Juif de confession, Marocain de tout son être, Sion Assidon est né à Safi en 1948. Il a grandi dans un pays de lumière et de poussière, où le bleu de l’océan se mêle aux ocres. Parti en France pour étudier les mathématiques, il y rencontre les idées qui façonneront son âme : Marx, l’utopie de l’égalité, le feu de l’engagement. Lorsqu’il revient à son pays en 1967, il ne cherche ni honneur ni gloire, seulement il milite pour la justice et la dignité.
Il rejoint le Mouvement 23 mars, militant pour la démocratie et les droits humains, et en 1972, sa fidélité à ses principes le conduit en prison. Douze années d’ombre et de silence. Mais la prison n’a pas étouffé sa lumière ; elle l’a concentrée, forgée, rendue plus claire, plus douce et plus implacable à la fois.
À sa sortie, il ne se retire pas dans l’ombre mais fonde Transparency Maroc en 1996, affrontant la corruption et l’injustice avec une obstination tranquille. Et puis il y a la Palestine, cette cause qui est devenue sa seconde patrie, son combat moral, son appel permanent à la conscience. Rare sont les juifs marocains qui osent s’élever ainsi pour elle, et c’est peut-être cela qui fait de lui un héros discret, un homme dont le courage n’avait besoin ni de fanfares ni de titres. Il n’aura jamais cessé de parler, d’agir, de témoigner, jusqu’à son dernier souffle, exigeant la justice là où elle est niée, défiant la peur par la droiture. Son cercueil, entouré de kéfiyés palestiniennes, raconte mieux que mille discours la force de sa fidélité. Rare sont ceux qui osent allier leur identité à une cause si grande, et le courage de Sion Assidon n’est rien d’autre que de l’héroïsme. Dans une de ces vidéos, il exige que les marocains de confession juive résidents en Israël qui auraient participé aux massacres à Gaza, qu'ils soient arrêtés à leur arrivée au Maroc.
Et dans ce cortège silencieux, ponctué de chuchotements et de recueillement. Dans ce mélange de larmes retenues et de respect, on entend l’écho d’une autre voix : celle du roi Mohammed V, face à l’occupant Français qui demandait les juifs du Maroc pour les livrer aux nazis. « Au Maroc, il n’y a pas de juifs, il n’y a pas de musulmans, il n’y a que des Marocains. » Cette phrase résonne ici, dans ce moment suspendu, comme un souffle de vérité, une lumière que rien ne peut éteindre.
Sion Assidon s’en est allé, mais sa vie reste. Elle demeure dans les cœurs de ceux qui ont vu sa droiture, sa fidélité à ses principes, et son amour pour la justice. Elle demeure dans cette image unique et bouleversante, un homme entouré de centaines de Marocains, un symbole de fraternité et de courage. Au-delà des différences, il y a l’homme, debout, qui regarde le monde avec lucidité et tendresse, et laisse derrière lui la beauté rare de l’exemple.
Sion Assidon n’est plus, mais il habite encore le pays et les cœurs. Dans le souffle du vent, dans la chaleur des mains, dans la fidélité des hommes et des femmes qui poursuivent son combat pour la justice, il demeure.
Et tandis que le cercueil descend lentement dans la terre, entouré de centaines de Marocains, la scène devient une méditation, une prière. Sion Assidon n’a pas seulement vécu ; il a enseigné, silencieusement mais puissamment, que la justice et la loyauté transcendent tout, que l’amour pour l’autre ne connaît pas de frontières, et que, parfois, la fraternité la plus pure se révèle dans un simple geste, marcher côte à côte pour un homme qui a su rester debout face aux injustices de son temps.
Il rejoint le Mouvement 23 mars, militant pour la démocratie et les droits humains, et en 1972, sa fidélité à ses principes le conduit en prison. Douze années d’ombre et de silence. Mais la prison n’a pas étouffé sa lumière ; elle l’a concentrée, forgée, rendue plus claire, plus douce et plus implacable à la fois.
À sa sortie, il ne se retire pas dans l’ombre mais fonde Transparency Maroc en 1996, affrontant la corruption et l’injustice avec une obstination tranquille. Et puis il y a la Palestine, cette cause qui est devenue sa seconde patrie, son combat moral, son appel permanent à la conscience. Rare sont les juifs marocains qui osent s’élever ainsi pour elle, et c’est peut-être cela qui fait de lui un héros discret, un homme dont le courage n’avait besoin ni de fanfares ni de titres. Il n’aura jamais cessé de parler, d’agir, de témoigner, jusqu’à son dernier souffle, exigeant la justice là où elle est niée, défiant la peur par la droiture. Son cercueil, entouré de kéfiyés palestiniennes, raconte mieux que mille discours la force de sa fidélité. Rare sont ceux qui osent allier leur identité à une cause si grande, et le courage de Sion Assidon n’est rien d’autre que de l’héroïsme. Dans une de ces vidéos, il exige que les marocains de confession juive résidents en Israël qui auraient participé aux massacres à Gaza, qu'ils soient arrêtés à leur arrivée au Maroc.
Et dans ce cortège silencieux, ponctué de chuchotements et de recueillement. Dans ce mélange de larmes retenues et de respect, on entend l’écho d’une autre voix : celle du roi Mohammed V, face à l’occupant Français qui demandait les juifs du Maroc pour les livrer aux nazis. « Au Maroc, il n’y a pas de juifs, il n’y a pas de musulmans, il n’y a que des Marocains. » Cette phrase résonne ici, dans ce moment suspendu, comme un souffle de vérité, une lumière que rien ne peut éteindre.
Sion Assidon s’en est allé, mais sa vie reste. Elle demeure dans les cœurs de ceux qui ont vu sa droiture, sa fidélité à ses principes, et son amour pour la justice. Elle demeure dans cette image unique et bouleversante, un homme entouré de centaines de Marocains, un symbole de fraternité et de courage. Au-delà des différences, il y a l’homme, debout, qui regarde le monde avec lucidité et tendresse, et laisse derrière lui la beauté rare de l’exemple.
Sion Assidon n’est plus, mais il habite encore le pays et les cœurs. Dans le souffle du vent, dans la chaleur des mains, dans la fidélité des hommes et des femmes qui poursuivent son combat pour la justice, il demeure.
Et tandis que le cercueil descend lentement dans la terre, entouré de centaines de Marocains, la scène devient une méditation, une prière. Sion Assidon n’a pas seulement vécu ; il a enseigné, silencieusement mais puissamment, que la justice et la loyauté transcendent tout, que l’amour pour l’autre ne connaît pas de frontières, et que, parfois, la fraternité la plus pure se révèle dans un simple geste, marcher côte à côte pour un homme qui a su rester debout face aux injustices de son temps.
Mohamed Lotfi
10 Novembre 2025
10 Novembre 2025



















