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Apres corona : la chine, l’inde et les relocalisations ?


Rédigé par Samir Belahsen le Vendredi 29 Mai 2020

L’Inde et la Chine ont des relations depuis plus de 2 000 ans. En 1950, l’Inde a mis fin à ses liens avec Taïwan et a reconnu la jeune république populaire.



Dr Samir BELAHSEN
Dr Samir BELAHSEN
La Chine (1 400 050 000 habitants en 2019) et l’Inde ( 1 368 163 000 ) sont les deux pays les plus peuplés du monde. Leurs taux de croissance en 2018 étaient de 5,1% pour l’Inde et de 6,0 % pour la Chine.
 
La guerre de 1962, due à un différend frontalier et à l’exil du Dalai Lama en Inde. Ce n’est qu’en avril 2005, qu’un accord est intervenu sur ce différend mais cet accord n’a pas arrêté les tensions et quelques escarmouches sur cette zone des Himalaya. La Chine a toujours revendiqué la région du fleuve Galwan au Ladakh.
 
Alors que signifient ces bruits de bottes ?
 
Ce sont quand même quelques 10 000 soldats de l’armée populaire qui seraient mobilisés sur la frontière. 
 
L'Inde aurait des atouts, des appétits et des plans pour constituer une sérieuse alternative manufacturière à la Chine. L’Inde voudrait profiter des relocalisations imaginées par de grandes entreprises Américaines et devenir un acteur considérable dans les chaines d’approvisionnement globales.
 
Le 12 mai, le premier ministre Indien le déclarait clairement. En parallèle, l'administration indienne aurait approché un millier d’entreprises cibles à la recherche de nouveaux sites de fabrication.
Pour l’Inde, la guerre des relocalisations a déjà commencé. Ce ne sont plus des opportunités à étudier mais un sérieux projet industriel. 30 milliers d’hectares seraient affectées à cette opération selon certaines sources. Plusieurs États de la fédération seraient en concurrence.
 
L’Inde en a fortement besoin. Selon le FMI, elle devrait être l’une des seules grandes puissances, avec la Chine, à terminer l’année 2020 avec un taux de croissance positif de son PIB mais avec un ralentissement brutal et sans précédent. Le taux de croissance passerait à 1,9% en 2020 en étant optimiste quant aux suites du Covid19. Alors ces bruits de bottes plutôt Chinois seraient-ils la suite « normale » des escarmouches « habituelles » ou bien un sérieux rappel à l’ordre ?

Nous pensons que la Chine ne commettra jamais l’erreur d’aller trop loin dans ce conflit frontalier, sa gestion des crises frontalières antérieures 2008 et 2017 nous permet de le penser. L’Inde n’a aucun intérêt à glisser vers un conflit plus couteux. La guerre ne serait donc que de nature économique. Il va de soi que cela suppose qu’il n’y ait aucune pression étrangère.  Les dernières déclarations du président Macron, posent la question de l’évolution des relocalisations.

Connaitra-t-on une nouvelle carte des chaines d’approvisionnement globales et pourra-t-on en profiter ?
Et enfin que faisons-nous pour ne pas en être les victimes ?
 
Dr Samir Belahsen



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