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Et si la vie des fonctionnaires pouvait être meilleure ?


Rédigé par Saad Jafri Mardi 10 Mars 2020

Lors de la conférence « Digital Act by inwi » consacrée à l’inclusion numérique, Tarik Fadli propose un modèle pour en finir avec la lenteur de la bureaucratie.



Et si la vie des fonctionnaires pouvait être meilleure ?
Passionné par le digital et l’entrepreneuriat, Tarik Fadli est rentré au Maroc en 2007 après un long parcours aux États-Unis, pour se lancer à son propre compte. Après quelques mois seulement, ce jeune geek de Benslimane a fondé sa startup «Algo Consulting Group », opérant dans la transformation digitale. Fervent adepte de la modernisation des procédures administratives, ce jeune entrepreneur propose une plate-forme qui non seulement facilitera la vie des citoyens, mais encore celle des fonctionnaires. Entretien.

- En 2018, SM le Roi Mohammed VI a appelé à l’accélération du processus de digitalisation de l’administration publique. Où en sommes-nous ?

- Depuis le discours de Sa Majesté, il y a eu une dynamique de digitalisation qui s’est instaurée dans plusieurs secteurs, bien au-delà de l’administration publique. Il y a donc plusieurs champions à saluer, qui ont avancé dans le domaine. Ceci dit, si on fait référence au dernier discours de Sa Majesté, il y a toujours une problématique qui s’impose, c’est celle de l’interopérabilité. Aujourd’hui, il y a la création de l’agence du développement digital, qui porte le projet d’interopérabilité, mais moi ce que j’espère c’est que cette agence puisse avoir la confiance du reste des administrations, pour y adhérer et pour qu’elles travaillent ensemble. Ma crainte est qu’on n’a pas encore démontré, en matière de maturité informatique des administrations, qu’on peut réaliser un projet de la sorte. En tout cas, moi je n’ai pas encore ce pressentiment, car il y a une faible interopérabilité entre les systèmes de l’État, et malheureusement celui qui paye le prix, c’est le citoyen. 

- Quels sont les défis qui se présentent devant ce chantier ?

- Ce chantier sera colossal, important, il n’est pas que technique, il est culturel, il est éthique, il comprend également plusieurs dimensions de collaborations. Le défi de ce projet est semblable à celui des autres projets liés à l’administration publique marocaine «comment mieux servir le citoyen ». Il faut donc une approche et un design centré sur la personne physique, qui est le citoyen et la personne morale, c’est-à dire l’administration.

- Ça fait des années que vous travaillez sur le chantier du « e-gov », qu’avez-vous proposé dernièrement pour rendre l’administration plus fluide ?

- Le projet citoyen qui nous tient à cœur, c’est le projet « Wraqi », qui est une plate-forme digitale gratuite pour la dématérialisation durable des services publics, dont le but est d’améliorer les relations entre les administrations, les citoyens et les investisseurs en vue de réduire les coûts et la lenteur des procédures. Aujourd’hui, on est très content de voir une dynamique collective qui se construit autour de ce produit, porté par plusieurs ministères, notamment l’Intérieur, dans des villes pilotes comme Casablanca et Fès. 

- Vous avez déclaré que vous venez tout juste de lancer la phase pilote de Wraqi sur Casa Finance City. Quels sont les services actuellement disponibles ?

- L’idée est de dématérialiser les services les plus utilisés, par exemple les copies conformes, la légalisation des papiers et l’attestation d’habitat que délivre le « Mqadem». Dans l’absolu, notre rêve c’est que chaque citoyen puisse avoir une application dans son téléphone et qui puisse accéder à tous les documents administratifs qui le concerne. En gros, chaque interaction qui se fait à l’administration, puisse être faite depuis le mobile, avec zéro déplacement. Comme ça, nous aurons un citoyen satisfait, car c’est un service rapide et même l’administrateur n’aura plus la même masse de travail. 

- Y a-t-il des entraves d’ordre législatif qui ralentissent ce processus de digitalisation ?

- Le plus grand problème c’est la résistance au changement. Aujourd’hui il y a eu une loi de la signature électronique, qui est claire et nette, mais on attend un dispositif ou un décret ministériel qui dit clairement que la légalisation et les copies conformes vont dorénavant s’effectuer d’une manière électronique pour in citer les agents à ne pas résister. Malgré la loi, les agents disent qu’ils ont besoin d’une loi claire et spécifique. Ça fait maintenant six ans qu’on porte ce projet, je peux vous dire que la résistance que nous avons rencontrée est d’ordre culturel. C’est pour ça que nous demandons de procéder par une approche endogène. 









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