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Bilan fiscal : Après les ajustements fiscaux, les indicateurs passent au vert !


Rédigé par L'Opinion Mercredi 16 Juillet 2025

Lors de son intervention devant la Chambre des Conseillers, mardi 15 avril 2025, le chef du gouvernement Aziz Akhannouch a mis en lumière les résultats obtenus par l’Exécutif dans le domaine économique et financier. Une progression notable des recettes fiscales, atteignant 300 milliards de dirhams en 2024 contre 199 milliards en 2020, a été enregistrée grâce à des réformes fiscales étalées dans le temps, menées sans aggraver la pression sur les contribuables.



Ce bilan a été présenté dans le cadre de la séance mensuelle consacrée à l’évaluation de l’action gouvernementale en matière d’investissement et d’emploi. Akhannouch y a dressé un état des lieux de la situation macroéconomique à son arrivée au pouvoir, décrivant une économie affectée par les contrecoups de la pandémie mondiale. Le Maroc, a-t-il rappelé, sortait d’une contraction historique de 7,2% du PIB, d’un déficit de 7,1% des finances publiques et d’une montée de l’endettement au-delà de 72% du PIB. La crise sanitaire avait également entraîné la destruction de 432.000 postes d’emploi, forçant le pays à activer une ligne de précaution et de liquidité de 3 milliards de dollars. En 2021, le Royaume perdait par ailleurs sa note d’investissement auprès des principales agences de notation.

S'agissant de la dynamique d’investissement antérieure, Akhannouch a relevé une inertie inquiétante, avec seulement 386 projets approuvés entre 2012 et mi-2021, soit à peine une quarantaine par an. L’inflation a aussi constitué un défi important : 6,6% en 2022, 6,1% en 2023, avec un pic alarmant de 10,1% enregistré en février. Parallèlement, la sécheresse a aggravé les pertes dans les secteurs agricoles, forestiers et halieutiques, avec un recul de l’emploi de 215.000 postes en 2022 et 202.000 en 2023. Il a également souligné le gel prolongé du dialogue social, qui avait freiné la dynamique sociale et syndicale.
 
Une stratégie de relance articulée autour de l’investissement public
 
Face à ce contexte difficile, le gouvernement a déployé une série de mesures destinées à restaurer les équilibres fondamentaux de l’économie tout en impulsant une nouvelle trajectoire de croissance. Akhannouch a ainsi rappelé que l’Exécutif s’est inscrit dans une continuité réformatrice impulsée par SM le Roi Mohammed VI, avec l’ambition de construire une économie plus résiliente, inclusive et moderne.

Parmi les leviers activés figure l’augmentation significative de l’investissement public, passé de 230 milliards de dirhams en 2021 à un volume projeté de 340 milliards en 2025. Cette injection de capital a permis de soutenir plusieurs stratégies sectorielles et d’encourager l’émergence de projets privés à forte valeur ajoutée.

Dans ce même esprit, une nouvelle Charte de l’investissement a été adoptée afin d’attirer davantage de capitaux, notamment à travers un dispositif de primes ciblées : incitations à la création d’emplois durables, soutien aux régions défavorisées et encouragement des secteurs considérés comme prioritaires pour la relance.

Sur le plan social, Akhannouch a mis en avant le lancement de réformes majeures dans les secteurs clés. En santé, les budgets alloués sont passés de 19,7 milliards de dirhams en 2021 à 32,6 milliards en 2025, traduisant une hausse de 65%. Objectif : moderniser le système de soins et améliorer son accessibilité.

Dans l’enseignement, la mise en œuvre de la feuille de route 2022-2026, conforme à la loi-cadre en vigueur, a été accompagnée d’une enveloppe budgétaire en hausse continue. Le financement prévu dépassera 85 milliards de dirhams dès 2025, avec un effort supplémentaire de 9,5 milliards de dirhams chaque année jusqu’en 2027.

Le chef du gouvernement a également évoqué la relance du dialogue social, concrétisée par un pacte tripartite débouchant sur des revalorisations salariales bénéficiant à quelque 4,25 millions de citoyens, dont 1,25 million de fonctionnaires et 3 millions de salariés du secteur privé. L’enveloppe globale consacrée à ces mesures dépassera 45 milliards de dirhams à l’horizon 2026.
 
Une réforme fiscale en profondeur pour un système plus équitable
 
Sur le terrain budgétaire, Akhannouch a affirmé que, malgré l’ampleur des efforts engagés pour financer les grands chantiers de réforme, son équipe a veillé à restaurer les équilibres financiers, à assainir les comptes publics et à ouvrir de nouvelles marges de manœuvre.

L’un des acquis notables de cette période reste l’élargissement de la couverture médicale obligatoire, passée de 42,2% à 88% de la population. Plus de 4 millions de familles, représentant environ 11,4 millions de personnes en situation de précarité, ont intégré le dispositif leur garantissant un accès gratuit aux soins dans les hôpitaux publics ainsi qu’aux prestations privées couvertes par la CNSS. Le financement public de cette couverture est assuré par l’État à hauteur de 9,5 milliards de dirhams par an.

Sur le volet fiscal, Akhannouch a insisté sur l’ampleur des chantiers engagés. En conformité avec la loi-cadre n° 69.19, une refonte du système fiscal est en cours depuis 2023. Celle-ci prévoit une convergence progressive des taux de l’impôt sur les sociétés sur une période de quatre ans, amorcée par la Loi de Finances 2023. La réforme de la TVA, quant à elle, vise à uniformiser les taux autour de deux niveaux standards (20% et 10%) d’ici 2026, conformément à la Loi de Finances 2024. Enfin, la révision de l’impôt sur le revenu est prévue dans la Loi de Finances 2025, dans le cadre des engagements issus du dialogue social d’avril 2024. Elle vise à améliorer le pouvoir d’achat des salariés, fonctionnaires et retraités.
 
Résultat de cette stratégie fiscale étagée : les recettes de l’État ont augmenté de façon soutenue, avec une croissance moyenne annuelle supérieure à 11%, pour atteindre 300 milliards de dirhams en 2024, contre 199 milliards quatre ans plus tôt. Une performance obtenue, selon Akhannouch, sans recours à une pression fiscale accrue.







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