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Algérie : La France sacrifie les moines de Tibhirine sur l’autel d’une amitié turbulente


Rédigé par Hichem ABOUD Mercredi 30 Août 2023

Le renvoi du général à la retraite Khaled Nezzar devant le Tribunal Pénal Fédéral suisse a réveillé pas mal de souvenirs de la guerre civile qui avait ravagé l’Algérie dans les années 90’. Entre autres souvenirs qui remontent à la surface celui de l’assassinat des moines de Tibhirine



Algérie : La France sacrifie les moines de Tibhirine sur l’autel d’une amitié turbulente
Dans la nuit du 26 au 27 mars 1996, sept moines trappistes du monastère de Tibhirine dans la région du Titteri, pas loin de Médéa, sont enlevés et seront séquestrés durant plusieurs semaines. Deux mois, plus tard, soit le 21 mai, un communiqué des Groupes Islamiques Armés (GIA) annonce leur assassinat.

Attribuer l’assassinat aux GIA était et demeure peu convaincant. Surtout lorsque les services secrets algériens se mêlent de manière grotesque en cherchant à cacher les corps décapités et dont les têtes avaient été découvertes une semaine plus tard (le 30 mai) à 4 km de la ville de Médéa. Ils lestent les cercueils des moines avec du sable dans le but d’entretenir l’illusion. Le subterfuge est vite découvert et cela a fini par renforcer la conviction que les trappistes du monastère de Tibhirine sont victimes du Département du Renseignement et sécurité que dirigeait le général Mohamed Mediène plus connu sous le nom de Tewfik. La thèse est renforcée par les aveux de plusieurs anciens agents, des années plus tard. Le nom du commanditaire de l’opération revient souvent dans plusieurs témoignages est celui du commandant Mehenna Djebbar, alors chef du Centre principal opérationnel de la 1ère Région Militaire. Aujourd’hui, il est général major, Directeur Général de la Documentation et de la Sécurité Extérieure, après un passage par la case prison en 2019 pour « enrichissement illicite ».

Aujourd’hui, le général major Mehenna est l’interlocuteur principal des services secrets français dans le cadre de la coopération bilatérale entre les deux pays. Et ses homologues français n’osent jamais évoquer les moines trappistes lorsque le général algérien leur réclame l’extradition des opposants algériens exilés en France. Ils ne s’opposent même pas à ce que les réseaux des services algériens agissent dans l’impunité totale dans leurs tentatives d’enlèvement et d’assassinat des opposants algériens. L’on ne peut s’empêcher de s’interroger sur ce laxisme français qui laisse agir les services secrets algériens, à leur guise, sur le territoire français et mettent aux oubliettes sept de leurs concitoyens assassinés de manière odieuse. Tout ça pour gagner la sympathie d’un régime algérien aussi versatile qu’instable et l’amitié tant recherchée par les Français demeure une chimère bien entretenue à dessein.








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