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Camps de Tindouf: Africa Watch dénonce une situation de non droit


Rédigé par Mina Elkhodari Jeudi 7 Septembre 2023

La situation dans les camps de Tindouf n’échappe pas aux organisations internationales malgré les tentatives illusoires d’Alger pour masquer la réalité. Dans un rapport adressé aux Etats Unis, Africa Watch dénonce, à son tour, une situation de non droit. Détails.



La situation dans les camps de Tindouf en Algérie peine à changer. Ils continuent d’être le théâtre de violence et de crimes portant atteinte aux droits de l’Homme. Face au mutisme des militaires au pouvoir dans ce pays et aux efforts internationaux visant à sauver la situation, les habitants ne cessent d’exprimer leur inquiétude aux organisations internationales.

La dernière en est bien l’organisation africaine « Africa Watch » qui, à l’occasion de la visite du secrétaire d'Etat adjoint américain, Joshua Harris, dans la région séquestrée de Tindouf par l’Algérie, a élaboré un rapport dans lequel elle dénonce le sort des réfugiés sahraouis dans la zone contrôlée par l’Algérie et la milice du « Polisario ».

Le président d'Africa Watch, Abdel Wahab Al-Maqoui, a indiqué, à cet égard, que l’ONG a observé qu’un climat d’inquiétude règne parmi les habitants des camps en raison de la prolongation du conflit. Les habitants, qui ont dénoncé une « situation invivable », se sont dits désespérés quant à leur sort en l’absence des prémisses d’une solution en mesure de leur permettre de retourner chez eux.

Le président de l’ONG, axée sur le suivi des questions de démocratie et de droits de l'Homme et le plaidoyer pour la protection et les droits de tous, a énuméré les graves violations commises dans et autour des camps par l’Algérie en dehors de toute protection internationale pour la population sur place. Ceci du fait de l’absence de statut légal de réfugié mais il est aussi dû à cause du manque de comptage et d'enregistrement depuis la création des colonies de peuplement en 1975.

Outre l'oppression, le harcèlement et les manifestations d'esclavage par l’Algérie dont sont victimes les femmes, les autorités algériennes font preuve d’une mauvaise gestion au sein des camps. Selon la même source, elles se sont parties jusqu’à ne pas permettre au Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés (HCR) de faire le recensement des résidents des camps à travers le mécanisme de dialogue individuel.

Mais il n’y a pas que ça. Les autorités algériennes ont été également un contre-mur dans le processus d’identification des besoins réels des populations de Tindouf, en termes d’alimentation, de médicaments, d'éducation, d'emploi, de développement des compétences ou encore de consolidation de la paix.

Ceci vient, poursuit-elle, alors que l’Algérie a adopté la Charte nationale pour la paix et la réconciliation, visant à empêcher toute enquête sur les violations commises sur son territoire mais aussi à engager des poursuites pour diffamation de l’Etat à l’étranger, à l’égard de toute personne qui communique avec les mécanismes internationaux de protection des droits de l'Homme.

L’ONG, qui a élaboré un rapport adressé au secrétaire d'Etat adjoint américain, a également mis en garde contre les actes criminels commis de manière régulière, en silence et sans mesures punitives, par la milice séparatiste au sein des camps, avec le soutien des autorités algériennes. Lesquelles refusent toujours de fournir toute information dans ce sens.

Et de poursuivre : les centres secrets de torture et de détention existent toujours dans les camps de Tindouf, ajoutant que les actes de torture et d'assassinat ciblent les Sahraouis dont la voix s’élève contre la détérioration des conditions sociales et économiques et du non-respect par l’Algérie ainsi que la milice séparatiste du droit international.

Le rapport évoque également des cas d’arrestations arbitraires visant des groupes d’individus sur la base de l'appartenance ou de l'identité tribale comme c’est le cas pour plusieurs Mauritaniens sur place. A cela, s’ajoutent les cas de viol et de traite d’êtres humains, selon les témoignages recueillis par l’ONG.

Africa Watch a également alerté sur la persistance des cas d'enlèvements forcés dans les camps de Tindouf ou encore dans d’autres coins du territoire algérien sans compter l’absence d’informations sur les disparus. Une politique adoptée par le « Polisario » pour intimider les opposants, d’une part, et de bénéficier de privilèges politiques et économiques, d’autre part.

Il est à noter que le rapport d’Africa Watch s'inscrit dans le cadre d'une interaction avec la volonté du gouvernement américain d’examiner de près la situation inhumaine dans les camps de Tindouf pour tenter d'apaiser l'atmosphère tendue et de réduire le niveau de tension dans la région.








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