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International

Chine : Après la grogne anti "zéro Covid", cap sur la vaccination


Rédigé par L'Opinion Mardi 29 Novembre 2022

La Chine a décidé, mardi, d'accélérer la vaccination des personnes âgées contre le Covid-19, deux jours après des manifestations historiques contre les restrictions sanitaires et pour plus de libertés.



La Commission nationale de la santé, qui fait office de ministère, s'est engagée à "accélérer la hausse du taux de vaccination des personnes âgées de plus de 80 ans et à continuer d'augmenter le taux de vaccination des personnes âgées de 60 à 79 ans".

Seuls 65,8% des habitants de plus de 80 ans sont pleinement vaccinés, ont indiqué des responsables de cette Commission lors d'une conférence de presse, alors que Pékin n'a toujours pas approuvé les vaccins à ARN, réputés plus efficaces.

Le taux insuffisant de vaccination en Chine, particulièrement chez les plus âgés, est l'un des arguments mis en avant par le gouvernement pour justifier sa stricte politique sanitaire, avec confinements à répétition, quarantaines à l'arrivée de l'étranger et tests quasi-quotidien pour la population.

Y remédier pourrait justement offrir à la Chine une porte de sortie au "zéro Covid".

En vigueur depuis bientôt trois ans, cette politique a été la cible des manifestations survenues ce week-end dans plusieurs villes, le mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie de 1989.

L'élément déclencheur: un incendie mortel la semaine dernière à Urumqi, capitale de la région du Xinjiang (Nord-Ouest). Les restrictions sanitaires sont accusées d'avoir empêché le travail des secours, des arguments balayés lundi par le gouvernement.

Forte présence policière

Après un week-end agité dans de nombreuses villes du pays, plusieurs manifestations étaient prévues lundi soir mais n'ont pas eu lieu, des journalistes de l'AFP à Pékin et Shanghai observant une forte présence policière.

A Shanghai, près de l'endroit où la foule s'était réunie dimanche, les employés de bars du quartier ont confié à l'AFP avoir reçu l'ordre de fermer à 22H00 en raison d'un "contrôle de l'épidémie".

Des groupes d'agents se tenaient aux abords de chaque sortie de métro.

Lundi, pendant la journée, des journalistes de l'AFP ont vu l'arrestation de quatre personnes, dont une a été relâchée ensuite.

"La politique (zéro Covid), c'est vraiment trop strict", a confié à l'AFP un jeune homme de 17 ans, qui n'a pas souhaité donner son nom. "Elle tue plus de gens que le Covid", a-t-il ajouté, reflétant la lassitude d'une grande partie de la population.

Lundi à Pékin, le déploiement de policiers en voiture et à pied, avec l'aide d'un réseau de caméras de surveillance mais aussi du froid ambiant, a également découragé tout nouveau rassemblement.
 
Un contrôle strict de l’information

Et à Hangzhou, ville située à 170 kilomètres au sud-ouest de Shanghai, les forces de sécurité étaient également visibles, tandis que de petites manifestations ont éclaté, selon des images circulant sur les réseaux sociaux et dont certaines ont été géolocalisées par l'AFP.

"C'était vraiment le désordre", a témoigné à l'AFP une participante, qui a assuré que 10 personnes avaient été arrêtées. "Il y avait beaucoup de présence policière, c'était le chaos".

Le contrôle strict des autorités sur l'information et les restrictions sanitaires sur les voyages à l'intérieur du pays compliquent la vérification du nombre total de manifestants durant le week-end.

Mais un soulèvement aussi étendu est rarissime en Chine, compte tenu de la répression contre toute forme d'opposition au gouvernement.

Si Pékin maintient pour l'instant sa stricte politique anti-Covid, quelques gestes d'assouplissement sont apparus ces derniers jours.

A Urumqi dès mardi, les habitants pouvaient à nouveau se déplacer en bus pour faire leurs courses, après des semaines de confinement dans cette ville de quatre millions d'habitants.

La ville de Pékin a interdit "la pratique consistant à bloquer les portes des bâtiments dans les complexes résidentiels fermés", a indiqué l'agence Chine Nouvelle, un procédé qui a alimenté la colère populaire.

Un commentateur influent d'un média d'Etat a, lui, laissé entendre que les contrôles pourraient être bientôt allégés suite aux manifestations.

"La Chine pourrait sortir de l'ombre du Covid-19 plus tôt que prévu", a assuré Hu Xijin, chroniqueur et ex-rédacteur en chef du tabloïd nationaliste Global Times, via Twitter, une plateforme interdite en Chine.
 

 


 A Pékin et à Shanghai, la police veille

Les villes de Pékin et Shanghai restaient mardi sous forte présence policière pour empêcher de nouveaux rassemblements, après les manifestations historiques du week-end contre les restrictions liées au Covid et pour plus de libertés politiques. Les autorités communistes chinoises sont confrontées au mouvement de contestation le plus étendu depuis les mobilisations pro-démocratie de 1989.

En toile de fond, le ras-le-bol populaire après près de trois ans de stricte politique zéro Covid - avec confinements à répétition et tests PCR désormais quasi-quotidiens des habitants - mais aussi de profondes frustrations vis-à-vis du système politique chinois. Après un week-end agité dans de nombreuses villes du pays, plusieurs manifestations étaient prévues lundi soir mais n'ont pas eu lieu, des journalistes de l'AFP à Pékin et Shanghai observant une forte présence policière.

Des manifestants ont dit avoir reçu des appels de la police qui les a interrogés sur leur présence aux rassemblements des jours précédents. Lundi, pendant la journée, les journalistes de l'AFP ont vu l'arrestation de quatre personnes, dont une a été relâchée ensuite. Un reporter a compté 12 voitures de police stationnées dans un rayon de 100 mètres autour de la rue Urumqi, épicentre des manifestations de Shanghai dimanche.
 








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