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International

Accord de cessez-le-feu russo-turc

Syrie


Samedi 7 Mars 2020

Un cessez-le-feu a été conclu entre Poutine et Erdogan. Entré en vigueur vendredi, l’accord tiendra-t-il ou restera-t-il lettre morte ?



Accord de cessez-le-feu russo-turc
L’accord annoncé par la Russie et la Turquie sur un cessez-le-feu dans le nord-ouest de la Syrie est entré en vigueur vendredi, en vue de mettre un terme aux combats intenses qui ont provoqué une catastrophe humanitaire et fait craindre un affrontement entre leurs armées.

Le président russe Vladimir Poutine et son homologue turc Recep Tayyip Erdogan ont annoncé plus tôt, lors d’une conférence de presse commune au Kremlin, ce cessez-le-feu à partir de minuit vendredi (22H00 GMT), une décision intervenue après une escalade de la violence dans la région d’Idleb.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a émis l’espoir que cet accord de cessez-le-feu mène à «une cessation des hostilités immédiate et durable», tandis que le Conseil de sécurité a prévu une réunion vendredi à partir de 17H00 GMT, à la demande de la Russie.

Moscou a demandé que cette réunion ait lieu à huis clos pour informer les membres du conseil de sécurité sur l’accord de ces-sez-le-feu, a indiqué une source diplomatique a indiqué à l’AFP.

Selon le texte de l’accord, la Russie et la Turquie organiseront à partir du 15 mars des patrouilles communes sur une large portion de l’autoroute M4, un axe crucial pour Damas, traversant la région syrienne d’Idleb. Ce sera la première fois que Russes et Turcs patrouilleraient ensemble dans cette zone.

Une zone tampon de 12 Km de large

Moscou et Ankara ont aussi prévu de mettre en place un «couloir de sécurité» de six kilomètres de profondeur de part et d’autre de cet axe, soit une zone tampon de 12 kilomètres de large au total. Les paramètres définissant cette zone seront définis sous sept jours, selon le texte.

L’accord est censé mettre un terme à des semaines d’intenses combats autour d’Idleb, l’ultime bastion des rebelles et des jihdistes dans le nord-ouest de la Syrie où la Turquie est intervenue contre les forces syriennes soutenues par la Russie.

Selon le ministère turc de la Défense, deux soldats turcs ont été tués par les forces syriennes à Idleb, quelques heures avant l’entrée en vigueur du cessez-le-feu.

Le ministère turc a ajouté tôt vendredi que des drones armés turcs avaient «neutralisés» 21 militaires du régime syrien dans des tirs à 16H00 locales jeudi, en riposte aux 34 soldats turcs tués le wee-kend dernier.

«Notre objectif est d’éviter que la crise humanitaire n’empire», a déclaré Erdogan à Moscou, prévenant toutefois que son pays «se réserve le droit de répliquer de toutes ses forces et partout à toute attaque du régime» de Damas.

S’exprimant avant son homologue turc, Poutine avait émis l’espoir que ce texte serve de «base solide pour mettre un terme aux combats dans la zone de désescalade d’Idleb» et pour «stopper les souffrances de la population civile».

Désillusion chez les déplacés

Parmi la population, certains déplacés d’Idleb ont affirmé avoir été déçus par l’accord. «Nous vivions dans l’espoir de revenir chez nous», a déclaré à l’AFP Mouawiya Agha, un père de quatre enfants, en allusion à la résistance farouche opposée ces derniers jours par les insurgés, appuyés par Ankara.

«Cet accord a douché nos espoirs», a ajouté cet homme de 33 ans, originaire de ville de Sarmine dans le sud d’Idleb, reconquise par les forces du régime.

«Je ne pense pas que cet accord fera long feu. Il finira comme ceux qui l’ont précédés», poursuit-il, en référence notamment à l’accord russo-turc conclu en 2018 pour éviter une offensive d’envergure à Idleb et resté lettre morte.

L’intensification des combats à Idleb avait abouti à des tensions diplomatiques entre la Russie, un allié du régime syrien, et la Turquie, qui appuie les rebelles, faisant planer un risque d’affrontement direct entre ces deux pays qui se sont imposés en tant que principaux acteurs internationaux dans le conflit syrien.

La Turquie, qui accueille déjà 3,6 millions de Syriens sur son sol, a réclamé mercredi un soutien européen aux «solutions politiques et humanitaires turques en Syrie», indispensable selon elle pour mettre en place une trêve et régler la crise migratoire.



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