Le Maroc entre au club des armées les plus puissamment dotées en artillerie. Ainsi, les Forces Armées Royales sont placées au 20ème rang des meilleures artilleries au monde, selon un récent classement publié par le site américain Insider Monkey, spécialisé dans les classements internationaux dans différents domaines. Dans ce rapport, le Royaume occupe la vingtième position derrière la Pologne et la Corée du Nord.
Naturellement, la crédibilité de ce genre de classements, comme de tous les indices de puissance militaire, repose sur les données et les critères sur lesquels il est fondé. En l'occurrence, ce classement prend en compte le nombre d’unités d’artillerie exploitées, dont l’artillerie automotrice, l’artillerie tractée et les projecteurs de roquettes. Ce à quoi s’ajoutent les capacités technologiques et l’ampleur des stocks, y compris la partie obsolète.
Pour une meilleure précision, Insider Monkey intègre dans son évaluation l’indice mondial de puissance de feu 2024 et celui de l’innovation 2023 de l’OMPI. Seuls les pays dotés de plus de 500 unités d’artillerie ont été sélectionnés avant d’être criblés en fonction des critères susmentionnés.
À en croire la même source, l’Armée marocaine serait dotée de 565 pièces d’artillerie automotrice, 306 pièces d’artillerie tractées et 208 lance-missiles. Cependant, contentons-nous du constat plus que des chiffres puisque nul classement, quoiqu’il soit rigoureux, ne saurait refléter les véritables dotations des armées vu la confidentialité qui les entoure.
Résultat d’une modernisation continue
Si on peut retenir une chose certaine de ce document, c’est le saut qualitatif de l'artillerie royale qui a été remarquablement modernisée, ces dernières années, pour s’adapter aux enjeux de la guerre moderne. Quoi qu’elle ait pu paraître désuète, compte tenu de l’essor de la dissuasion nucléaire et des armes balistiques, l'artillerie, au sens classique du terme, est restée centrale dans les conflits du 21ème siècle comme on en s’aperçoit dans la guerre russo-ukrainienne où l’artillerie est massivement utilisée dans un conflit qui a vite basculer vers la guerre de position.
Les stratèges des FAR en sont pleinement conscients. Raison pour laquelle le Royaume a, en l’espace de quelques années, multiplié les contrats avec une priorité accordée aux armements de pointe ayant fait leur preuve sur les fronts des conflits modernes. Pas la peine de creuser plus profond. Les exemples les plus récents sont nombreux. En témoigne le contrat des lance-missiles américains HIMARS, qui a été approuvé par l’Administration de Joe Biden en attendant l’aval du Congrès. Rares sont les acquisitions militaires qui ont été autant médiatisées aussi bien au Maroc qu’à l’étranger.
Les formes militaires y ont attaché beaucoup d’importance. Les FAR en ont acheté 18 pièces avec 40 missiles ATACMS, 36 ogives alternatives M30A2 et 36 M31A2 systèmes GMLRS. Le choix des HIMARS s’impose de lui-même. Car il s’agit d’armes de pointe de l’OTAN qui ont fait des ravages en Ukraine où elles ont été d’une redoutable efficacité dans les contre-offensives victorieuses de l’Armée ukrainienne, surtout à Kherson.
Les FAR en feront l’avant-garde de leurs lance-missiles multiples aux côtés des systèmes israéliens PULS, acquis en 2023 auprès du constructeur israélien Elbit Systems. Considéré comme l’équivalent des HIMARS, ce système d’artillerie a des capacités balistiques d’une portée de 300 km.
Il se distingue par sa haute technologie et sa forte précision au regard des différents projectiles téléguidés qu’il peut tirer. En parallèle, cet élan de modernisation a touché également la défense anti-aérienne avec l’arrivée des batteries françaises MICA en 2022 et les systèmes anti-missiles israéliens Barack-MX.
Des acquisitions de taille pour l’Armée royale, laquelle a pu redresser le rapport de force au niveau régional sachant que le voisin de l’Est est doté des fameux missiles balistiques Iskander et qui peuvent constituer une menace majeure. Pour compléter le décor, l’arrivée probable des missiles Patriot, en cas d’assentiment du Congrès américain, pourrait faire du Royaume l’un des cieux les plus sécurisés dans la région.
Même au niveau des canons, les FAR ont augmenté leur puissance de frappe en achetant les fameux Caesar construits par Nexter. Comme les HIMARS, ces canons automoteurs ultra-mobiles se sont distingués sur le front russo-ukrainien avec une précision millimétrique redoutable.
Un impératif stratégique
La modernisation de l’artillerie était un impératif stratégique et une nécessité indispensable pour l’Armée qui accusait un retard en la matière, il y a quelques années, vu le vieillissement de son arsenal. Force est de constater qu’avant les contrats susmentionnés, les FAR se contentaient de quelques systèmes chinois tels que Sky-Dragon et des missiles américains sol-air MIM-72.
Autrement dit, les FAR comptent poursuivre cet élan de modernisation de la puissance de feu de leur artillerie. C’est pour cela que le Commandant de l’artillerie royale, le général Mohammed Benouali, s’est rendu en Israël en février 2023 pour observer les dernières technologies de ce pays en la matière. D’ailleurs, on parle de plus en plus, souvent, des fameux parapluies anti-missiles « Dôme de fer » sans que cet éventuel contrat ne soit véritablement sur la table des négociations.
Un impératif stratégique
La modernisation de l’artillerie était un impératif stratégique et une nécessité indispensable pour l’Armée qui accusait un retard en la matière, il y a quelques années, vu le vieillissement de son arsenal. Force est de constater qu’avant les contrats susmentionnés, les FAR se contentaient de quelques systèmes chinois tels que Sky-Dragon et des missiles américains sol-air MIM-72.
Autrement dit, les FAR comptent poursuivre cet élan de modernisation de la puissance de feu de leur artillerie. C’est pour cela que le Commandant de l’artillerie royale, le général Mohammed Benouali, s’est rendu en Israël en février 2023 pour observer les dernières technologies de ce pays en la matière. D’ailleurs, on parle de plus en plus, souvent, des fameux parapluies anti-missiles « Dôme de fer » sans que cet éventuel contrat ne soit véritablement sur la table des négociations.