S’il est un point qui ressort clairement des discussions autour du Projet de Loi de Finances cette année, c’est l’unité du gouvernement lorsqu’il s’agit de défendre les résultats des projets lancés depuis 2021. Certes, quelques indicateurs, notamment en matière d’emploi, suscitent encore le débat au sein même de la Majorité, mais sur le plan macroéconomique, le diagnostic est partagé. La croissance devrait atteindre 4,6 % en 2026, l’industrie continue d’enchaîner les performances avec un chiffre d’affaires frôlant les 900 milliards de dirhams en 2024, et les investissements se maintiennent à un niveau soutenu… autant de résultats qui attestent, chiffres à l’appui, de la résilience de l’économie nationale, consolidée depuis la crise du Covid-19 par des dispositifs de soutien au tissu productif et par une série de programmes allant de l’aide aux plus démunis à la promotion des filières culturelles, en passant par le développement de nombreux secteurs, avec le sport en tête.
Pourtant, si une large partie de l’économie parvient à tirer son épingle du jeu grâce à ces mécanismes publics, les exportations, elles, peinent à suivre. Au premier trimestre de l’année, les ventes de biens à l’étranger ont à peine atteint 116 milliards de dirhams, soit une hausse timide de 1,5 %. Le contexte mondial est certes marqué par des tensions persistantes, mais le Maroc dispose encore d’une marge de progression, notamment en accélérant son ouverture vers des marchés alternatifs, comme le recommandent régulièrement nos experts et opérateurs. D’autant que le PLF 2026 ne semble toujours pas offrir les avantages compétitifs attendus par les exportateurs, confrontés plus que jamais à des contraintes financières et logistiques majeures, qui limitent leur capacité à s’imposer dans un environnement international ultra concurrentiel. L’Exécutif gagnerait ainsi à concevoir, avant la fin de mandat, une nouvelle génération de mesures pour accompagner les exportations marocaines – sans porter atteinte à l’image du Royaume à l’international – afin de soutenir cette filière, véritable colonne vertébrale du développement économique et important gisement d’emplois.
Dans ce sillage, et puisque le Maroc affiche clairement l’ambition de renforcer son ancrage africain, la mise en place d’un mécanisme de garantie couvrant le risque commercial entre pays du continent constituerait un premier pas pertinent pour encourager les opérateurs et dynamiser les échanges maroco-africains. Aujourd’hui, la crainte des impayés, conjuguée à l’absence de chaînes logistiques performantes, freine encore nombre d’exportateurs. En levant cet obstacle, c’est un potentiel de plusieurs milliards de dirhams de flux commerciaux que l’on pourrait libérer.





















