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Ce qu'il faut retenir du nouveau round du dialogue social


Rédigé par L'Opinion Samedi 15 Avril 2023

Suite au démarrage du nouveau round de dialogue social, nombreux sont les dossiers épineux qui s’accumulent. La hausse des salaires et les libertés syndicales demeurent les priorités des syndicats, dont l’UGTM. Détails.




C’est parti pour le nouveau round de dialogue social.  Le Chef du gouvernement, Aziz Akhannouch, a réuni, vendredi, les centrales syndicales pour parler des dossiers en stand-by et sonder leurs revendications. Pouvoir d’achat, libertés syndicales, hausse générale des prix, réforme des retraites, réforme du Code du travail et celle du droit à la grève, l’ordre du jour est chargé et le gouvernement se trouve dans une situation si difficile qu’il peine à consentir à toutes les demandes des centrales syndicales.

En dépit de tout cela, le dialogue semble serein, à en croire les déclarations des deux parties à l’issue de la première réunion qui a eu lieu samedi au siège de la Primature. « La réunion s’est déroulée dans une ambiance positive et rassurante », s’est félicité le patron de l’Union générale des Travailleurs du Maroc (UGTM), Ennam Mayara, dans une déclaration à la presse. "La nouvelle session du dialogue social est importante et permettra à l’Union d'exposer un certain nombre de problèmes dont pâtit la classe ouvrière, et de parachever la feuille de route signée avec le gouvernement en vertu de l’accord d’avril de l’année précédente", a-t-il poursuivi.

En effet, le syndicat de l’Istiqlal exige toujours la hausse générale des salaires, y compris dans le secteur privé. Une revendication partagée par l’ensemble des autres syndicats qui plaident collectivement pour une nouvelle revalorisation salariale dans le contexte de l’inflation.  Pour rappel, le gouvernement a augmenté le salaire minimum en vertu de l’accord du 30 avril 2022. Bien qu’ils aient salué cette mesure, les syndicats continuent de plaider pour la protection du pouvoir d’achat érodé par la hausse des prix.

Les syndicats partagent également la volonté de protéger et promouvoir les libertés syndicales, dont la loi est toujours en stand-by, comme c’est le cas de celle relative à l’exercice de droit de grève. Ces questions ont été abordées au cours de la réunion, selon des sources bien informées, qui précisent que le gouvernement a tenté de rassurer les syndicats de son intention d’avancer dans ces chantiers. Pour rappel, les lois susmentionnées ont eu du mal à passer au Parlement lors de la précédente législature, puisque les syndicats avaient fulminé contre les textes apportés par l’ex-gouvernement, jugés restrictives.

En plus de cela, la question de la réforme des retraites demeure l’un des dossiers les plus épineux. Les syndicats n’ont pas encore « avalé » le diagnostic du gouvernement qui compte relever l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans, tous secteurs confondus, en plus d’augmenter les cotisations pour sauver les caisses du danger de la faillite. Les syndicats n’ont pas encore dit leur dernier mot, et nombreux sont ceux qui pensent qu’il vaut mieux différer la discussion de la réforme à la fin de l’année, compte tenu de la complexité de la réforme et la sensibilité du contexte social actuel. Le gouvernement, pour sa part, semble vouloir aller vite, en voulant arriver à un compromis au mois de mai afin d’établir une feuille de route. Par conséquent, le nouveau round de dialogue devrait trancher les divergences de vues sur le calendrier.  

Ce qui est certain pour l’instant, c’est que le gouvernement et les syndicats partagent la volonté d’allant de l’avant surtout sur les sujets qui concernent le pouvoir d’achat et les libertés syndicales. Une commission mixte sera mis en place afin d'explorer les voies relatives à l'amélioration du revenu de la classe ouvrière marocaine ainsi qu' au domaine des libertés syndicales. Cette commission aura pour mission de préparer un rapport et le présenter en septembre à la commission supérieure du dialogue social pour prendre les décisions appropriées à son sujet.