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International

Al Qods : 54 ans d’annexion et de passivité internationale


Rédigé par Ali BENDADA Lundi 28 Juin 2021

Dimanche 27 juin constitue la date limite impartie par Tel-Aviv aux familles palestiniennes, à Silwan, pour évacuer leurs foyers condamnés à la démolition. Le 27 juin est aussi le 54ème anniversaire de l’annexion de la ville d’Al Qods.



Le délai imparti par l’occupation israélienne pour démolir les maisons des habitants d’Al Qods dans le quartier d’Al-Bustan de Silwan, attenante à la mosquée d’Al-Aqsa, a expiré dimanche. L’occupation avait donné aux familles du quartier 21 jours, se terminant dimanche, pour démolir leurs maisons ou les démolir et infliger aux habitants une amende du coût de la démolition.

Le quartier d’Al-Bustan s’étend sur 70 ares et est habité par 1550 âmes. Depuis 2005, les autorités israé- liennes cherchent à démolir ses plus de 100 maisons, sous prétexte de construire un jardin à sa place. Cependant, les familles du quartier se sont engagées dans des affrontements avec les forces d’occupation pour empêcher cela.

En novembre 2004, la municipalité d’occupation d’Al Qods a décidé de démolir les maisons des habitants dans le quartier d’Al-Bustan pour motif de défaut de permis, et au début de l’année suivante, elle a commencé à distribuer des ordres pour le faire, et au cours de la même année, elle a démoli les maisons de deux familles.

Une annexion jamais reconnue mais toujours là

Avant-hier dimanche, marquait le 54e anniversaire de l’annexion de la partie orientale d’Al Qods, occupée en 1967. Le 27 juin 1967, la Knesset a approuvé un projet de Résolution « pour annexer Al Qods » à l’entité israélienne, qui a continué à judaïser la ville sainte depuis lors. Une annexion que la communauté internationale n’a jamais reconnue mais qui a toujours fait preuve de passivité face aux exactions israéliennes contre la ville sainte et ses habitants palestiniens.

L’occupation israélienne n’a eu de cesse de transgresser les lois internationales concernant le statut de la ville d’Al Qods, car la Résolution Émirats arabes unis ne jouissait pas d’une légitimité internationale, et au contraire, les Nations Unies ont publié un certain nombre de Résolutions, appelant Israël à exclure la partie orientale d’Al Qods occupée en 1967 de ses décisions administratives. Malgré cela, l’occupation a continué à étendre son contrôle sur Al Qods occupée, et a imposé une nouvelle réalité de la politique de déplacement et de judaïsation.

La dernière administration américaine, dirigée par Donald Trump, a encouragé l’occupation israélienne dans ses projets «coloniaux». Cet anniversaire intervient à la lumière des efforts continus du gou- vernement israélien pour annexer davantage de terres palestiniennes à sa souveraineté, car il a l’intention d’annexer plus de 30% de la Cisjor- danie occupée début juillet.

Déplacement des Palestiniens et judaïsation d’Al Qods

Au cours de son occupation de la ville de Al Qods et de sa partie orientale, l’occupation a délibérément évacué ses quartiers de résidents palestiniens. Après la fin de la guerre de juin 1967, et jusqu’à la fin du même mois, environ 4000 Arabes ont été déplacés d’Al Qods, selon des références historiques.

À cette époque, Israël a commencé à établir une série de colonies et de quartiers résidentiels pour les Juifs dans la ville d’Al Qods, dans un plan de judaïsation de la ville. Selon les références historiques, ces raisons se résument  à  « perturber l’équilibre relatif entre le nombre de Juifs et d’Arabes dans la ville, et empêcher les contacts géogra- phiques entre les Arabes d’Al Qods et les Arabes des régions voisines ».

Jusqu’en septembre 1967, le nombre de Palestiniens contraints de fuir la ville d’Al Qods atteignait environ 23.000. A cette époque, le nombre de Juifs à Al Qods s’élevait à environ 250.000 colons, pour atteindre aujourd’hui environ 600.000.

Au cours de l’année 2020, l’occupation a doublé le nombre de colons et d’unités de colonisation à Al Qods, et prévoit d’augmenter le nombre à un million et 200.000 colons d’ici 2030.

Actuellement, le nombre de Palestiniens vivant dans la ville de Al Qods, dans ses parties est et ouest, est d’environ 349.000 et 600, ce qui représente 38 % de la population de la ville. En vertu de l’Accord de Wadi Araba (l’accord de paix jorda- no-israélien de 1994), la Jordanie conserve son droit de superviser les affaires religieuses à Al Qods.

Sheikh Jarrah et Silwan : la résistance

L’occupation israélienne déplace systématiquement les habitants d’Al Qods, la dernière en date étant les tentatives en cours de déplacer les habitants du quartier de Sheikh Jarrah, du quartier de Silwan et d’autres. Pendant des années, les habitants de Sheikh Jarrah et de Silwan ont mené des batailles ju- diciaires pour établir leur droit à exister sur leurs terres, au milieu des tentatives de l’occupation de les judaïser en les remplaçant par des colons.

Selon un expert en affaires de colonisation et chercheur de terrain, le ciblage de Silwan vient du fait qu’il constitue un rempart protec- teur des flancs sud et sud-est de la mosquée Al-Aqsa, soulignant que le véritable objectif de la judaïsa- tion de Silwan est d’éloigner les habitants palestiniens de leurs mai- sons, en particulier celles autour de la mosquée bénie d’Al-Aqsa.
 
Ali BENDADA

Poursuite des manifestations en Cisjordanie

Les manifestations se sont poursuivies dans les villes palestiniennes de Cisjordanie occupée, après la mort du militant politique Nizar Banat, lors de son arrestation par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne à Al Khalil. Des journalistes, des médias et des organisations de défense des droits humains ont appelé à participer à sit-in lundi, devant le bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies dans le quartier d’Al-Masyun à Ramallah,pour rejeter les attaques contre des journalistes et la restriction de leur travail journalistique.

Ces appels interviennent alors que les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne continuent de restreindre le travail des journalistes, les menacent et les attaquent, et les empêchent de couvrir les manifestations en Cisjordanie condamnant l’assassinat du militant Nizar Banat.

Avant-hier, dimanche, la manifestation de protestation à Ramallah a subi pour la deuxième journée consécutive la répression des services de sécurité affiliés à l’Autorité. Dans un geste répressif, la sécurité de l’Autorité palestinienne a encerclé les journalistes dans le centre de Ramallah, et brisé leurs caméras et leur équipement.



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