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Affaire Omar Raddad : Une enquête occulte de la gendarmerie peut-elle révéler la vérité ?


Rédigé par Anass Machloukh Samedi 21 Mai 2022

La Défense d’Omar Raddad a obtenu l'ordonnance d’un supplément d’informations concernant l’affaire du meurtre de Ghislaine Marchal suite à l'apparition de nouveaux éléments pouvant prouver l’innocence de celui qui a été partiellement gracié par Jacques Chirac. Une enquête occulte de la Gendarmerie datant de 2002 pourrait relancer ce dossier en faveur du franco-marocain.



Le Franco-marocain Omar Raddad est toujours déterminé à prouver son innocence dans l’affaire du meurtre de sa patronne Ghislaine Marchal qui l’employait comme jardinier. Après l’ouverture de son dossier par la Justice, l’avocate chargée de sa défense, Sylvie Noachovitch a plaidé le renvoi de l’affaire à la Cour de révision et de réexamen des condamnations pénales. Raison pour laquelle  elle a livré une nouvelle pièce à conviction, à savoir une enquête de gendarmerie sur ce meurtre dont les détails  n'ont ni été rendus publics, ni communiqués aux parties concernées.  Cette enquête a été révélée par des journalistes d’investigation, selon les déclarations de  l’avocate lors de l’émission “Crimes et Faits divers” de Jean Marc Morandini. 

En 2002, cette enquête a été menée secrètement par des éléments de la gendarmerie française et, selon l’avocate, devrait contenir des pistes sérieuses pouvant conduire aux véritables auteurs du crime et prouver ainsi l’innocence de son client. Dans une déclaration à  France Info, Sylvie Noachovitch, qui défend M. Raddad depuis 2008, a fait part de son indignation que cette enquête soit occultée aussi longtemps. "Cette enquête menée secrètement est un véritable scandale dans la mesure où elle n'a pas été portée à la connaissance des parties", a-t-elle déclaré. 

Selon les déclarations de l’avocate, cette enquête secrète a été ouverte en novembre 2002, sur la base du témoignage d’un informateur crédible. Là où le doute subsiste, c’est le fait que cette enquête soit restée secrète et non versée dans le dossier. Même les officiers de gendarmerie qui ont mené cette enquête ignorent les raisons pour lesquelles elle a été maintenue confidentielle. 

Jeudi 19 mai, à la demande de l’avocate, la Cour compétente a ordonné un supplément d’informations, comme elle l’a annoncé dans un poste sur Twitter. “Un supplément d'information a été ordonné sur tous les éléments apportés par mes soins”, a-t-elle fait savoir, ajoutant que le renvoi est prévu pour le 15 septembre. 

Ce nouveau rebondissement peut totalement relancer cette affaire dans la mesure où les nouveaux éléments apportés par la Défense pourraient pousser la Justice à ordonner une nouvelle instruction criminelle. 

Par ailleurs, Sylvie Noachovitch joue également la carte de l’ADN. Elle a expliqué à France Info qu’elle a présenté à la Justice un rapport d’expertise sur des traces ADN “exploitables”. Il s’est avéré que celles-ci ne correspondent pas à l’identité génétique d’Omar Raddad. Selon la même source, quatre empreintes génétiques de quatre hommes différents ont été retrouvées sur deux portes et un chevron de la scène du crime. 

Cette nouvelle preuve présentée par la Défense a pu servir à la demande d’un supplément d’informations, dont s’est réjouie l’avocate. "La Justice avait besoin d'un fait nouveau pour la révision et ce fait nouveau est la découverte de ces traces d'ADN sur la porte de la cave", a-t-elle précisé. 

Rappelons que l’affaire Omar Raddad remonte à 1991, date du meurtre de Ghislaine Marchal dans sa demeure La Chamade. Une phrase devenue célèbre par la suite était laissée inscrite  en sang sur le lieu du crime : “Omar m’a tuer”. Le jardinier a été ensuite condamné par la Cour d’Assises des Alpes maritime à dix-huit ans de réclusion criminelle, avant qu’il ne soit gracié par le président Jacques Chirac, le 4 septembre 1998. Malgré cette grâce présidentielle, Omar Raddad est toujours coupable aux yeux de la Justice française. Pour cette raison, il a continué son combat judiciaire pour obtenir un acquittement et une annulation du jugement initial. 

Son ancien avocat, Jacques Vergès, avait introduit,  le 25 juin 2001, une requête en révision auprès de la Chambre criminelle de la Cour de Cassation. Elle a été rejetée le 20 novembre 2002. Sylvie Noachovitch tente de réussir là où son prédécesseur a échoué. 











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