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Actu Maroc

Blouses blanches : 80% ont répondu à l’appel de grève


Vendredi 21 Janvier 2022

Déterminées à obtenir une révision du taux de cotisation des médecins à l’Assurance maladie des indépendants (AMI) qu’ils estiment inéquitable, près de 80% des médecins du secteur libéral ont répondu à l’appel à la grève de jeudi 20 janvier et ont arrêté leurs activités durant toute la journée.



 
L’appel à cette grève a été lancé par le Collège syndical national des médecins spécialistes privés, le Syndicat national de médecine générale du privé, le Syndicat national des médecins du secteur libéral, l’Association nationale des cliniques privées et la Fédération nationale des dentistes du privé. Selon les premières informations, la grève a eu un taux de réussite de 80% au niveau national. À Rabat, ils sont 90% à avoir suspendu leurs activités et à Larache c’est 100%. C’est dire que les 5.876 médecins qui avaient voté pour la tenue de la grève ont pratiquement tous répondu présent pour faire entendre la voix des médecins du secteur privé.
Contacté par nos soins, Dr Tayeb Hamdi, médecin et chercheur en systèmes et politiques de santé, nous donne les principaux points des revendications des médecins du secteur privé.

« Nous souhaitons aligner les taux de cotisation des médecins indépendants avec ceux des autres professions indépendantes », indique-t-il, notant que l’évolution en début et en fin de carrière n’est pas prise en compte, alors qu’elle l’est pour les autres métiers, et que « pendant les deux ou trois premières années, un médecin assume une part importante de ses frais de pratique ».

Au Maroc, les médecins libéraux sont conventionnés avec la Caisse Nationale de Sécurité Sociale (CNSS), et « les conventions avec la CNSS, la CNOPS et l’ANAM doivent normalement être renouvelées tous les trois ans, mais depuis 2006, cela n’a pas été fait. Nous avons renouvelé la convention avec la CNSS depuis 2020, et jusqu’aujourd’hui, le gouvernement n’a pas publié la mise à jour au Bulletin Officiel, et la convention n’a pas encore été mise en œuvre », s’indigne-t-il.

Les médecins libéraux appellent également à la revalorisation de la tarification nationale de référence afin d’assurer une meilleure transparence des relations entre le secteur et les assurés, et pour réduire le reste à charge qui affecte la capacité financière des assurés et creuse le déficit entre les dépenses réelles et celles effectivement remboursées, ce qui aboutit au renoncement aux soins.

« Actuellement, le patient se rend chez le médecin et paie des honoraires sans être remboursé sur la base de ces honoraires », précise Tayeb Hamdi. Le médecin indique que l’absence de dialogue entre le gouvernement et les médecins libéraux incitera ces professionnels à aller au-delà des grèves et à se désengager des conventions signées avec le gouvernement.