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Cause nationale : Biden confirme la proclamation US sur la marocanité du Sahara


Rédigé par Anass MACHLOUKH Mardi 26 Janvier 2021

À l’opposé des spéculations, la nouvelle Administration américaine a clarifié officiellement et sans ambages sa position sur le Sahara marocain, entérinant la reconnaissance de la souveraineté marocaine et son soutien à la déclaration conjointe.



Cause nationale : Biden confirme la proclamation US sur la marocanité du Sahara
Après des semaines de spéculations, le verdict est tombé. La nouvelle Administration américaine a officiellement déclaré son soutien à l’accord tripartite signé le 22 décembre par le Royaume, l’État hébreu et le pays de l’Oncle Sam, sous l’impulsion de Donald Trump et en présence de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, actant la reprise officielle des relations maroco-israéliennes et la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur son Sahara.

Contrairement aux nombreuses spéculations relatives à un potentiel rétropédalage de l’Administration Biden sur la décision prise par l’ex-Administration républicaine, « les États-Unis démocrates » ont réaffirmé, et cette fois-ci officiellement, leur soutien à l’accord de reprise des relations entre le Maroc et l’État d’Israël, et par conséquent aux dispositions de la déclaration conjointe, signée le 22 décembre lors de la visite au Maroc de la délégation israélo-américaine. Laquelle consacre la reconnaissance américaine de la souveraineté du Royaume sur son Sahara. 

Quelques jours après son entrée en fonction, le nouveau président américain Joe Biden n’a pas dérogé à la décision prise par son prédécesseur et soutient ainsi l’acte qui scelle la reprise des relations entre Rabat et Tel Aviv. C’est ce qu’a précisé un communiqué de la Maison Blanche, évoquant les conclusions des échanges entre le Conseiller américain à la Sécurité nationale Jake Sullivan avec son homologue israélien Meir Ben Shabbat, lors d’un entretien téléphonique.

« M. Sullivan a réaffirmé l’engagement indéfectible du président Biden envers la sécurité d’Israël et a exprimé sa gratitude pour les contributions de Ben Shabbat à notre partenariat bilatéral », a indiqué la même source, ajoutant que les deux responsables « ont discuté des possibilités d’améliorer le partenariat au cours des prochains mois, notamment en s’appuyant sur le succès des accords de normalisation d’Israël avec les Émirats Arabes Unis, Bahreïn, le Soudan et le Maroc ».

La position américaine est désormais claire et sans ambages, elle aura sûrement retenti comme une claque pour les détracteurs du Royaume, notamment le front Polisario et l’Algérie, sans oublier quelques membres du gouvernement espagnol qui n’ont pas ménagé leurs efforts pour porter atteinte à l’intégrité territoriale du Royaume... en vain.

Rappelons que l’ancien président américain Donald Trump avait signé une proclamation présidentielle actant la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur ses provinces du Sud. Un acte ayant une force juridique incontestable dont l’ouverture du nouveau consulat à Dakhla en est la preuve. La nouvelle Administration, étant entrée en fonction, après l’investiture du nouveau président Joe Biden, a exprimé à plusieurs reprises par la voix du nouveau secrétaire d’État (ministre des Affaires étrangères) Anthony Blinken son soutien indéfectible aux accords de paix signés entre des pays arabes et Israël, dont le Maroc. Le Royaume jouit d’une considération particulière auprès du nouveau président, lequel voit le pays comme un allié essentiel sur lequel il peut compter dans la zone de l’Afrique du Nord, selon informations relayées par plusieurs médias étrangers. 

Trois questions à Jawad Kardoudi

Jawad Kardoudi
Jawad Kardoudi
« L’Administration américaine ne peut en aucun cas prendre une position contraire aux intérêts israéliens »

Jawad Kerdoudi, président de l’Institut marocain des relations internationales (IMRI), a répondu à nos questions sur le soutien de l’Administration de Joe Biden aux accords signés entre le Maroc et Israël et le maintien de la reconnaissance américaine de la marocanité du Sahara. 

- La nouvelle Administration américaine, par la voix du conseiller à la Sécurité nationale, a officiellement déclaré son soutien aux accords signés entre le Maroc et Israël, quelle lecture vous en faites sur l’évolution du dossier du Sahara marocain ?
- La position des États-Unis sur le Sahara demeure claire et inchangée vu que le nouveau président a maintenu la proclamation signée par son prédécesseur et ne l’a pas révoquée, à l’instar de plusieurs décrets. Ceci s’explique par les relations historiques qui unissent les deux pays, ainsi qu’au statut stratégique du Maroc en Méditerranée et en Afrique du Nord. Deuxièmement, le Maroc est un partenaire important des États-Unis en matière de lutte contre le terrorisme et un partenaire économique vu qu’il est le seul pays africain à signer un accord de libre-échange avec les USA. Autant de facteurs qui expliquent la stabilité de la politique étrangère américaine vis-à-vis du Maroc, en dépit de la succession des Administrations. 

- Le soutien à la déclaration conjointe signifie de facto le maintien de la reconnaissance américaine de la souveraineté du Maroc sur le Sahara ?
- Je rappelle que la déclaration conjointe est signée également par les États-Unis aux côtés du Maroc et Israël où ils reconnaissent la marocanité du Sahara, sachant que l’Administration américaine de quelque parti que ce soit ne saurait prendre une mesure contraire aux intérêts d’Israël, en témoigne le poids et la force du lobby israélien à Washington.  

- Les pays européens, à l’instar de l’Espagne et de la France, seront-ils encouragés à emboîter le pas des Américains ?
- Cette hypothèse est inenvisageable, du moins au court terme. La France n’ira pas jusqu’à reconnaître la marocanité du Sahara, bien qu’elle soutienne le plan d’autonomie, car elle est soucieuse de ne pas trop froisser l’Algérie dans un jeu d’équilibre subtil. L’Espagne demeure attachée au processus de l’ONU. Force est de constater qu’elle n’a pas participé à la Conférence ministérielle de soutien à l’initiative d’autonomie, organisée par le Maroc. Pour leur part, le reste des pays européens ne manifestent pas un intérêt palpable à la question du Sahara, et, par conséquent, je suppose qu’ils ne vont pas changer leurs positions.

Recueillis par A. M.

Repères

Les États-Unis avisent tous les membres des Nations Unies
La position américaine sur la marocanité du Sahara est désormais formellement connue du monde entier. Après sa publication au Registre Fédéral (l’équivalent du Bulletin Officiel), la proclamation présidentielle reconnaissant la souveraineté du Maroc sur son Sahara a été distribuée sur l’ensemble des États membres de l’Organisation des Nations Unies (ONU), par l’intermédiaire de l’ex-ambassadrice américaine Kelly Craft. qui avait précédemment notifié les membres du Conseil de Sécurité et le Secrétaire Général Antonio Guterres.
Plan d’autonomie, l’horizon indépassable
Depuis 2007, date de la proposition du plan d’autonomie par le Maroc, toutes les Résolutions du Conseil de Sécurité avaient reconnu la crédibilité et le réalisme de la position marocaine. Une proposition soutenue par toutes les Administrations américaines successives aussi bien républicaines que démocrates. Une position réaffirmée fermement par l’ex-conseiller de Donald Trump Jared Kushner lors de la visite de la délégation israélo-américaine à Rabat. « Les États-Unis croient à une autonomie réelle, et appellent les Nations Unies à mener le processus politique dans ce sens », a-t-il déclaré.