S outenu par l’expertise technique et financière de la Banque Mondiale (BM), qui a contribué à élargir l’accès à des services de qualité, le Maroc est engagé dans une transformation éducative d’une ampleur historique. C’est ce que souligne l’institution de Bretton Woods dans son Policy Brief, «De la vision à l’impact : les inscriptions en maternelle explosent au Maroc», publié le 24 septembre.Le Royaume fait de l’éducation de la petite enfance le socle de son futur développement, ce qui est en passe de remodeler l’accès à l’apprentissage, en particulier dans les régions et pour les populations traditionnellement marginalisées, souligne le document.
Priorité stratégique de l’accès universel
Selon le Policy Brief, le Maroc avait pris l’engagement, en 2018, de viser l’accès universel à l’école maternelle pour tous les enfants de 4 à 5 ans d’ici 2028. Or, la concrétisation de cet objectif ambitieux est bien plus qu’une simple extension des services. Elle représente un changement de paradigme en matière de politique publique. En effet, le gouvernement marocain a reconnu que l’éducation de la petite enfance (EPE) est un investissement national crucial, intervenant au moment où le cerveau de l’enfant se développe le plus rapidement. Par conséquent, garantir l’accès universel à l’EPE est essentiel pour poser les bases, non seulement de l’apprentissage continu de l’enfant, mais aussi de son bien-être social tout au long de sa vie. Une éducation préscolaire de qualité développe les capacités intellectuelles, renforce la confiance en soi et stimule la curiosité, donnant ainsi à chaque enfant la possibilité d’atteindre son plein potentiel. De plus, cet objectif est poursuivi avec une intentionnalité forte d’équité territoriale et sociale. L’accent est mis sur l’inclusion des communautés rurales et défavorisées, où les opportunités d’apprentissage précoce étaient historiquement les plus limitées, permettant ainsi de combler le fossé éducatif avec les zones urbaines. Ainsi, l’ambition s’est concrétisée par une progression fulgurante des indicateurs d’accès. La couverture préscolaire a connu une croissance spectaculaire. De surcroît, des interventions ciblées visant à lever les obstacles, conjuguées à une sensibilisation accrue de la communauté, ont été déterminantes pour garantir l’équité de cette transformation.
L’impact multidimensionnel égalité/emploi
Le Policy Brief de la Banque souligne, par ailleurs, que l’expansion du préscolaire est un catalyseur de développement social. Un axe majeur de cette réussite réside dans la réduction des inégalités entre les sexes. L’augmentation des inscriptions dans les zones rurales marque une étape décisive pour garantir que les filles bénéficient sur un pied d’égalité des avantages fondamentaux de l’éducation préscolaire.
Simultanément, ce vaste programme est une source de dynamisme économique local, ayant permis la création de plus de 9.500 nouveaux emplois d’enseignants dans le secteur préscolaire. Principalement localisée en zones rurales, cette création d’emplois offre aux femmes des communautés locales un emploi stable, renforçant ainsi leur autonomisation économique tout en contribuant à l’avenir de leurs enfants. C’est pourquoi ces éducateurs utilisent des approches innovantes, notamment le jeu, pour enseigner les compétences fondamentales essentielles et favoriser le développement cognitif et social.
Le pilier de l’INDH
Toujours selon le Policy Brief, le succès de cette expansion repose structurellement sur un effort national de longue date visant à améliorer le développement humain. Spécifiquement, il s’appuie sur l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), lancée en 2005. Dès lors, avec sa troisième phase en 2018, l’INDH a permis de passer d’approches axées sur les infrastructures à un modèle plus intégré et centré sur la communauté, garantissant l’accès à des services coordonnés, y compris en matière d’apprentissage précoce.
Pour atteindre cette ambition, une puissante alliance a été mise en place, impliquant le ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement préscolaire et des Sports et des ONG de premier plan, telles que la Fondation Marocaine pour l’Education Préscolaire (FMPS) et la Fondation Zakoura. Finalement, souligne le document de la Banque Mondiale, ce partenariat a abouti à l’un des programmes d’expansion préscolaire les plus significatifs au monde.
En conclusion, l’engagement du Maroc porte aujourd’hui ses fruits, permettant de construire un système éducatif plus inclusif, plus résilient et plus tourné vers l’avenir, garantissant que les citoyens disposeront des compétences nécessaires pour réussir, en commençant là où cela compte le plus : dans la petite enfance.
A. CHANNAJE
BM - Maroc : Un partenariat fructueux pour la petite enfance
Les résultats du programme pour améliorer le développement de la petite enfance dans les zones rurales du Maroc ont été présentés le 24 septembre à Rabat, à l’occasion de la clôture de l’accord de prêt relatif à ce programme, conclu entre le Maroc et la Banque Mondiale (BM). Lors de cette cérémonie, co-organisée par la Banque Mondiale et l’Initiative Nationale pour le Développement Humain (INDH), les participants ont partagé les enseignements tirés de cette opération majeure, en présence de plusieurs responsables et experts marocains et internationaux.
Ce programme a permis de préscolariser plus de 268.000 enfants âgés de 4 et 5 ans, de créer plus de 9.500 emplois d’éducateurs préscolaires et d’orienter plus de 500.000 femmes et enfants vers des services de santé via les personnes relais communautaires. En outre, il a sensibilisé plus de 13,5 millions de personnes à l’importance des 1.000 premiers jours de vie, grâce à une campagne de communication pour le changement social et comportemental.
À cette occasion, le Wali-coordinateur national de l’INDH, Mohamed Dardouri, s’est félicité de la réalisation de 100% des résultats escomptés, soulignant que la Banque Mondiale a, non seulement joué son rôle de prêteur, mais également fourni un accompagnement expert. De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saâd Berrada, a indiqué que cette cérémonie offrait l’occasion de dresser un bilan et de réaffirmer la volonté de son département de consolider les acquis et de poursuivre l’élargissement équitable d’un préscolaire de qualité. Enfin, le Directeur pays de la Banque Mondiale, Ahmadou Moustapha Ndiaye, a mis en valeur les nombreux efforts déployés dans le cadre du programme de développement de la petite enfance, avec l’accompagnement de la Banque Mondiale.
Ce programme a permis de préscolariser plus de 268.000 enfants âgés de 4 et 5 ans, de créer plus de 9.500 emplois d’éducateurs préscolaires et d’orienter plus de 500.000 femmes et enfants vers des services de santé via les personnes relais communautaires. En outre, il a sensibilisé plus de 13,5 millions de personnes à l’importance des 1.000 premiers jours de vie, grâce à une campagne de communication pour le changement social et comportemental.
À cette occasion, le Wali-coordinateur national de l’INDH, Mohamed Dardouri, s’est félicité de la réalisation de 100% des résultats escomptés, soulignant que la Banque Mondiale a, non seulement joué son rôle de prêteur, mais également fourni un accompagnement expert. De son côté, le ministre de l’Éducation nationale, du Préscolaire et des Sports, Mohamed Saâd Berrada, a indiqué que cette cérémonie offrait l’occasion de dresser un bilan et de réaffirmer la volonté de son département de consolider les acquis et de poursuivre l’élargissement équitable d’un préscolaire de qualité. Enfin, le Directeur pays de la Banque Mondiale, Ahmadou Moustapha Ndiaye, a mis en valeur les nombreux efforts déployés dans le cadre du programme de développement de la petite enfance, avec l’accompagnement de la Banque Mondiale.