire » de son voisin. Tandis que l’armée chinoise parlait de « la collusion entre les forces séparatistes recherchant “l’indépendance de Taïwan’’ et les forces extérieures ». Prudente, Tsai Ing-wen a pourtant toujours pris soin de ne jamais évoquer l’indépendance de son île.








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