Les épreuves de la session normale de l’examen national unifié du baccalauréat se sont déroulées du 29 au 31 mai, marquant une étape majeure dans le parcours scolaire de 495.000 bacheliers. Moment très attendu, tant par les élèves que par leurs familles, le baccalauréat marque non seulement l’aboutissement d’un parcours scolaire, jalonné de réussites et de difficultés, mais aussi de la reconnaissance des efforts des élèves tout au long de cette aventure éducative.
Cependant, les épreuves du baccalauréat réservent souvent leur lot de surprises. Nombreux sont les élèves qui tentent de contourner les dispositifs de sécurité mis en place par le ministère de l'Éducation nationale en collaboration avec les services de sécurité dans le but de tricher.
Dès les premières heures de la matinée du jeudi, marquant le coup d’envoi des épreuves, les réseaux sociaux ont été envahis par les photos des examens du baccalauréat. Sur Facebook, des groupes sous le titre: « Fuites 2025 » ont été spécialement créés pour partager instantanément les épreuves et solliciter des réponses. « L’aide », quant à elle, ne tarde pas au vu de la réactivité des internautes. Dès qu’une photo d’un sujet est mise en ligne, les membres de ces groupes s’activaient à formuler des réponses, dans l’espoir « d’aider » les candidats.
Ce phénomène prend de l’ampleur au niveau national avec le développement des outils technologiques. En effet, malgré l’interdiction des téléphones portables en salle d’examen, certains élèves parviennent à utiliser des dispositifs technologiques avancés, tels que des lunettes ou des montres connectées, pour prendre en photo les sujets et les publier en ligne au moment de la distribution des copies par le personnel, comme l’a souligné dans un entretien à « L’Opinion », le directeur de l’Académie régionale d’éducation et formation de Casablanca-Settat, Mohamed Dib.
Crise de l’école ou déclin des valeurs ?
Le jeudi 29 mai 2025, à Agadir, deux candidats ont été arrêtés en flagrant délit de triche à l'aide d'équipements électroniques sans fil connectés à des réseaux de communication. Par ailleurs, l'enquête a permis de découvrir un appartement où deux enseignants du privé et deux étudiants universitaires fournissaient, contre rémunération, les réponses aux examens. À Al Hoceïma, un individu, soupçonné de gérer des groupes WhatsApp destinés à transmettre des réponses moyennant des virements financiers, a également été interpellé.
La neutralisation de ces réseaux de triche ne fait, cependant, pas l’unanimité. Interrogés par les médias à la fin des épreuves, certains élèves n’ont pas caché leur frustration, affirmant que l’examen était particulièrement ardu. Pour eux, l’échec de leurs tentatives de fraude s’ajoute à un sentiment d’injustice face à une épreuve jugée hors de portée.
Ainsi, la triche semble désormais perçue par certains élèves comme un droit légitime pour obtenir le précieux sésame, et non plus comme une pratique illégale. Cette réalité préoccupante demeure un signal d’affaiblissement de valeurs fondamentales telles que l’honnêteté, le mérite et l’effort, au profit d’une banalisation du mensonge et de la fraude, contribuant à une inquiétante perte de repères moraux.
D’où la nécessité de réactiver le rôle fondamental de l’école et de la famille dans l’éducation aux valeurs, telles que l’intégrité, la responsabilité, le respect des règles et le sens de l’effort, selon Mohamed Guedira, Professeur universitaire, expert en politiques éducatives et ingénierie des compétences.
« Echec » des programmes scolaires…
De plus, l’expert critique la représentation de l’examen dans le système éducatif. « Au fil du temps, ce rite de passage, qui devrait initialement symboliser l’évaluation des acquis, est devenu une épreuve redoutable génératrice d'anxiété. Cette pression, qu’elle provienne des attentes parentales, des normes scolaires ou même de la compétition entre pairs, entraîne des inquiétudes qui ternissent l’excitation de l’apprentissage », fait observer Guedira.
Le phénomène de triche à l’examen fait également resurgir le débat sur les programmes scolaires. Jugés chargés, traditionnels voire obsolètes, les programmes scolaires favorisent la mémorisation au détriment de la curiosité et de l’esprit critique, selon Mohamed Guedira, qui appelle à accélérer la révision des curricula par la Commission spécialisée installée en 2024.
Selon notre interlocuteur, la nouvelle réforme doit favoriser l’épanouissement personnel et le développement global des élèves, tout en promouvant des méthodes d’apprentissage plus ludiques, centrées sur l’expérimentation, et sur la stimulation de la curiosité, de la créativité ainsi que de l’esprit critique. Ainsi, la réforme des programmes scolaires apparaît comme l’une des issues les plus attendues pour lutter durablement contre le phénomène de la triche, en redonnant du sens aux apprentissages et en réconciliant les élèves avec l’école.
Cependant, les épreuves du baccalauréat réservent souvent leur lot de surprises. Nombreux sont les élèves qui tentent de contourner les dispositifs de sécurité mis en place par le ministère de l'Éducation nationale en collaboration avec les services de sécurité dans le but de tricher.
Dès les premières heures de la matinée du jeudi, marquant le coup d’envoi des épreuves, les réseaux sociaux ont été envahis par les photos des examens du baccalauréat. Sur Facebook, des groupes sous le titre: « Fuites 2025 » ont été spécialement créés pour partager instantanément les épreuves et solliciter des réponses. « L’aide », quant à elle, ne tarde pas au vu de la réactivité des internautes. Dès qu’une photo d’un sujet est mise en ligne, les membres de ces groupes s’activaient à formuler des réponses, dans l’espoir « d’aider » les candidats.
Ce phénomène prend de l’ampleur au niveau national avec le développement des outils technologiques. En effet, malgré l’interdiction des téléphones portables en salle d’examen, certains élèves parviennent à utiliser des dispositifs technologiques avancés, tels que des lunettes ou des montres connectées, pour prendre en photo les sujets et les publier en ligne au moment de la distribution des copies par le personnel, comme l’a souligné dans un entretien à « L’Opinion », le directeur de l’Académie régionale d’éducation et formation de Casablanca-Settat, Mohamed Dib.
Crise de l’école ou déclin des valeurs ?
Le jeudi 29 mai 2025, à Agadir, deux candidats ont été arrêtés en flagrant délit de triche à l'aide d'équipements électroniques sans fil connectés à des réseaux de communication. Par ailleurs, l'enquête a permis de découvrir un appartement où deux enseignants du privé et deux étudiants universitaires fournissaient, contre rémunération, les réponses aux examens. À Al Hoceïma, un individu, soupçonné de gérer des groupes WhatsApp destinés à transmettre des réponses moyennant des virements financiers, a également été interpellé.
La neutralisation de ces réseaux de triche ne fait, cependant, pas l’unanimité. Interrogés par les médias à la fin des épreuves, certains élèves n’ont pas caché leur frustration, affirmant que l’examen était particulièrement ardu. Pour eux, l’échec de leurs tentatives de fraude s’ajoute à un sentiment d’injustice face à une épreuve jugée hors de portée.
Ainsi, la triche semble désormais perçue par certains élèves comme un droit légitime pour obtenir le précieux sésame, et non plus comme une pratique illégale. Cette réalité préoccupante demeure un signal d’affaiblissement de valeurs fondamentales telles que l’honnêteté, le mérite et l’effort, au profit d’une banalisation du mensonge et de la fraude, contribuant à une inquiétante perte de repères moraux.
D’où la nécessité de réactiver le rôle fondamental de l’école et de la famille dans l’éducation aux valeurs, telles que l’intégrité, la responsabilité, le respect des règles et le sens de l’effort, selon Mohamed Guedira, Professeur universitaire, expert en politiques éducatives et ingénierie des compétences.
« Echec » des programmes scolaires…
De plus, l’expert critique la représentation de l’examen dans le système éducatif. « Au fil du temps, ce rite de passage, qui devrait initialement symboliser l’évaluation des acquis, est devenu une épreuve redoutable génératrice d'anxiété. Cette pression, qu’elle provienne des attentes parentales, des normes scolaires ou même de la compétition entre pairs, entraîne des inquiétudes qui ternissent l’excitation de l’apprentissage », fait observer Guedira.
Le phénomène de triche à l’examen fait également resurgir le débat sur les programmes scolaires. Jugés chargés, traditionnels voire obsolètes, les programmes scolaires favorisent la mémorisation au détriment de la curiosité et de l’esprit critique, selon Mohamed Guedira, qui appelle à accélérer la révision des curricula par la Commission spécialisée installée en 2024.
Selon notre interlocuteur, la nouvelle réforme doit favoriser l’épanouissement personnel et le développement global des élèves, tout en promouvant des méthodes d’apprentissage plus ludiques, centrées sur l’expérimentation, et sur la stimulation de la curiosité, de la créativité ainsi que de l’esprit critique. Ainsi, la réforme des programmes scolaires apparaît comme l’une des issues les plus attendues pour lutter durablement contre le phénomène de la triche, en redonnant du sens aux apprentissages et en réconciliant les élèves avec l’école.