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Algérie : Tebboune indésirable au sommet arabe de Riyad


Rédigé par Hichem ABOUD le Lundi 15 Mai 2023

A quelques jours de l’ouverture de la 32ème conférence au sommet de la ligue arabe qui s’ouvre le 19 mai prochain, le président algérien a reçu le mardi 10 mai, le ministre saoudien des affaires étrangères, le prince Fayçal bin Farhan Al Saoud. L’objet de la visite du ministre saoudien portait sur une question très importante aux yeux du royaume saoudien qui tient énormément à la réussite du sommet arabe.



Contrairement à ce que voulaient le faire entendre les autorités algériennes, le ministre saoudien ne s’était pas rendu à Alger pour remettre au président algérien l’invitation de participation au sommet de Riyadh. Cette dernière a été remise par un autre canal. Celui de l’ambassadeur du royaume à Alger au ministères algérien des Affaires étrangères.

Selon une source proche du cercle présidentiel algérien, le prince Fayçal Bin Farhane Al Saoud a été envoyé spécialement pour faire entendre au président algérien que le roi Selmane ne souhaiterait pas voir régner sur le sommet de Riyadh un esprit belliqueux ou la moindre animosité entre les participants et particulièrement les chefs des Etats présents. L’allusion est claire. C’est la position du pouvoir d’Alger à l’encontre de son voisin Marocain. Il est hors de question, pour le roi Selmane de voir Tebboune grimacer ou gesticuler hostilement en présence du roi Mohamed VI si ce dernier serait parmi les présents.

Il est à rappeler que seuls l’Algérie et le Maroc, deux pays membres de la ligue arabe n’entretiennent pas de relations diplomatiques. Ces dernières ont été rompues à l’initiative d’Alger le 24 août 2021 à l’issue de la tenue d’une réunion du Haut Conseil de Sécurité qui avait décrété, par la même occasion, la fermeture de l’espace aérien algérien à tout aéronef immatriculé au Maroc. Une rupture des relations agrémentée régulièrement par des messages belliqueux relayés par la presse officielle algérienne à l’adresse du Maroc. Un bellicisme qui va jusqu’à empêcher la sélection nationale marocaine de football de participer au championnat d’Afrique des nations des moins de 23 ans.

Sans proposer une médiation pour ne pas essuyer un refus de plus qui toucherait à l’orgueil saoudien, le prince Fayçal a exprimé le vœu de voir les deux délégations algérienne et marocaine s’entretenir en marge des travaux du sommet pour aplanir les différends qui enveniment les relations entre les deux pays. Comme à ses habitudes, le président algérien a nié l’existence d’un quelconque contentieux du côté algérien. Il a, cependant, insisté sur la menace israélienne sur l’Algérie engendrée par la normalisation des relations entre le Maroc et Israël. Ce à quoi, le ministre saoudien a répondu que le royaume saoudien parviendrait à obtenir un engagement marocain officiel si la partie algérienne acceptait d’entamer des pourparlers avec son voisin.

N'étant pas maître de la décision, comme l’était par ailleurs son prédécesseur Andelaziz Bouteflika, l’actuel locataire du palais d’El-Mouradia s’est engagé à de son mieux pour assurer la réussite du sommet de Riyadh. Un engagement insignifiant aux yeux des Saoudiens dans la mesure où Tebboune n’avait pas encore reçu l’invitation de participation. Il est insignifiant, aussi, dans la mesure où le pays organisateur tient aux actes et non pas aux paroles pour assurer le succès de la rencontre. C’est ce qu’il a, déjà, réussi à faire en étant le maître d’œuvre du retour de la Syrie dans le giron arabe sur des bases sérieuses avec des conditions bien précises que Damas a bien voulu accepter.

Dans leur for intérieur, les Algériens ont bien compris le message de l’émissaire saoudien mais ne semblent pas céder un pouce sur leur position hostile à l’encontre du Maroc. Il y va de la survie d’un régime qui se nourrit des menaces imaginaires et de l’existence d’ennemis internes et externes pour détourner l’attention du peuple algérien des véritables problèmes qui rongent un pays jeune et riche gouverné par une gérontocratie qui l’a rendu pauvre par son incapacité à gérer des richesses que par la gabegie, la corruption et le vol. Pour preuve le nombre de généraux, de chefs de gouvernement et de ministres condamnés à de lourdes peines de réclusion.