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Culture

Art : Pendant la trêve, la guerre continue


Rédigé par Sina M. le Dimanche 15 Août 2021



Eugène Delacroix, Juive de Tanger.
Eugène Delacroix, Juive de Tanger.
Depuis l’apparition de ce maudit virus et les mesures sanitaires que sa virulence a engendré, la culture attendait des annonces d’allègements de la part des autorités. Après la fermeture de toutes les activités sollicitant rassemblements autour de créations où l’art revendiquait simplement son droit de continuer d’exister, l’étau commençait à se desserrer, donnant naissance à toutes sortes d’approches : évènements en distanciel, en virtuel ou en mode hybride. Les sérieuses galeries d’art ont dû improviser, faisant revivre des projets mis en veilleuse depuis le premier confinement, s’accommodant des horaires des différents couvre-feux, organisant des visites en respectant les mesures sanitaires.

Les festivals de cinéma se sont également pliés à ces règles inédites, réseaux sociaux et plateformes numériques prenant le relais du présentiel. Le théâtre, lui, a dû vivre une expérience ubuesque. Les troupes ayant bénéficié de l’aide à la production de leurs pièces par le ministère de la Culture étaient sommées de se produire dans des espaces vides, sans public aucun. Les salles de cinéma, restées longtemps fermées, n’ont reçu que timidement du monde après réouverture.

Pour les besoins vitaux (publicités et sponsorings) des deux chaînes de télévision en prévision du ramadan, les tournages de séries et autres productions ont pu être autorisés. Les projets internationaux ont également repris le chemin du Maroc sous contrôles et conditions.

Bref, un brouhaha d’incompréhensions s’est abattu sur la ligne à suivre pour un secteur vital, la culture. Aujourd’hui, avec l’inquiétante augmentation des cas de contaminations et du nombre de décès liés au relâchement face à la pandémie, le secteur souffre de nouveau. Annulations, reports, voire fermetures s’enchaînent : le festival d’Oujda traitant de cinéma et d’immigration tait sa 9e édition, le Théâtre National Mohammed V suspend ses activités… en attendant des jours meilleurs.

En revanche, le Musée Mohammed VI d’art moderne et contemporain garde le sourire en annonçant sa ferme intention de maintenir les portes ouvertes de ses différents espaces d’expositions. Le virus s’écrase assurément devant les belles réalisations de Delacroix, les surprenantes pièces africaines ou encore le round-up de la nouvelle génération d’artistes marocains.

D’ici «les jours meilleurs», nous n’excluons pas une bifurcation par des sentiers désolants. Espérons que la culture et ses différents intervenants soient traités comme les seuls acteurs d’un présent dont le quotidien -confiné ou pas- pourra continuer à faire rêver.
 
Sina M.







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