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Algérie :Amnesty International dresse un tableau noir sur la situation des droits humains


Rédigé par S.K. Vendredi 9 Avril 2021

Dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde en 2020/21, l'ONG de défense des droits humains, Amnesty International, a dressé un tableau noir de la situation des droits humains en Algérie, dénonçant les violations commises durant l’année 2020 par l’Etat algérien.



Algérie :Amnesty International dresse un tableau noir sur la situation des droits humains
"Cette année encore, les autorités ont arrêté et poursuivi en justice des manifestants pacifiques, des journalistes, des militants et des citoyens qui n’avaient fait qu’exercer pacifiquement leurs droits à la liberté d’expression et de réunion pacifique, dans le cadre du mouvement de protestation de grande ampleur connu sous le nom de Hirak", a affirmé Amnesty International dans son rapport annuel sur la situation des droits humains dans le monde en 2020/21.

L’ONG internationale a dénoncé les pouvoirs publics algériens pour avoir utilisé la pandémie de COVID-19 comme prétexte pour multiplier les arrestations de militants, de journalistes et de blogueurs et blogueuses qui critiquaient les autorités en ligne, s’appuyant dans la plupart des cas sur des dispositions du Code pénal pour engager des poursuites à leur encontre.

Au volet de l’indépendance de la justice, Amnesty International a affirmé que la nouvelle Constitution ne supprimait pas le contrôle de l’exécutif sur le pouvoir judiciaire et ne garantissait toujours pas l’indépendance de la justice, citant à cet égard le cas du procureur ayant fait l’objet d’une mutation après avoir plaidé en faveur l’acquittement de seize manifestants pacifiques.

Pour l’ONG internationale, la nouvelle constitution algérienne "ne répond pas aux normes internationales et régionales des droits humains, dont certaines dispositions sont incompatibles avec les obligations internationales qui incombent à l’Algérie aux termes de la charte africaine des droits de l’Homme et des peuples et du pacte international relatif aux droits civils et politiques".

La directrice d’Amnesty Algérie, Hassina Oussedik, s’est également attardée sur les allégations de torture et autres mauvais traitements qui ont défrayé la chronique ces dernières semaines non sans provoquer un tollé au sein de l’opinion publique.

L’ONG dit avoir recueilli des informations concernant les cas d’au moins trois militants arrêtés et placés en détention qui "auraient été torturés ou auraient subi de mauvais traitements". Sur cette question, Oussedik a appelé les autorités à rendre les conclusions des enquêtes sur ces cas et que soient traduits devant la justice les auteurs présumés.

Au chapitre de la liberté de la presse, le document d’AI a relevé plusieurs atteintes, notamment le blocage de l’accès à plusieurs sites d’information, en 2020, ayant publié des articles sur la pandémie de Covid-19 et les manifestations pacifiques.

Durant l’année 2020, la pandémie de Covid-19 a aggravé les risques déjà importants auxquels se heurtent de nombreuses femmes en Algérie, regrette la directrice d’AI Algérie, en rappelant qu’au moins 54 féminicides ont eu lieu en 2020 et 14 depuis le début de l’année 2021.

"Au moins 6.782 femmes ont été victimes de violences en 2020, selon les chiffres de la Police judiciaire. Les organisations de défense des droits des femmes ont souligné que les statistiques officielles sur les cas de violences contre les femmes étaient largement en dessous de la réalité", a estimé le rapport, qui a appelé le gouvernement à "agir de toute urgence" pour renforcer les services d’aide aux femmes victimes de violences.